Sous le règne de Claude ou celui de Néron, au milieu du Ier siècle après JC, une vaste exploitation agricole est implantée à Montmaurin, sur le territoire des Convènes par un riche propriétaire.
Cette exploitation s'étend sur un "fundus" de plus de 1000 ha ; la maison du maitre (pars urbana) aurait été organisée sur environ 2 ha autour d'un péristyle associé à une cour agricole aux bâtiments rangés sur les longs côtés. La pars rustica (habitatations des ouvriers agricoles) correspondaient à une trentaire de batiement longeant la rivière de la Save, et pouvait abriter 400 à 500 personnes et 40 paires de boeufs.
Un mur d'enceinte clôt l'ensemble sur une superficie de 18 ha.
La villa semble connaître une période d'abandon ou de semi-abandon, peut-être consécutive à une crue de la Save, fin IIe ou IIIe siècle.
À la fin du IVe ou au début Vème siècle , deux campagnes d'importants remaniements sont entreprises : elles vont transformer l'exploitation agricole en une résidence extrêmement luxueuse, un somptueux palais à deux péristyles dans le genre gréco-romain.
Vue de l'intérieur de la villa -photo Gellius
La villa fut abandonnée postérieurement au Ve siècle, le domaine agricole s'étendant alors sur 7000 ha, exploité en gestion indirecte par des fermes dispersées.
Plan de la villa
Maquette de la villa présentée au musée de Montmaurin (photo Gellius)
L'état actuel des vestiges reflète le dernier état de construction, au environ de 350 après JC.
Dans sa plus grande longueur, la façade mesure 117 mètres. On entre par une cour d'honneur en forme de demi-cercle : bordée de colonnades, elle inclut un temple hexagonal de type gaulois.
La cour d'honneur (photo Gellius)
Depuis la cour, un vestibule d'apparat permet d'accéder au corps de logis central. Les quartiers d'habitation sont organisés autour d'une série de cours et de jardins intérieurs.
Conduits de l'hypocauste sous les fondations d'une habitation système de chauffage central - (phoo Gellius)
Des vues sont aménagées pour contempler le panorama pyrénéen. Un premier péristyle, vaste, est entouré de chambres ; au nord-est de celui-ci, le logis se prolonge par un second péristyle, plus petit.
Peristyle- photo Gellius
Au nord-ouest, une aile thermale comprend un nymphée et une piscine de plein air.
Frigidarium (bassin d'eau froide des thermes privés) - photo Gellius
Caldarium des thermes privés ( bassin d'eau chaude) - photo Gellius
La villa compte environ deux cents pièces d'habitation : elles étaient décorées de colonnades, de portiques, ornées de de peintures murales et de collections de sculptures de marbre et de bronze, dallées de mosaïques ou de marbre de Saint-Béat blanc ou bleu-gris ; les fenêtres étaient vitrées, le corps de logis disposait d'un système de chauffage par le sol et les murs (hypocauste) ainsi que l'eau courante.
Mosaiques - photo Gellius
Dans le logis d'été, six viviers d'eau de mer permettent de conserver les huîtres ainsi que vingt-deux autres espèces de coquillages transportés de l'Atlantique et de la Méditerranée. Les dépendances de la pars rustica incluaient des forges, une tuilerie-briqueterie et un atelier de tissage.
Le petit musée de site est hébergé dans l'ancienne école de Montmaurin, bien que vétuste, héberge de très belles pièces archéologiques découvertes lors des fouilles de l'après guerre :
Ephèbe en Bronze
Venus
Buste d'adolescent
Petit autel votif "portatif " en pierre (10 cm de haut), décoré d'une roue et d'une svastika à la base, en marbre blanc, d'un modèle fréquent dans les pyrénées
La villa de Montmaurin est classée monument historique et fait partie des grands monuments nationaux.
Informations pratiques :
- http://montmaurin.monuments-nationaux.fr
- http://www.montmaurin.fr/1048-la-villa.html
Plan de situation :
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