« Arobase » : différence entre les versions

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Contenu supprimé Contenu ajouté
Aucun résumé des modifications
m Typographie
(91 versions intermédiaires par 65 utilisateurs non affichées)
Ligne 2 : Ligne 2 :
{{Unicode|arabe|chinois|cyrillique}}
{{Unicode|arabe|chinois|cyrillique}}
[[Fichier:(at).svg|vignette|alt=@|L’arobase, caractère indispensable de l’[[adresse électronique]].]]
[[Fichier:(at).svg|vignette|alt=@|L’arobase, caractère indispensable de l’[[adresse électronique]].]]
L’'''arobase'''<ref>Orthographe fixée par la Commission générale de terminologie et de néologie (Journal officiel du 8 décembre 2002), orthographe préférée par ''Le Petit Larousse illustré'' (2009) et ''Le Nouveau Petit Robert de la langue française'' (2008).</ref> (nom féminin)<ref>Journal officiel de la République française {{n°|286}} du 8 décembre 2002, texte {{n°|47}}.</ref>, au [[Canada]] '''arobas''', '''a commercial''' ou, par [[anglicisme]], '''''{{lang|en|at}}''''', également appelée arrobase<ref name="ReferenceA">''Le Nouveau Petit Robert de la langue française'' (2008).</ref>, arrobe<ref>Orthographe fixée par la Commission générale de terminologie et de néologie (Journal officiel du 8 décembre 2002) et préférée par ''Le Petit Larousse illustré'' (2009).</ref>, arobaxe <ref>''Le Petit Larousse illustré'' (2009), ''Le Nouveau Petit Robert de la langue française'' (2008).</ref>, arrobas<ref name="ReferenceA"/>, est le caractère typographique '''@'''. Selon ''[[Le Ramat de la typographie]]'' 2005, l'emploi le pd de france c'est julie
L’'''arobase'''<ref>Orthographe fixée par la Commission générale de terminologie et de néologie (''Journal officiel'' du 8 décembre 2002), orthographe préférée par ''Le Petit Larousse illustré'' (2009) et ''Le Nouveau Petit Robert de la langue française'' (2008).</ref> (nom féminin)<ref>''Journal officiel'' de la République française {{n°|286}} du 8 décembre 2002, texte {{n°|47}}.</ref>, '''arobas'''<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Marc Combier |directeur1=oui |auteur2=Yvette Pesez |directeur2=oui |titre=Encyclopédie de la chose imprimée |sous-titre=du papier @ l'écran |éditeur=[[Éditions Retz|Retz]] |année=1990 |passage=13 |isbn=2-7256-1773-1 |lire en ligne= }}.</ref>{{,}}<ref>''Le Petit Larousse illustré'' (2009), ''Le Nouveau Petit Robert de la langue française'' (2008)</ref>{{,}}<ref>{{Ouvrage|titre=Security Guardium|éditeur=IBM|lire en ligne=https://www.ibm.com/docs/en/SSMPHH_10.1.0/com.ibm.guardium.doc/pdf/IBM_Security_Guardium_V10.1_fr.pdf}}</ref> '''a commercial''' (dénomination prédominante au Québec<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=a commercial |url=https://vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca/fiche-gdt/fiche/8352403/a-commercial |site=vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca |consulté le=2024-04-18}}</ref>) ou, par [[anglicisme]]<ref>{{Lien web |langue=fr-ca |titre=Grand dictionnaire terminologique - a commercial |url=https://gdt.oqlf.gouv.qc.ca/ficheOqlf.aspx?Id_Fiche=8352403 |site=gdt.oqlf.gouv.qc.ca |consulté le=2022-08-05}}</ref>, '''''{{lang|en|at}}''''', également appelée arrobase<ref name="ReferenceA">''Le Nouveau Petit Robert de la langue française'' (2008).</ref>, arrobe<ref>Orthographe fixée par la Commission générale de terminologie et de néologie (''Journal officiel'' du 8 décembre 2002) et préférée par ''Le Petit Larousse illustré'' (2009).</ref>, arrobas<ref name="ReferenceA"/>, escargot<ref name="bnf">[http://expositions.bnf.fr/utopie/pistes/ateliers/image/fiches/arobase.htm ''L’histoire de l’arobase''], bnf.fr.</ref> est le [[caractère (typographie)|caractère typographique]] '''@'''. Selon ''[[Le Ramat de la typographie]]'' 2005, l'emploi du terme ''a commercial'' est réservé aux cas dans lesquels le caractère signifie « le prix unitaire d'un article »<ref>{{citation|On dira donc : ''a'' commercial s'il s'agit de prix unitaire, ''arobas'' dans une adresse de courriel.}} ''[[Le Ramat de la typographie]]'' 2005<!--, {{p.|xx?}}-->.</ref>{{,}}<ref name="bnf" />. Le [[logogramme]] est formé d'un ''[[a (lettre)|a]]'' écrit en [[Bas-de-casse|minuscule]] dont la patte du coin inférieur droit est prolongée jusqu'à faire le tour de la lettre dans le [[sens inverse des aiguilles d'une montre]] en revenant au coin inférieur droit.

du terme ''a commercial'' est réservé aux cas dans lesquels le caractère signifie « le prix unitaire d'un article »<ref>{{citation|On dira donc : ''a'' commercial s'il s'agit de prix unitaire, ''arobas'' dans une adresse de courriel.}} ''[[Le Ramat de la typographie]]'' 2005<!--, {{p.|xx?}}-->.</ref>{{,}}<ref name="bnf" />. Le [[logogramme]] est formé d'un ''[[a (lettre)|a]]'' écrit en [[Bas-de-casse|minuscule]] dont la patte du coin bas-droit est prolongée jusqu'à faire le tour de la lettre dans le sens inverse des aiguilles d'une montre en revenant au coin bas-droit : @ .


