Riom

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Riom
Riom
De haut en bas et de gauche à droite : l'église Notre-Dame-du-Marthuret et une portion de la rue du commerce ; la Sainte-Chapelle de Riom, le beffroi de Riom et la basilique Saint-Amable ainsi que les toits du quartier Saint-Amable.
Blason de Riom
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Puy-de-Dôme
(sous-préfecture)
Arrondissement Riom
(chef-lieu)
Intercommunalité Communauté d'agglomération Riom Limagne et Volcans
(siège)
Maire
Mandat
Pierre Pécoul (DVD)
2020-2026
Code postal 63200
Code commune 63300
Démographie
Gentilé Riomois
Population
municipale
18 736 hab. (2021 en diminution de 1,32 % par rapport à 2015)
Densité 586 hab./km2
Population
agglomération
33 583 hab. (2021)
Géographie
Coordonnées 45° 53′ 40″ nord, 3° 06′ 48″ est
Altitude Min. 314 m
Max. 505 m
Superficie 31,97 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Riom
(ville-centre)
Aire d'attraction Clermont-Ferrand
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Riom
(bureau centralisateur)
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
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Riom
Géolocalisation sur la carte : France
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Riom
Géolocalisation sur la carte : Puy-de-Dôme
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Riom
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Riom
Liens
Site web www.ville-riom.fr

Riom (prononcé : /ʁjɔ̃/[a] Écouter ou /ʁi.jɔ̃/[b] Écouter) est une commune française située dans le département du Puy-de-Dôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle possède sa propre aire et unité urbaine qui s'intègre à l'aire d'attraction de Clermont-Ferrand.

Située au nord de l'Auvergne, la ville fut dès 1210 capitale de la Terre d'Auvergne puis du duché d'Auvergne. Par son histoire et son patrimoine bâti la ville est classée Pays d'Art et d'histoire.

Elle est l'une des quatre sous-préfectures du département avec Ambert, Issoire et Thiers et le bureau centralisateur du canton de Riom depuis les élections départementales de 2015[1],[Note 1]. Les habitants de Riom, au nombre de 18 736 au recensement de 2021, sont appelés les Riomois et les Riomoises.

Géographie[modifier | modifier le code]

Localisation[modifier | modifier le code]

Riom est située au nord du département du Puy-de-Dôme. En nombre d'habitants, elle se classe en troisième position après Clermont-Ferrand et Cournon-d'Auvergne en 2015. Elle bénéficie d'une situation privilégiée, entre la chaîne des Puys et la plaine de la Limagne.

La ville se situe à 15,2 km au nord de la préfecture Clermont-Ferrand[2] et à 43 km au sud-ouest de Vichy[3], ainsi qu'à environ 100 km au sud-est de Montluçon[4] et 108 km au sud de Moulins dans l'Allier[5].

Représentations cartographiques de la commune
Carte OpenStreetMap.
Carte topographique.

Communes limitrophes[modifier | modifier le code]

Onze communes sont limitrophes[6] :

Géologie et relief[modifier | modifier le code]

La commune s'étend sur 3 197 hectares ; son altitude varie entre 314 et 505 mètres[7].

Hydrographie[modifier | modifier le code]

Elle est traversée par l'Ambène. L'agglomération riomoise est concernée par quatre bassins versants : celui de Genzat, de l'Ambène, du canal de Limagne et du ruisseau du Sardon. Il existe un risque d'inondation dû aux cinq ruisseaux qui traversent la ville[R 1].

Climat[modifier | modifier le code]

En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[8]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat de montagne ou de marges de montagne et est dans la région climatique Nord-est du Massif Central, caractérisée par une pluviométrie annuelle de 800 à 1 200 mm, bien répartie dans l’année[9].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 669 mm, avec 8,8 jours de précipitations en janvier et 6,7 jours en juillet[8]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Sayat_sapc », sur la commune de Sayat à 9 km à vol d'oiseau[10], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 776,1 mm[11],[12]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[13].

