Le vicus Aquae (Aix les Bains antique) n'est pas mentionné dans les textes ni dans la table de Peutinger. Seules les inscriptions latines retrouvées dans la ville mentionnent au Ier siècle de notre ère, le nom des habitants comme "vicani Aquenses". Il s'agit donc d'un vicus (petite bourgade rurale) rattaché aux thermes .
Les principaux citoyens formaient une association de propriétaires, les " possessores" qui jouaient un rôle social et politique : ils désignaient un conseil de « decemlecti » (conseil municipal de dix membres) . Le vicus était rattaché administrativement à la cité de Vienne, capitale des Allobroges .
Une stèle nous informe d'un don fait par les decemlecti d'un bois et de son vignoble aux habitants, afin de célébrer des jeux pour le salut d'Auguste.
Les activités commerciales sont en partie révélées par une ordonnance municipale romaine où il est évoqué "l'interdiction d'introduire des véhicules dans le parc à bestiaux, sauf les jours de marché ou pour aller visiter le bois sacré."
Les monuments encore visibles du Vicus Aquae
Aucun vestige de l'agglomération antique n'a été découvert, seuls des restes de trois monuments, dont deux ont une fonction encore incertaine, témoignent du passé antique de la bourgade thermale.
- Les thermes
Les vestiges des fondations des thermes romains auxquelles le vicus Aquae doit son existence sont conservés dans l’enceinte des thermes nationaux actuels.
Les premiers aménagements de la source thermal, identifiés lors des fouilles de la place de l’Hôtel-de-Ville, datent du Ier siècle de notre ère. Il s’agit d’une abside en cul-de-four et d’un complexe de bassins renforçant les aménagements de la source chaude qui jaillit d’une masse rocheuse taillée en conque.
Plusieurs inscriptions font état de dévotions à Jupiter, Mercure, Comedovae. Bormo, dieu des sources d'origine celtique, est évoqué sur deux textes découverts dans les thermes.
Thermes romains d'Aix les Bains- gravure de 1830 - Archives municipales
- L'arc de Campanus
Arc de campanus- Aix les bains
Cet arc fut érigé au frais de Lucius Pompeius Campanus, riche notable allobroge de la cité de Vienne. Bien que cet arc comporte des inscriptions en l'honneur de 15 membres de la famille Campanus , la fonction du monument reste cependant incertaine.
Envisagé comme arc funéraire de la famille Campanus, cette hypothèse n'était plus admise jusqu' à de nouvelles données archéologiques dans les années 1990 car un interdit religieux romain ne permettait pas les enterrements en ville. Toutefois de nouvelles théories archéologiques (P. Leveau) pourraient remettre l'hypothèse au goût du jour, si on considere que ce monument, tout comme le "temple de Diane" , sont des monuments funéraires, et que le secteur d'habitat est ailleurs que dans ce secteur.
En revanche, l'arc est disposé de manière à offrir une perspective en direction des thermes, et une route dallée passait sous son arche : l'hypothèse d'une porte urbaine est aussi possible.
Gravure de 1674 - GT Borgonia- Arc de Campanus (archives municipales)
- Le "temple de Diane"
Un batiment interprété comme un temple daté de la fin du Ier siècle -II ème siècle par son style, est encore conservé, imbriqué dans le mur l'ancien château d'Aix aujourd’hui hôtel de ville (et musée archéologique). Il s'agirait d'un petit temple mais certains archéologues avance également l'hypothèse d'un tempble funéraire, ou temple-tombeau, peut connu en Gaule.
Le temple de Diane (carte postale ancienneà et le musée archéologique
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