== Origine ==
== Origine ==
=== Origine du nom ===
=== Origine du nom ===
L'origine du mot « arobase » est difficile à déterminer, mais selon les sources, elle serait :
L’origine du mot « arobase » est difficile à déterminer, mais selon les sources, elle serait :
* Une déformation récente du [[castillan]] ''{{lang|es|[[arroba]](s)}}'', qui désigne une [[unité de mesure]] de poids et de capacité (dite en [[français]] ''arrobe''), en usage en [[Espagne]] et au [[Portugal]]<ref>[http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/arobase/5318 arobase ou arrobe], sur le site larousse.fr.</ref>, de grandeur variable selon les régions et selon les liquides (huile ou vin). Ce terme, attesté en Espagne depuis 1088, vient lui-même de l'[[arabe]] {{lang|rtl|ar|الربع}} (''arroub''), « le quart », pour un quart de l'ancien [[Quintal (unité)|quintal]] de {{nombre|100|livres}}, soit {{unité|12|kg}} environ. Depuis le {{s|XVI|e}}, en effet, le mot ''{{lang|es|[[arroba]]}}'' parmi d'autres — s'est constamment écrit au moyen de l'abréviation « @ »<ref name="Smith">Marc H. Smith, « L'arobase du {{s mini-|XIV|e}} au {{s mini-|XXI|e}} siècle », [http://www.typo-graphe.com/ Graphê], {{n°|55}}, 2013.</ref>.
* une déformation récente du [[castillan]] ''{{lang|es|[[arroba]](s)}}'', qui désigne une [[unité de mesure]] de poids et de capacité (dite en [[français]] ''arrobe''), en usage en [[Espagne]] et au [[Portugal]]<ref>[http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/arobase/5318 arobase ou arrobe], sur le site larousse.fr.</ref>, de grandeur variable selon les régions et selon les liquides (huile ou vin). Ce terme, attesté en Espagne depuis 1088, vient lui-même de l’[[arabe]] {{lang|rtl|ar|الربع}} (''arroub''), « le quart », pour un quart de l’ancien [[Quintal (unité)|quintal]] de {{nombre|100|livres}}, soit {{unité|12|kg}} environ. Depuis le {{s|XVI|e}}, en effet, le mot ''{{lang|es|[[arroba]]}}'' —parmi d’autres— s’est constamment écrit au moyen de l’abréviation « @ »<ref name="Smith">Marc H. Smith, « L’arobase du {{sp-|XIV|au|XXI}} », [http://www.typo-graphe.com/ Graphê], {{n°|55}}, 2013; Marc H. Smith, ''La véridique histoire de l’arobase'', Paris : École nationale des chartes, 2023.</ref> ;
* la contraction du terme [[typographie|typographique]] « a rond bas » (''bas'' pour ''[[bas-de-casse]]'', caractère minuscule), datant de l'époque de l'[[Fonderie typographique|imprimerie à caractères fondus]], où les majuscules étaient en « haut de casse » et les minuscules en bas<ref name="bnf">[http://expositions.bnf.fr/utopie/pistes/ateliers/image/fiches/arobase.htm L'histoire de l'arobase], sur le site bnf.fr.</ref>. Malgré la différence de définition elle n'est pas en contradiction avec la première explication ;
* la contraction du terme [[typographie|typographique]] « a rond bas » (''bas'' pour ''[[bas-de-casse]]'', caractère minuscule), datant de l’époque de l’[[Fonderie typographique|imprimerie à caractères fondus]], où les majuscules étaient en « haut de casse » et les minuscules en bas<ref name="bnf" />. Malgré la différence de définition elle n’est pas en contradiction avec la première explication. Cette hypothèse est vigoureusement rejetée par nombre d’auteurs<ref>François-Xavier Nève, ''Thèses, mémoires et TFE : Minidico d’écriture, de ponctuation et d’apparat critique'', Céfal asbl, Liège, 2008, {{ISBN|9782871302711}}, [https://books.google.ca/books?id=GZzZg047nYMC&pg=PA21&hl=fr p. 21–22] : ''De l’arabe ''arba'', 'quatre', en usage dans la péninsule ibérique au Moyen Âge pour désigner, sous le nom d’{{petites capitales|arrvba}} ou d’''arrobas'' une unité de mesure de denrées, notamment de vin. Sans doute par le commerce du xérès et du porto avec les îles Britanniques, le nom ''arobas'' et l’abréviation @ apparaissent en anglais pour indiquer le prix unitaire ''[…]'' L’arobas et l’@ n’ont donc pas pour origine, comme on le lit souvent, la typographie « ''a – rond – bas (de casse, c’est-à-dire minuscule)'' » et un {{petites capitales|ad}} latin ligaturé en @ —introuvables en paléographie.''</ref> ;
* l'association des lettres [[a (lettre)|a]], [[rhô]] (lettre grecque) et base ([[tiret]]-bas en français), qui forme graphiquement la lettre @<ref>
* l’association des lettres [[a (lettre)|a]], ρ (lettre grecque [[rhô]]) et base ([[tiret]]-bas en français), qui forme graphiquement la lettre @<ref>{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Alain Rey |titre=200 drôles de mots qui ont changé nos vies depuis 50 ans |éditeur=Le Robert |lieu=Paris |année=2017 |pages totales=464 |passage=35 |isbn=978-2-321-01157-6 |bnf=45350078}}</ref>.
{{Ouvrage |langue=fr |auteur1=Alain Rey |titre=200 drôles de mots qui ont changé nos vies depuis 50 ans |éditeur=Le Robert |lieu=Paris |année=2017 |pages totales=464 |passage=35 |isbn=978-2-321-01157-6 |bnf=45350078}}</ref>.


=== Origine du symbole ===
=== Origine du symbole ===
Le signe @ avec sa signification moderne remonte à l'écriture marchande de la [[Renaissance (période historique)|Renaissance]] : outre ses valeurs comme abréviation, il sert couramment à écrire la préposition ''{{lang|it|a}}'' (« à »), dès avant 1500 en [[Espagne]] puis en [[Italie]] et enfin dans d'autres pays d'[[Europe]]. Cet usage international, relayé au {{s|XVIII|e}} par la préposition « à », influe enfin sur l'émergence du signe @ en anglais comme abréviation de la préposition équivalente ''{{lang|en|at}}''<ref>{{Lien web|titre=lettre A - a commercial 3e partie - AZERTY|url=http://www.encyclopedie-universelle.net/a%20commercial3.html|site=www.encyclopedie-universelle.net|consulté le=2017-10-01}}</ref>, pour indiquer le prix unitaire des marchandises (''{{lang|en|{{nombre|6|eggs}} @ $1}}'', six œufs à un dollar, où '''''@''''' est lu ''{{lang|en|at}}''). Il est adopté avec le même sens sur les machines à écrire américaines à partir de 1883 puis transposé sur les claviers d'ordinateur<ref name="Smith" />.
Le signe @ avec sa signification moderne remonte à l'écriture marchande de la [[Renaissance]] : outre ses valeurs comme abréviation, il sert couramment à écrire la préposition ''{{lang|it|a}}'' (« à »), dès avant 1500 en [[Espagne]] puis en [[Italie]] et enfin dans d'autres pays d'[[Europe]]. Cet usage international, relayé au {{s|XVIII|e}} par la [[préposition]] « à », influe enfin sur le signe @ en anglais comme abréviation de la préposition équivalente ''{{lang|en|at}}''<ref>{{Lien web|titre=lettre A - a commercial 3e partie - AZERTY|url=http://www.encyclopedie-universelle.net/a%20commercial3.html|site=www.encyclopedie-universelle.net|consulté le=2017-10-01}}</ref>, pour indiquer le prix unitaire des marchandises (''{{lang|en|{{nombre|6|eggs}} @ $1}}'', six œufs à un dollar, où '''''@''''' est lu ''{{lang|en|at}}''). Il est adopté avec le même sens sur les machines à écrire américaines à partir de 1883 puis transposé sur les claviers d'ordinateur<ref name="Smith" />.