Statistiques 1991-2020 et records SAYAT_SAPC (63) - alt : 550m, lat : 45°50'22"N, lon : 3°02'42"E
Records établis sur la période du 01-03-1993 au 04-01-2024
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 0 0,3 2,4 4,9 8,5 12,1 14 13,9 10,5 7,7 3,3 0,9 6,5
Température moyenne (°C) 3,4 4,2 7,3 10 13,8 17,6 19,7 19,6 15,7 12,2 6,9 4,1 11,2
Température maximale moyenne (°C) 6,7 8,1 12,1 15,2 19,2 23,1 25,4 25,3 20,9 16,6 10,5 7,4 15,9
Record de froid (°C)
date du record
−12,7
05.01.1995
−15
05.02.12
−15,9
01.03.05
−6,7
08.04.03
−1
15.05.1995
2,7
04.06.01
5,9
17.07.00
4,5
30.08.1998
2
30.09.1995
−5,4
29.10.1997
−11,2
22.11.1998
−13,3
15.12.01
−15,9
2005
Record de chaleur (°C)
date du record
19,4
27.01.16
22,5
20.02.1998
25,2
24.03.01
27,7
30.04.05
32,3
11.05.12
38,4
27.06.19
39,1
03.07.15
39,5
24.08.23
33,6
10.09.11
32,2
02.10.23
23,6
08.11.15
20,4
24.12.12
39,5
2023
Précipitations (mm) 56,2 48,4 49,5 72,6 73,7 71,4 78,1 67,1 65,9 60,4 68,7 64,1 776,1
Source : « Fiche 63417001 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/01/2024 dans l'état de la base


Voies de communication et transports[modifier | modifier le code]

Voies routières[modifier | modifier le code]

L'autoroute à deux numéros A71-A89 et des panneaux directionnels dont la sortie 13 indique Riom
L'autoroute à deux numéros A 71-A 89 dessert Riom, desservie par l'échangeur 13.
La route départementale 446 au nord de Riom
Contournement nord de Riom (D 446).

La ville est traversée par la route départementale 2029 (ancienne route nationale 9 déclassée) et contournée à l'ouest par la RD 446 et à l'est par la voie express RD 2009, anciennement RD 447.

L'autoroute à deux numéros A 71-A 89 dessert la commune et son agglomération via son échangeur 13 ; elle permet de relier le centre-ville depuis son contournement est jusqu'à Lyon, Clermont-Ferrand, Paris, Vichy et Bordeaux. Ouverte en 1987, elle est payante.

Autour de Riom, le réseau départemental, géré par le conseil départemental du Puy-de-Dôme, est riche.

Six routes rejoignent le carrefour giratoire situé à la sortie nord-est : la D 2009, vers Gannat ; la D 211, vers Pessat-Villeneuve, Thuret et Randan ; la D 2009, jouant le rôle de contournement est ; la D 2029, pénétrante vers le centre-ville ; la D 446, en direction de Mozac ; la D 2144 (anciennement N 143 puis N 144) en direction de Combronde, Saint-Éloy-les-Mines et Montluçon.

Riom est aussi le point de départ des routes départementales 986 (ancienne route nationale 686 vers Mozac, Volvic et Pontgibaud), 227 (ancienne RN 685 vers Châtel-Guyon), 224 (vers Ennezat et Maringues), 6 (vers Ménétrol et Pont-du-Château), 420 (vers Ménétrol et Gerzat), et ville de passage sur les D 78 (vers Puy Chany, commune de Saint-Beauzire), 83 (vers Marsat et Ennezat) et 425 reliant Clerlande à Puy Chany. Elle est aussi desservie par les RD 224B reliant les boulevards à la gare et 224C reliant les RD 224 et 2029 par les boulevards nord-est.

Street-art Riom (2022) par les artistes Cofee et Topaz à l'entrée du centre-ville de Riom au bord de la voie cyclable.

Le centre-ville de Riom a été classé en zone de rencontre[14]. Celle-ci a été inaugurée le 6 avril 2013[15].

Transports en commun[modifier | modifier le code]

Le réseau urbain RLV Mobilités dessert la ville de Riom. Il se compose de quatre lignes urbaines, desservant la gare SNCF[16]. Il remplace, depuis le 3 septembre 2018, l'ancien réseau R'cobus.

Riom est également desservie par quatre lignes du réseau Cars Région Puy-de-Dôme, géré par la région Auvergne-Rhône-Alpes[17] :

  • la ligne P60, reliant Combronde à Clermont-Ferrand, avec un arrêt à Riom Bel Horizon (Sainte-Marie)[18] ;
  • la ligne P61, reliant Clermont-Ferrand à Riom, Combronde, Saint-Éloy-les-Mines et Montaigut ;
  • la ligne P73, reliant Clermont-Ferrand à Riom et à Châtel-Guyon ;
  • la ligne P75, reliant Riom à la zone industrielle de Ladoux à Cébazat[19].

Transports ferroviaires[modifier | modifier le code]

À 14 km au nord de Clermont-Ferrand, la gare de Riom - Châtel-Guyon est la dernière de la relation ferroviaire qui dessert l'Auvergne depuis Paris-Bercy (en Intercités à réservation).

