Intégrale “The Shield”, sur Prime Video : cinq bonnes raisons (un peu brutales) de revoir cette série culte

Vous ne considérez pas “The Shield” comme l’une des meilleures séries de l’histoire ? Vous avez tort. Démonstration en cinq points non discutables.

Michael Chiklis, à jamais le Vic Mackey de « The Shield ».

Michael Chiklis, à jamais le Vic Mackey de « The Shield ». 20th Century Fox TV

Par Michel Bezbakh

Publié le 27 décembre 2023 à 17h00

Mis à jour le 08 février 2024 à 11h58

Avec son crâne chauve, sa veste en cuir et ses tee-shirts moulants, il est un mec des années 2000 mais surtout le flic le plus ripou de l’histoire de la télé. Vic Mackey débarque sur Prime Video, et il y a un tas de raisons de voir ou revoir ses horreurs. Comme lui, nous employons la manière forte pour vous convaincre.

C’est LA série des années 2000

Vous préférez Les Soprano, The Wire ou Six Feet Under ? Vous êtes un nul, un zéro, un fan de Love Actually. La révolution des séries des années 2000, ce n’est pas HBO. C’est FX. Cette petite chaîne du câble, sorte de NRJ12 américaine, a lancé en 2002 The Shield, qui, contrairement à une série policière normale, est dingue, bourrée d’audace, incroyablement cohérente et réaliste. Une bombe tournée à l’arrache, sans pétrole mais avec des idées. Donc à la limite vous avez le droit de préférer Oz, mais c’est tout.

C’est une folie dans la forme

FX est une NRJ12 américaine, hein, rien à voir avec la nôtre. Quand elle n’a pas d’argent, la NRJ12 américaine donne deux caméras 16 mm à des gens doués (Glen Mazzara, Scott Brazil, Dean White) pilotés par Shawn Ryan, 1 ou 2 millions par épisode, et la liberté de faire ce qu’ils veulent. Démerdez-vous les gars, mais pondez-nous un truc qu’on n’a pas vu ailleurs. Résultat : un filmage à l’épaule où l’on capte sur le vif, dans les pires rues de Los Angeles, les pires choses que l’homme soit capable de faire dans une ruelle sordide, et quand on dit sur le vif c’est sur le vif, avec des zooms et des dézooms qu’on ne coupera pas au montage, des brusques mouvements à droite-à gauche, une espèce de rencontre entre Lars von Trier et Michael Mann (ouais, allez). Sauf que ni chez Lars von Trier, ni chez Michael Mann il y a cette audace : raconter une histoire en 88 épisodes presque sans la moindre note de musique.

C’est la série la plus crue

Il ne faut pas être en digestion devant The Shield. On peut tomber, au détour d’un plan, sur une femme amputée d’une jambe dans une baignoire, c’est un risque. À part ça, vous pourrez toujours essayer de comprendre le délire des Américains autour du foyer et de la cellule familiale en regardant Six Feet Under, Les Soprano ou Sept à la maison, mais c’est The Shield qui l’observe avec le plus d’ironie et de mordant : Vic Mackey s’auto-convainc qu’il fait des choses monstrueuses pour protéger sa femme et ses enfants alors que, ben non, c’est juste un monstre protégé par un insigne (le « shield » en question).

C’est la série au meilleur casting

C’est, évidemment, le meilleur rôle de Forest Whitaker (saisons 5 et 6).

C’est, bien entendu, le meilleur rôle de Glenn Close (saison 4).

Mais ils ne sont pas au niveau des piliers : Walton Goggins, CCH Pounder, Benito Martinez. Bon, et puis Michael Chiklis quoi.

C’est la série la plus dingue narrativement

On le sait, « y a plus de saisons ». Dans The Shield, il n’y en a même jamais eu. Non. Jamais. Ces sept saisons n’en sont qu’une seule, rien ne les sépare narrativement, on peut tout regarder d’un coup. On doit. 88 épisodes de 45 minutes, ça fait 3 960 minutes, donc 66 heures, donc même pas 3 jours. Certes, il y a au moins trois récits qui s’entremêlent dans chaque épisode et jamais une seconde de pause, ça nécessite une bonne condition physique. Mais voilà : le dernier épisode répond au premier et envoie dans les dents une certaine idée de la perfection. La meilleure fin de série ? Bien sûr, pas de débat.

r The Shield, série en sept saisons créée par Shawn Ryan, États-Unis (2002-2008). Sur Prime Video.

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