Une hypothèse très répandue, attribuée {{refnec|à tort}} au savant B. L. Ullman<ref>D'après une indication{{laquelle}} {{pas clair|très vague}} de B. L. Ullman, ''{{lang|en|Ancient writing and its influence}}'', New York, 1932, {{p.|187}}.</ref>, voudrait qu'il s'agisse d'une [[ligature (typographie)|ligature]] créée par les [[moines copistes]] au début du Moyen Âge (dès le {{s|VI|e}}) pour représenter le mot [[latin]] ''{{lang|la|ad}}''<ref name="bnf" /> (« près de », « à »), la boucle étant issue d'une déformation de la lettre ''d'' en écriture [[onciale]]. {{Refnec|Une théorie apparentée à la précédente affirme l'existence d'une forme particulière du mot ''ad'' dans les lettres diplomatiques de l'époque moderne, mais elle n'est pas mieux attestée.}}
Une hypothèse très répandue, attribuée {{refnec|à tort}} au savant B. L. Ullman<ref>D'après une indication{{laquelle}} {{pas clair|très vague}} de B. L. Ullman, ''{{lang|en|Ancient writing and its influence}}'', New York, 1932, {{p.|187}}.</ref>, voudrait qu'il s'agisse d'une [[ligature (typographie)|ligature]] créée par les [[moines copistes]] au début du Moyen Âge (dès le {{s|VI|e}}) pour représenter le mot [[latin]] ''{{lang|la|ad}}''<ref name="bnf" /> (« près de », « à »), la boucle étant issue d'une déformation de la lettre ''d'' en écriture [[onciale]]. {{Refnec|Une théorie apparentée à la précédente affirme l'existence d'une forme particulière du mot ''ad'' dans les lettres diplomatiques de l'époque moderne, mais elle n'est pas mieux attestée.}}
Ligne 26 : Ligne 23 :
En 1971, l'informaticien [[Ray Tomlinson]], envoyant le premier message électronique de machine à machine, choisit d'utiliser ce signe comme séparateur dans l'adresse parce qu'il n'appartenait à aucun alphabet.
En 1971, l'informaticien [[Ray Tomlinson]], envoyant le premier message électronique de machine à machine, choisit d'utiliser ce signe comme séparateur dans l'adresse parce qu'il n'appartenait à aucun alphabet.


:Exemple : <tt>util@exemple.com</tt> désigne l'utilisateur <tt>util</tt> « chez » <tt>exemple.com</tt> (c'est-à-dire dans le [[nom de domaine|domaine]] <tt>exemple.com</tt>).
:Exemple : {{mono|util@exemple.com}} désigne l'utilisateur {{mono|util}} « chez » {{mono|exemple.com}} (c'est-à-dire dans le [[nom de domaine|domaine]] {{mono|exemple.com}}).


Plus généralement, il est utilisé pour relier un utilisateur « à » un domaine (par exemple sur [[File Transfer Protocol|FTP]]).
Plus généralement, il est utilisé pour relier un utilisateur « à » un domaine (par exemple sur [[File Transfer Protocol|FTP]]).
Ligne 35 : Ligne 32 :
* par la combinaison des touches ''Alt Gr'' et ''é'', sur un clavier AZERTY belge ;
* par la combinaison des touches ''Alt Gr'' et ''é'', sur un clavier AZERTY belge ;
* par la combinaison des touches {{nobr|''Alt Gr''}} et ''2'', sur un clavier [[QWERTZ]] suisse, QWERTY canadien-français ou un clavier [[QWERTY]] espagnol de plate-forme PC ;
* par la combinaison des touches {{nobr|''Alt Gr''}} et ''2'', sur un clavier [[QWERTZ]] suisse, QWERTY canadien-français ou un clavier [[QWERTY]] espagnol de plate-forme PC ;
* par la combinaison des touches ''Majuscule'' et ''2'', sur un clavier QWERTY américain ou QWERTY canadien multilingue ([[CAN/CSA_Z243.200-92|CSA]]) ;
* par la combinaison des touches ''Majuscule'' et ''2'', sur un clavier QWERTY américain ou QWERTY canadien [[Multilinguisme|multilingue]] ([[CAN/CSA Z243.200-92|CSA]]) ;
* par la combinaison option ''Alt'' et ''G'', sur un clavier Macintosh suisse ;
* par la combinaison option ''Alt'' et ''G'', sur un clavier Macintosh suisse ;
* en accès directement sur les claviers [[Disposition bépo|BÉPO]] et [[Macintosh]] français ;
* en accès directement sur les claviers [[Disposition bépo|BÉPO]] et [[Macintosh]] français ;
* par la combinaison des touches ''Alt Gr'' et ''0'', sur un portable packard bell easynote avec un système windows xp ;
* par la combinaison des touches ''Alt Gr'' et ''0'', sur un portable packard bell easynote avec un système windows xp ;
* par son code [[American Standard Code for Information Interchange|ASCII]] avec la combinaison de touches ALT+064, sur [[Microsoft Windows]] ;
* par son code [[American Standard Code for Information Interchange|ASCII]] avec la combinaison de touches ALT+064, sur [[Microsoft Windows]] ;
* par <tt>&amp;#64;</tt> en [[Hypertext Markup Language|HTML]] ;
* par {{mono|&amp;#64;}} ou {{mono|&amp;#x40;}} en [[Extensible Markup Language|XML]] et de plus par {{mono|&amp;commat;}} en [[Hypertext Markup Language|HTML]] ;
* par la combinaison ''touche spéciale'' et ''<nowiki>'</nowiki>'', sur le Minitel B1.
* par la combinaison ''touche spéciale'' et ''<nowiki>'</nowiki>'', sur le Minitel B1.


Unicode possède aussi une arobase minuscule : ﹫(U+FE6B), par compatibilité avec le codage {{nobr|[[CNS 11643]]}}, et une arobase [[chasse (typographie)|pleine chasse]] : @ (U+FF20), par compatibilité avec les codages utilisant les caractères à pleine chasse.
Unicode possède aussi une arobase minuscule : ﹫(U+FE6B), par compatibilité avec le codage {{nobr|[[CNS 11643]]}}, et une arobase [[Formes à demi et pleine chasse|pleine chasse]] : @ (U+FF20), par compatibilité avec les codages utilisant les caractères à pleine chasse.


