Couverture fascicule

Danielle Stordeur-Yedid, Les aiguilles à chas au paléolithique

[compte-rendu]

doc-ctrl/global/pdfdoc-ctrl/global/pdf
doc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/textdoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/imagedoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-indoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/zoom-outdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/bookmarkdoc-ctrl/global/resetdoc-ctrl/global/reset
doc-ctrl/page/rotate-ccwdoc-ctrl/page/rotate-ccw doc-ctrl/page/rotate-cwdoc-ctrl/page/rotate-cw
Page 70

Danielle Stordeur-Yedid LES AIGUILLES A CHAS AU PALEOLITHIQUE

Editions du C.N.R.S., XII' supplement à G ALLIA-PREHISTOIRE, Paris, 1979, 1 vol., 217 pages, 40 fig., VIII planches.

L'aiguille à chas est un des rares outils du Paléolithique supérieur dont on soit certain de la fonction précise, tant elle est semblable à celle que nous utilisons actuellement ; elle est aussi un des rares outils complexes de cette époque, du fait qu'il réunit la double fonction de retenir un lien ou de perforer un objet.

L'aiguille apparaît tout à fait à la fin du Solutréen dans un groupe d'habitats bien circonscrit, situé dans la vallée de la Vézère ; toutefois l'aiguille n'existe réellement en tant qu'outil couramment utilisé qu'au Magdalénien.

Les parties centrales de cet ouvrage sont consacrées respectivement à la Technologie (fabrication, réparation et utilisation des aiguilles) et à la Morphologie de celles-ci. Cette dernière étude concerne la forme générale, les dimensions et les différents types.

Deux groupes principaux peuvent être distingués : les aiguilles de plus de 8 cm qui ne sont peut- être pas des aiguilles « à coudre » mais sans doute des poinçons, et les aiguilles de 3 à 8 cm, ces dernières présentant des variantes suivant les caractères relatifs de la tête par rapport au fût de l'aiguille.

Cette thèse, — dirigée par le professeur A. Leroi- Gourhan, — est basée sur l'observation détaillée d'un ensemble de 300 objets de provenances diverses et l'expérimentation. L'analyse a permis à l'auteur de dissocier tous les caractères significatifs de la

morphologie et de les tester sur les plans technologique, fonctionnel et typologique. En particulier est envisagée et discutée la fonction de l'aiguille : fonction de poinçon ou fonction d'outil « à coudre ».

Si l'aiguille à chas a le caractère d'outil typique de la culture magdalénienne, elle existe sur un grand ensemble de gisements européens, apparaissant sous forme d'une vaste ellipse sur la carte.

Mais il y a plus. Il semble admis à l'heure actuelle que le Paléolithique supérieur de l'Ukraine serait totalement distinct du Magdalénien ; or l'observation a montré que l'aiguille à chas y existe, sans que sa présence dénote sur la carte la moindre discontinuité avec la plus grande ellipse européenne. Mais l'observation montre également que l'apparition de ce type d'aiguilles est tardive en Ukraine, pouvant donner à penser, — sinon à un faciès magdalénien, — du moins à des échanges entre ces deux cultures.

L'auteur estime qu'un tel problème doit être posé et qu'une recherche basée sur la comparaison entre divers témoins (tchèques, hongrois et ukrainiens par exemple) mérite d'être entreprise.

Outre l'iconographie dessinée, les photographies réalisées au Musée des Antiquités Nationales de Saint- Germain-en-La>e, avec l'autorisation du conservateur en chef H. Delporte, — Annexe, Index et une substantielle bibliographie complètent ce travail qui témoigne d'une méthode permettant l'approche systématique des problèmes posés par un objet petit, mais riche de valeur au point de vue culturel.