== Dénominations ==
== Dénominations ==


Dans de nombreuses langues, des dénominations imagées, d'usage plus ou moins familier, se sont répandues pour désigner le @ ; elles s'inspirent le plus souvent du tracé spiralé du signe et se réfèrent fréquemment au monde animal ou à des spécialités alimentaires et pâtissières. Font exception l'aire anglo-saxonne, où ce signe était demeuré en usage avec le sens ''{{lang|en|at}}'', et le monde [[Espagnol|hispanique]] et [[Portugais|lusophone]]. En France, le signe est parfois appelé familièrement « escargot »<ref>{{Lien web|langue = français |titre = Histoire d'arobase |url = http://www.histoire-cigref.org/blog/histoire-d-arobase/ |site = Site du Cigref |date = |consulté le = }}.</ref>, mais cet usage est peu répandu. Le nom anglais tend à se répandre vers les autres langues.
Dans de nombreuses langues, des dénominations imagées, d'usage plus ou moins familier, se sont répandues pour désigner le @ ; elles s'inspirent le plus souvent du tracé spiralé du signe et se réfèrent fréquemment au monde animal ou à des spécialités alimentaires et pâtissières. Font exception l'aire anglo-saxonne, où ce signe était demeuré en usage avec le sens ''{{lang|en|at}}'', et le monde [[Espagnol|hispanique]] et [[Portugais|lusophone]]. En France, le signe est parfois appelé familièrement « escargot »<ref>{{Lien web|langue = français |titre = Histoire d'arobase |url = http://www.histoire-cigref.org/blog/histoire-d-arobase/ |site = Site du Cigref |date = }}.</ref>, mais cet usage est peu répandu. Le nom anglais tend à se répandre vers les autres langues.


* [[Allemand]] : ''At'' (usuel) ou ''{{lang|de|Klammeraffe}} ([[atèle]] ou « singe araignée »)'' (familier) ou ''{{lang|de|Affenschwanz}} (« queue de singe »)'' (familier)
* [[Allemand]] : ''At'' (usuel) ou ''{{lang|de|Klammeraffe}} ([[atèle]] ou « singe araignée »)'' (familier) ou ''{{lang|de|Affenschwanz}} (« queue de singe »)'' (familier)
* [[Alphabet morse]] : ''·--·-·'' (AC sans espace entre les lettres, caractère ajouté à l'alphabet en 2004).
* [[Alphabet morse]] : ''·--·-·'' (AC sans espace entre les lettres, caractère ajouté à l'alphabet en 2004).
* [[Anglais]] : ''{{lang|en|commercial at}}'', ''{{lang|en|at sign}}'' ou simplement ''{{lang|en|at}}'' (« chez », « auprès de »), et ''{{lang|en|arrow back}}'', dans les {{nobr|années 1990}}, par analogie avec une flèche empennée s'éloignant du tireur, et encore ''{{lang|en|monkey tail}}'', ''{{lang|en|ape-tail}}'' (queue de singe).
* [[Anglais]] : ''{{lang|en|commercial at}}'', ''{{lang|en|at sign}}'' ou simplement ''{{lang|en|at}}'' (« chez », « auprès de »), et ''{{lang|en|arrow back}}'', dans les {{nobr|années 1990}}, par analogie avec une flèche empennée s'éloignant du tireur, et encore ''{{lang|en|monkey tail}}'', ''{{lang|en|ape-tail}}'' (queue de singe). Les locuteurs indiens disent aussi ''at the rate''.
* [[Aragonais]] : ''arroba'', ''arredol''
* [[Aragonais]] : ''arroba'', ''arredol''
* [[Arménien]] : ''աթ'' (« at »), ''շնիկ'' (« chiot »)
* [[Arménien]] : ''աթ'' (« at »), ''շնիկ'' (« chiot »)
* [[Basque]] : ''a bildua'' (« a roulée »)
* [[Basque]] : ''a bildua'' (« a roulé »)
* [[Biélorusse]] : ''сьлімак'' (« escargot »)
* [[Biélorusse]] : ''сьлімак'' (« escargot »)
* [[Bulgare]] : ''кльомба'' (kliomba), pas d'autres significations
* [[Bulgare]] : ''кльомба'' (kliomba), pas d'autres significations
Ligne 60 : Ligne 57 :
* [[Coréen]] : {{lang|ko|골뱅이}} (''{{lang|ko-Latn|golbaengi}}'') (escargot de mer)
* [[Coréen]] : {{lang|ko|골뱅이}} (''{{lang|ko-Latn|golbaengi}}'') (escargot de mer)
* [[Langues chinoises|Chinois]] :
* [[Langues chinoises|Chinois]] :
** En [[Chine continentale]], il est 艾特 (prononcé ''ai te''), transcription phonétique de ''at''.
** En [[Chine continentale]], le signe est généralement appelé ''at'' comme en anglais ou 艾特 (prononcé ''ài ''), transcription phonétique du mot anglais ''at''.
** En [[Taïwan]], il est 小老鼠 (prononcé ''xiao laoshu''), ce qui signifie ''petite souris''.
** À [[Taïwan]], il est appelé 小老鼠 (prononcé ''xiao laoshu''), ce qui signifie ''petite souris''.
** En [[Hong Kong]] et [[Macao]], il est ''at''.
** À [[Hong Kong]] et [[Macao]], il est appelé ''at'' comme en anglais.
* [[Danois]] : ''{{lang|da|snabel-a}}'' (''a'' à trompe)
* [[Danois]] : ''{{lang|da|snabel-a}}'' (''a'' à trompe)
* [[Espagnol]] : ''{{lang|es|arroba}}'' (arrobe)
* [[Espagnol]] : ''{{lang|es|arroba}}'' (arrobe)
Ligne 93 : Ligne 90 :
=== En FTP ===
=== En FTP ===
Une adresse FTP peut être communiquée de la sorte (exemple) :
Une adresse FTP peut être communiquée de la sorte (exemple) :
<code>
ftp://utilisateur:motdepasse@adresse.du.serveur.
ftp://utilisateur:motdepasse@adresse.du.serveur.
</code>
Certains navigateurs web, tout comme le gestionnaire de fichiers Explorer (dans Microsoft Windows) sont compatibles avec cette notation.
Certains navigateurs web, tout comme le [[gestionnaire de fichiers]] Explorer (dans Microsoft Windows) sont compatibles avec cette notation.

=== En SSH ===
Connexion vers un serveur:
<syntaxhighlight lang="bash">
ssh root@192.168.1.200
ou
root@myserver.com
</syntaxhighlight>


=== Dans les forums de discussion en ligne ===
=== Dans les forums de discussion en ligne ===
L'usage du @ pour indiquer le destinataire du message sur un forum de discussion publique en ligne, ou ''{{lang|en|chatroom}}'', se remarque parfois.
L'usage du @ pour préciser le destinataire du message dans un [[fil de discussion]] d'un forum en ligne, ou ''{{lang|en|chatroom}}'', se remarque parfois.
Par exemple : « @francois : J'ai essayé ta proposition, mais cela ne fonctionne pas. »
Par exemple : « @francois : J'ai essayé ta proposition, mais cela ne fonctionne pas. »


=== Sur les réseaux sociaux ===
=== Sur les réseaux sociaux ===
Ligne 105 : Ligne 112 :
=== En PHP ===
=== En PHP ===
En [[PHP]], l'opérateur de contrôle d'erreurs est l'arobase. Il sert à empêcher l'affichage des messages d'erreurs que pourrait engendrer une portion de code. Voici un exemple d'utilisation :
En [[PHP]], l'opérateur de contrôle d'erreurs est l'arobase. Il sert à empêcher l'affichage des messages d'erreurs que pourrait engendrer une portion de code. Voici un exemple d'utilisation :
<source lang="php">
<syntaxhighlight lang="php">
<?php
<?php
// La fonction strlen(x) retourne normalement la taille de la chaîne x.
// La fonction strlen(x) retourne normalement la taille de la chaîne x.
Ligne 114 : Ligne 121 :
// Ici, PHP ne produit aucun message d'erreur car l'opérateur @ les bloque.
// Ici, PHP ne produit aucun message d'erreur car l'opérateur @ les bloque.
@strlen();
@strlen();
</syntaxhighlight>
</source>
Cependant, cet opérateur ne supprime pas les erreurs de syntaxe ni les erreurs d'analyse (les ''{{lang|en|parse error}}'').
Cependant, cet opérateur ne supprime pas les erreurs de syntaxe ni les erreurs d'analyse (les ''{{lang|en|parse error}}'').

À noter que cette notation est aussi applicable aux commandes de MS/DOS dans les fichiers de commandes. Elle supprime l'affichage de la commande lors de l'exécution du code. Très utilisé en début de fichier via la commande "@ECHO OFF".


=== En Perl ===
=== En Perl ===
En [[Perl (langage)|Perl]], l'arobase est un [[Sigil (informatique)|sigil]] (un symbole placé au début du nom d'un identifiant ou d'une variable) qui indique une variable de type tableau. Par exemple:
En [[Perl (langage)|Perl]], l'arobase est un [[Sigil (informatique)|sigil]] (un symbole placé au début du nom d'un identifiant ou d'une variable) qui indique une variable de type tableau. Par exemple:
<source lang="perl">
<syntaxhighlight lang="perl">
my @nombres_shadoks = ("GA", "BU", "ZO", "MEU");
my @nombres_shadoks = ("GA", "BU", "ZO", "MEU");
for my $nombre (@nombres_shadoks) {
for my $nombre (@nombres_shadoks) {
print "$nombre \n";
print "$nombre \n";
}
}
</syntaxhighlight>
</source>
affiche à l'écran les quatre nombres shadoks, chacun sur une ligne différente.
affiche à l'écran les quatre nombres [[shadoks]], chacun sur une ligne différente.



=== En Objective-C ===
=== En Objective-C ===
En [[Objective-C]], l'arobase permet de distinguer les mots clés spécifiques par rapport à du C standard. Par exemple, la déclaration des classes et propriétés :
En [[Objective-C]], l'arobase permet de distinguer les mots clés spécifiques par rapport à du C standard. Par exemple, la déclaration des classes et propriétés :


<source lang="objc">
<syntaxhighlight lang="objc">
@interface Personne : NSObject
@interface Personne : NSObject
{
{
Ligne 140 : Ligne 148 :
@property (copy) NSString *surname;
@property (copy) NSString *surname;
@end
@end
</syntaxhighlight>
</source>




ou des objets NSString, NSNumber, NSArray avec l'écriture @"" (les équivalents C ne comportant quant à eux pas le préfixe @) :
ou des objets NSString, NSNumber, NSArray avec l'écriture @"" (les équivalents C ne comportant quant à eux pas le préfixe @) :


<source lang="objc">
<syntaxhighlight lang="objc">


NSString *surname = @"Pierre";
NSString *surname = @"Pierre";
Ligne 154 : Ligne 162 :


NSArray *firstNames = @[@"Jean", @"Michel"];
NSArray *firstNames = @[@"Jean", @"Michel"];
</syntaxhighlight>
</source>




=== En RGSS/Ruby ===
=== En RGSS/Ruby ===
En RGSS ou en [[Ruby]], l'arobase est le caractère qui, placé devant le nom d'une variable, indique que celle-ci est une variable d'instance dont la portée est limitée aux classes. Par exemple :
En RGSS ou en [[Ruby]], l'arobase est le caractère qui, placé devant le nom d'une variable, indique que celle-ci est une variable d'instance dont la portée est limitée aux classes. Par exemple :
<source lang="ruby">
<syntaxhighlight lang="ruby">
@ma_variable = 5
@ma_variable = 5
#On définit la variable "ma_variable" et on indique le type
#On définit la variable "ma_variable" et on indique le type
#(la portée) de la variable par l'arobase.
#(la portée) de la variable par l'arobase.
</syntaxhighlight>
</source>


=== En Pascal ===
=== En Pascal ===
En [[Pascal (langage)|Pascal]] l'arobase est le caractère qui, placé devant le nom d'une variable, retourne l'adresse de cette variable. Il est un raccourci pour la fonction Addr(). Par exemple :
En [[Pascal (langage)|Pascal]] l'arobase est le caractère qui, placé devant le nom d'une variable, retourne l'adresse de cette variable. Il est un raccourci pour la fonction Addr(). Par exemple :
<source lang="pascal">
<syntaxhighlight lang="pascal">
// La notation
// La notation
AddressOfMyProc := @MaProc;
AddressOfMyProc := @MaProc;
// est équivalent à
// est équivalent à
AddressOfMyProc := Addr(MaProc);
AddressOfMyProc := Addr(MaProc);
</syntaxhighlight>
</source>


=== En Java ===
=== En Java ===
En [[Java (langage)|Java]], l'arobase est le caractère qui, placé devant le mot-clef interface, indique que celle-ci est une annotation. Elle est aussi utilisée pour faire appel à une annotation dans le code. Par exemple :
En [[Java (langage)|Java]], l'arobase est le caractère qui, placé devant le mot-clef interface, indique que celle-ci est une annotation. Elle est aussi utilisée pour faire appel à une annotation dans le code. Par exemple :
<source lang="java">
<syntaxhighlight lang="java">
@Retention(RetentionPolicy.RUNTIME) //Utilisation d'une annotation
@Retention(RetentionPolicy.RUNTIME) //Utilisation d'une annotation
@Target({ElementType.METHOD})
@Target({ElementType.METHOD})
Ligne 182 : Ligne 190 :
long timeout() default 0L;
long timeout() default 0L;
}
}
</syntaxhighlight>
</source>


=== Langage non sexiste ===
=== En espagnol et portugais ===
En [[espagnol]] et [[portugais]], où les genres masculin et féminin sont respectivement marqués par les voyelles ''o'' et ''a'', l’arobase a pu être utilisée comme marqueur neutre en raison de sa ressemblance à un ''a'' dans un ''o'' par les partisans d’un [[langage épicène]]<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/robase-politiquement-correcte_489619.html @robase politiquement correcte], Cécile Thibaud, ''L'Express'' du 17 mai 2004.</ref>.
En [[espagnol]] et [[portugais]], où les genres masculin et féminin sont respectivement marqués par les voyelles ''o'' et ''a'', l’arobase a pu être utilisée comme marqueur neutre en raison de sa ressemblance à un ''a'' dans un ''o'' par les partisans d’un [[langage épicène]]<ref>[http://www.lexpress.fr/actualite/monde/europe/robase-politiquement-correcte_489619.html @robase politiquement correcte], Cécile Thibaud, ''L'Express'' du 17 mai 2004.</ref>.


=== En sports ===
=== En sports ===
En [[anglais américain]], l'arobase peut être utilisé pour préciser le lieu d'une rencontre opposant 2 équipes : la formation visiteuse est alors placée en premier suivie du signe @ puis de l'équipe qui joue à domicile. C'est notamment souvent le cas pour les matchs de [[basket-ball]] dans la [[NBA]].
En [[anglais américain]], l'arobase peut être utilisée pour préciser le lieu d'une rencontre opposant deux équipes : la formation visiteuse est alors placée en premier suivie du signe @ puis de l'équipe qui joue à domicile. C'est notamment souvent le cas pour les matchs de [[basket-ball]] dans la [[NBA]].
Cet usage n'est pas suivi en [[anglais britannique]], où l'équipe qui reçoit est en général spécifiée en premier.
Cet usage n'est pas suivi en [[anglais britannique]], où l'équipe qui reçoit est en général spécifiée en premier.


Ligne 196 : Ligne 204 :
== Voir aussi ==
== Voir aussi ==
{{Autres projets|commons=Category:At sign|wiktionary=arobase}}
{{Autres projets|commons=Category:At sign|wiktionary=arobase}}

=== Bibliographie ===
* {{Ouvrage|auteur1=[[Marc Smith (historien)|Marc Smith]]|titre=La véridique histoire de l’arobase|lieu=Paris|éditeur=École nationale des chartes|année=2023|pages totales=96|isbn=978-2357231795}}


=== Articles connexes ===
=== Articles connexes ===
Ligne 203 : Ligne 214 :


=== Liens externes ===
=== Liens externes ===
{{Liens}}
* [https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-code-a-change/le-code-a-change-3-5971499 « La vraie histoire de l'@ »], ''Le code à changé'', France Culture, 1 novembre 2023.
* Marc H. Smith, conférence « La véridique histoire de l’arobase » du {{date-|29 janvier 2013}}, Paris, École nationale des chartes, 2013, durée 1h09' [https://www.youtube.com/watch?v=zZLWtvfSqCY captation publiée sur YouTube]
* Marc H. Smith, conférence « La véridique histoire de l’arobase » du {{date-|29 janvier 2013}}, Paris, École nationale des chartes, 2013, durée 1h09' [https://www.youtube.com/watch?v=zZLWtvfSqCY captation publiée sur YouTube]
* [http://expositions.bnf.fr/utopie/pistes/ateliers/image/fiches/arobase.htm L'histoire de l'arobase], sur le site /expositions.bnf.fr
* [http://expositions.bnf.fr/utopie/pistes/ateliers/image/fiches/arobase.htm L'histoire de l'arobase], sur le site /expositions.bnf.fr

Version du 30 avril 2024 à 12:36

@
L’arobase, caractère indispensable de l’adresse électronique.

L’arobase[1] (nom féminin)[2], arobas[3],[4],[5] a commercial (dénomination prédominante au Québec[6]) ou, par anglicisme[7], at, également appelée arrobase[8], arrobe[9], arrobas[8], escargot[10] est le caractère typographique @. Selon Le Ramat de la typographie 2005, l'emploi du terme a commercial est réservé aux cas dans lesquels le caractère signifie « le prix unitaire d'un article »[11],[10]. Le logogramme est formé d'un a écrit en minuscule dont la patte du coin inférieur droit est prolongée jusqu'à faire le tour de la lettre dans le sens inverse des aiguilles d'une montre en revenant au coin inférieur droit.

Origine

Origine du nom

L’origine du mot « arobase » est difficile à déterminer, mais selon les sources, elle serait :

  • une déformation récente du castillan arroba(s), qui désigne une unité de mesure de poids et de capacité (dite en français arrobe), en usage en Espagne et au Portugal[12], de grandeur variable selon les régions et selon les liquides (huile ou vin). Ce terme, attesté en Espagne depuis 1088, vient lui-même de l’arabe الربع (arroub), « le quart », pour un quart de l’ancien quintal de 100 livres, soit 12 kg environ. Depuis le XVIe siècle, en effet, le mot arroba —parmi d’autres— s’est constamment écrit au moyen de l’abréviation « @ »[13] ;
  • la contraction du terme typographique « a rond bas » (bas pour bas-de-casse, caractère minuscule), datant de l’époque de l’imprimerie à caractères fondus, où les majuscules étaient en « haut de casse » et les minuscules en bas[10]. Malgré la différence de définition elle n’est pas en contradiction avec la première explication. Cette hypothèse est vigoureusement rejetée par nombre d’auteurs[14] ;
  • l’association des lettres a, ρ (lettre grecque rhô) et base (tiret-bas en français), qui forme graphiquement la lettre @[15].

Origine du symbole

Le signe @ avec sa signification moderne remonte à l'écriture marchande de la Renaissance : outre ses valeurs comme abréviation, il sert couramment à écrire la préposition a (« à »), dès avant 1500 en Espagne puis en Italie et enfin dans d'autres pays d'Europe. Cet usage international, relayé au XVIIIe siècle par la préposition « à », influe enfin sur le signe @ en anglais comme abréviation de la préposition équivalente at[16], pour indiquer le prix unitaire des marchandises (6 eggs @ $1, six œufs à un dollar, où @ est lu at). Il est adopté avec le même sens sur les machines à écrire américaines à partir de 1883 puis transposé sur les claviers d'ordinateur[13].

Une hypothèse très répandue, attribuée à tort[réf. nécessaire] au savant B. L. Ullman[17], voudrait qu'il s'agisse d'une ligature créée par les moines copistes au début du Moyen Âge (dès le VIe siècle) pour représenter le mot latin ad[10] (« près de », « à »), la boucle étant issue d'une déformation de la lettre d en écriture onciale. Une théorie apparentée à la précédente affirme l'existence d'une forme particulière du mot ad dans les lettres diplomatiques de l'époque moderne, mais elle n'est pas mieux attestée.[réf. nécessaire]

Informatique

Le signe @ est utilisé sur Internet principalement dans les adresses de courrier électronique comme séparateur entre le nom d'utilisateur et le nom du domaine de messagerie. Cet usage l'a rendu omniprésent dans la culture visuelle contemporaine, comme symbole non seulement du courrier électronique mais d'Internet dans son ensemble, voire de la communication moderne. Le Museum of Modern Art de New York l'a inscrit à ce titre à l'inventaire de sa collection en 2010.

En 1971, l'informaticien Ray Tomlinson, envoyant le premier message électronique de machine à machine, choisit d'utiliser ce signe comme séparateur dans l'adresse parce qu'il n'appartenait à aucun alphabet.

Exemple : util@exemple.com désigne l'utilisateur util « chez » exemple.com (c'est-à-dire dans le domaine exemple.com).

Plus généralement, il est utilisé pour relier un utilisateur « à » un domaine (par exemple sur FTP).

L’arobase s’obtient :

  • par la combinaison des touches Alt Gr et à, sur un clavier AZERTY français de plate-forme PC ;
  • par la combinaison des touches Alt Gr et é, sur un clavier AZERTY belge ;
  • par la combinaison des touches Alt Gr et 2, sur un clavier QWERTZ suisse, QWERTY canadien-français ou un clavier QWERTY espagnol de plate-forme PC ;
  • par la combinaison des touches Majuscule et 2, sur un clavier QWERTY américain ou QWERTY canadien multilingue (CSA) ;
  • par la combinaison option Alt et G, sur un clavier Macintosh suisse ;
  • en accès directement sur les claviers BÉPO et Macintosh français ;
  • par la combinaison des touches Alt Gr et 0, sur un portable packard bell easynote avec un système windows xp ;
  • par son code ASCII avec la combinaison de touches ALT+064, sur Microsoft Windows ;
  • par &#64; ou &#x40; en XML et de plus par &commat; en HTML ;
  • par la combinaison touche spéciale et ', sur le Minitel B1.

Unicode possède aussi une arobase minuscule : ﹫(U+FE6B), par compatibilité avec le codage CNS 11643, et une arobase pleine chasse : @ (U+FF20), par compatibilité avec les codages utilisant les caractères à pleine chasse.

Dénominations

Dans de nombreuses langues, des dénominations imagées, d'usage plus ou moins familier, se sont répandues pour désigner le @ ; elles s'inspirent le plus souvent du tracé spiralé du signe et se réfèrent fréquemment au monde animal ou à des spécialités alimentaires et pâtissières. Font exception l'aire anglo-saxonne, où ce signe était demeuré en usage avec le sens at, et le monde hispanique et lusophone. En France, le signe est parfois appelé familièrement « escargot »[18], mais cet usage est peu répandu. Le nom anglais tend à se répandre vers les autres langues.

  • Allemand : At (usuel) ou Klammeraffe (atèle ou « singe araignée ») (familier) ou Affenschwanz (« queue de singe ») (familier)
  • Alphabet morse : ·--·-· (AC sans espace entre les lettres, caractère ajouté à l'alphabet en 2004).
  • Anglais : commercial at, at sign ou simplement at (« chez », « auprès de »), et arrow back, dans les années 1990, par analogie avec une flèche empennée s'éloignant du tireur, et encore monkey tail, ape-tail (queue de singe). Les locuteurs indiens disent aussi at the rate.
  • Aragonais : arroba, arredol
  • Arménien : աթ (« at »), շնիկ (« chiot »)
  • Basque : a bildua (« a roulé »)
  • Biélorusse : сьлімак (« escargot »)
  • Bulgare : кльомба (kliomba), pas d'autres significations
  • Catalan : arrova (arrobe), ensaïmada (pâtisserie baléare en forme de spirale), unça, cargol ou caragol (escargot), botifarra (saucisse catalane qui se vend souvent en forme de spirale) ou encore garrofa (le fruit du caroubier)
  • Coréen : 골뱅이 (golbaengi) (escargot de mer)
  • Chinois :
    • En Chine continentale, le signe est généralement appelé at comme en anglais ou 艾特 (prononcé ài tè), transcription phonétique du mot anglais at.
    • À Taïwan, il est appelé 小老鼠 (prononcé xiao laoshu), ce qui signifie petite souris.
    • À Hong Kong et Macao, il est appelé at comme en anglais.
  • Danois : snabel-a (a à trompe)
  • Espagnol : arroba (arrobe)
  • Espéranto : heliko (escargot)
  • Finnois : miukumauku (signe du miaou)
  • Galicien : arroba (arrobe)
  • Grec : παπάκι (papáki) (petit canard)
  • Hébreu : strudel (pâtisserie)
  • Hongrois : kukac (ver)
  • Islandais : fílseyra (oreille d'élephant, littéralement, pas la plante)
  • Italien : chiocciola (escargot)
  • Japonais : アットマーク attomāku (de l'anglais « at mark »)
  • kurde : nîşana at
  • Néerlandais : apenstaartje (petite queue de singe)
  • Norvégien : krøllalfa (alpha à boucle/mêche)
  • Occitan : arròba (selon la graphie classique)
  • Polonais : małpa (singe)
  • Portugais : arroba (arrobe)
  • Roumain : coadă de maimuţă (queue de singe)
  • Russe : собака (sobaka) (chienne)
  • Suédois : snabel-a (a à trompe)
  • Taqbaylit : Ɣar (chez)
  • Tchèque : zavináč (rollmops)
  • Turc : et (usuel, emprunt à l'anglais) ou güzel a (bel a), ou même kuyruklu a (a à queue)
  • Ukrainien : равлик (ravlyk) (escargot), moins souvent песик (pesyk) (le petit chien), mais aussi вухо (oreille)

Autres utilisations

En informatique et sur Internet, l'arobase ne s'utilise pas seulement dans les adresses de courrier électronique :

En FTP

Une adresse FTP peut être communiquée de la sorte (exemple) : ftp://utilisateur:motdepasse@adresse.du.serveur. Certains navigateurs web, tout comme le gestionnaire de fichiers Explorer (dans Microsoft Windows) sont compatibles avec cette notation.

En SSH

Connexion vers un serveur:

ssh root@192.168.1.200
ou
root@myserver.com

Dans les forums de discussion en ligne

L'usage du @ pour préciser le destinataire du message dans un fil de discussion d'un forum en ligne, ou chatroom, se remarque parfois. Par exemple : « @francois : J'ai essayé ta proposition, mais cela ne fonctionne pas. »

Sur les réseaux sociaux

L'utilisation du @, à l'instar des forums de discussion en ligne, permet sur ces réseaux sociaux d'échanger des messages avec les autres utilisateurs[19].

En PHP

En PHP, l'opérateur de contrôle d'erreurs est l'arobase. Il sert à empêcher l'affichage des messages d'erreurs que pourrait engendrer une portion de code. Voici un exemple d'utilisation :

<?php
// La fonction strlen(x) retourne normalement la taille de la chaîne x.

// Ici, une erreur s'affichera, car aucun paramètre n'est passé à la fonction.
strlen();

// Ici, PHP ne produit aucun message d'erreur car l'opérateur @ les bloque.
@strlen();

Cependant, cet opérateur ne supprime pas les erreurs de syntaxe ni les erreurs d'analyse (les parse error).

À noter que cette notation est aussi applicable aux commandes de MS/DOS dans les fichiers de commandes. Elle supprime l'affichage de la commande lors de l'exécution du code. Très utilisé en début de fichier via la commande "@ECHO OFF".

En Perl

En Perl, l'arobase est un sigil (un symbole placé au début du nom d'un identifiant ou d'une variable) qui indique une variable de type tableau. Par exemple:

my @nombres_shadoks = ("GA", "BU", "ZO", "MEU");
for my $nombre (@nombres_shadoks) {
    print "$nombre \n";
}

affiche à l'écran les quatre nombres shadoks, chacun sur une ligne différente.

En Objective-C

En Objective-C, l'arobase permet de distinguer les mots clés spécifiques par rapport à du C standard. Par exemple, la déclaration des classes et propriétés :

@interface Personne : NSObject
{
     // variables d'instance
     NSString *surname;
}
// methodes
@property (copy) NSString *surname;
@end


ou des objets NSString, NSNumber, NSArray avec l'écriture @"" (les équivalents C ne comportant quant à eux pas le préfixe @) :

NSString *surname = @"Pierre";
char *surname_C = "Pierre";

NSNumber *age = @23;
int age_C = 23;

NSArray *firstNames = @[@"Jean", @"Michel"];


En RGSS/Ruby

En RGSS ou en Ruby, l'arobase est le caractère qui, placé devant le nom d'une variable, indique que celle-ci est une variable d'instance dont la portée est limitée aux classes. Par exemple :

@ma_variable = 5
#On définit la variable "ma_variable" et on indique le type 
#(la portée) de la variable par l'arobase.

En Pascal

En Pascal l'arobase est le caractère qui, placé devant le nom d'une variable, retourne l'adresse de cette variable. Il est un raccourci pour la fonction Addr(). Par exemple :

// La notation
AddressOfMyProc := @MaProc;
// est équivalent à
AddressOfMyProc := Addr(MaProc);

En Java

En Java, l'arobase est le caractère qui, placé devant le mot-clef interface, indique que celle-ci est une annotation. Elle est aussi utilisée pour faire appel à une annotation dans le code. Par exemple :

@Retention(RetentionPolicy.RUNTIME) //Utilisation d'une annotation
@Target({ElementType.METHOD})
public @interface Test { //Déclaration d'une annotation
     long timeout() default 0L; 
}

En espagnol et portugais

En espagnol et portugais, où les genres masculin et féminin sont respectivement marqués par les voyelles o et a, l’arobase a pu être utilisée comme marqueur neutre en raison de sa ressemblance à un a dans un o par les partisans d’un langage épicène[20].

En sports

En anglais américain, l'arobase peut être utilisée pour préciser le lieu d'une rencontre opposant deux équipes : la formation visiteuse est alors placée en premier suivie du signe @ puis de l'équipe qui joue à domicile. C'est notamment souvent le cas pour les matchs de basket-ball dans la NBA. Cet usage n'est pas suivi en anglais britannique, où l'équipe qui reçoit est en général spécifiée en premier.

Notes et références

  1. Orthographe fixée par la Commission générale de terminologie et de néologie (Journal officiel du 8 décembre 2002), orthographe préférée par Le Petit Larousse illustré (2009) et Le Nouveau Petit Robert de la langue française (2008).
  2. Journal officiel de la République française no 286 du 8 décembre 2002, texte no 47.
  3. Marc Combier (dir.) et Yvette Pesez (dir.), Encyclopédie de la chose imprimée : du papier @ l'écran, Retz, (ISBN 2-7256-1773-1), p. 13.
  4. Le Petit Larousse illustré (2009), Le Nouveau Petit Robert de la langue française (2008)
  5. Security Guardium, IBM (lire en ligne)
  6. « a commercial », sur vitrinelinguistique.oqlf.gouv.qc.ca (consulté le )
  7. « Grand dictionnaire terminologique - a commercial », sur gdt.oqlf.gouv.qc.ca (consulté le )
  8. a et b Le Nouveau Petit Robert de la langue française (2008).
  9. Orthographe fixée par la Commission générale de terminologie et de néologie (Journal officiel du 8 décembre 2002) et préférée par Le Petit Larousse illustré (2009).
  10. a b c et d L’histoire de l’arobase, bnf.fr.
  11. « On dira donc : a commercial s'il s'agit de prix unitaire, arobas dans une adresse de courriel. » Le Ramat de la typographie 2005.
  12. arobase ou arrobe, sur le site larousse.fr.
  13. a et b Marc H. Smith, « L’arobase du XIVe au XXIe siècle », Graphê, no 55, 2013; Marc H. Smith, La véridique histoire de l’arobase, Paris : École nationale des chartes, 2023.
  14. François-Xavier Nève, Thèses, mémoires et TFE : Minidico d’écriture, de ponctuation et d’apparat critique, Céfal asbl, Liège, 2008, (ISBN 9782871302711), p. 21–22 : De l’arabe arba, 'quatre', en usage dans la péninsule ibérique au Moyen Âge pour désigner, sous le nom d’arrvba ou d’arrobas une unité de mesure de denrées, notamment de vin. Sans doute par le commerce du xérès et du porto avec les îles Britanniques, le nom arobas et l’abréviation @ apparaissent en anglais pour indiquer le prix unitaire […] L’arobas et l’@ n’ont donc pas pour origine, comme on le lit souvent, la typographie « a – rond – bas (de casse, c’est-à-dire minuscule) » et un ad latin ligaturé en @ —introuvables en paléographie.
  15. Alain Rey, 200 drôles de mots qui ont changé nos vies depuis 50 ans, Paris, Le Robert, , 464 p. (ISBN 978-2-321-01157-6, BNF 45350078), p. 35
  16. « lettre A - a commercial 3e partie - AZERTY », sur www.encyclopedie-universelle.net (consulté le )
  17. D'après une indication[Laquelle ?] très vague[pas clair] de B. L. Ullman, Ancient writing and its influence, New York, 1932, p. 187.
  18. « Histoire d'arobase », sur Site du Cigref.
  19. Tweets et messages, dans le centre d'aide de Twitter.
  20. @robase politiquement correcte, Cécile Thibaud, L'Express du 17 mai 2004.

Voir aussi

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

Articles connexes

Liens externes