La desserte TER Auvergne-Rhône-Alpes est étoffée par des relations entre les gares de Moulins, Saint-Germain-des-Fossés, Lyon-Perrache via Part-Dieu, Vichy d'une part, Montluçon et Gannat d'autre part au nord, et Gerzat, Clermont-Ferrand, Vic-le-Comte, Issoire et Brioude au sud.

Urbanisme[modifier | modifier le code]

Typologie[modifier | modifier le code]

Riom est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[20],[21],[22]. Elle appartient à l'unité urbaine de Riom, une agglomération intra-départementale regroupant 6 communes[23] et 33 583 habitants en 2021, dont elle est ville-centre[24],[25].

Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Clermont-Ferrand, dont elle est une commune de la couronne[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 209 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[26],[27].

Occupation des sols[modifier | modifier le code]

L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (69,4 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (75,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (50,3 %), zones urbanisées (20,9 %), zones agricoles hétérogènes (17,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (7,5 %), forêts (2,1 %), cultures permanentes (0,7 %), prairies (0,5 %)[28]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

Carte en couleurs présentant l'occupation des sols.
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Morphologie urbaine[modifier | modifier le code]

Le plan local d'urbanisme a été approuvé par délibération du conseil municipal du 2 septembre 2005. Il est en cours de révision[R 2].

Logement[modifier | modifier le code]

En 2013, la commune comptait 10 065 logements, contre 9 085 en 2008. Parmi ces logements, 87,6 % étaient des résidences principales, 1,5 % des résidences secondaires et 11 % des logements vacants. Ces logements étaient pour 49 % d'entre eux des maisons individuelles et pour 50,7 % des appartements[a 1].

La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était de 49,9 %, en baisse sensible par rapport à 2008 (52,1 %). La part de logements HLM loués vides était de 20,1 % (contre 15,4 %)[a 2].

Projets d'aménagement[modifier | modifier le code]

Risques naturels et technologiques[modifier | modifier le code]

La commune de Riom est soumise à quatre risques majeurs[R 3],[29] :

  • inondation ;
  • mouvement de terrain (minier, par glissement de terrain et par tassements différentiels) ;
  • phénomènes météorologiques ;
  • séisme (zone de sismicité modérée) ;
  • transport de marchandises dangereuses.

Deux plans de prévention des risques ont été approuvés ; celui concernant le risque inondation par crue à débordement lent de cours d'eau a été prescrit le et approuvé le , tandis que celui concernant le risque mouvement de terrain a été approuvé le [29].

Le DICRIM a été approuvé en décembre 2006[29].

Toponymie[modifier | modifier le code]

Le toponyme Riom est issu du gaulois (langue celtique) Rigomagos[30],[31] qui signifie « marché du roi »[32],[33],[34].

Par la suite, le latin modifie le mot gaulois et la ville est nommée dans cette langue Ricomagus, qui signifie cette fois-ci « le riche marché ». Au VIe siècle, Grégoire de Tours mentionne le vicus Ricomagensis.

Langues traditionnelles[modifier | modifier le code]

Amable Faucon, écrivain riomois, est une figure de la littérature occitane du XVIIIe siècle et de son mouvement rococo.

Toponymie[modifier | modifier le code]

La langue que l'on parlait traditionnellement à Riom était le nord-occitan, variante septentrionale de la langue occitane[35]. Le nom occitan de Riom est soit Riom (à l'écrit comme en français mais prononcé Riou ou Rion[36]), avec pour gentilé les riomaires, soit Riam (prononcé /ʁjɑ̃/)avec pour nom de ses habitants les riamaires. En ancien occitan le nom est également Riom[37].

Le nom Riom sous sa forme actuelle - tant la prononciation que l'orthographe - est attesté en ancien français dès le XIIe siècle.

Les langues de Riom (occitan et français)[modifier | modifier le code]

Historiquement, Riom a pour langue traditionnelle l'occitan mais le français y est aussi présent depuis très longtemps (XIIIe siècle au moins). Des formes d'oïl sont donc parfois présentes dans le parler nord-occitan de la région de Riom[38].

La langue occitane à Riom[modifier | modifier le code]

Carte linguistique du Puy-de-Dôme (Atlas sonore des langues régionales, CNRS). En bleu clair : les parlers du Croissant[39] ; en marron : le nord-occitan ; en vert : l'arpitan.

De nombreux textes en occitan ont été écrits à Riom, par exemple des actes officiels et des poésies. Parmi les textes les plus importants de la ville de Riom figure l'Alfonsine, la charte communale de la ville accordée par Alphonse de Poitiers en 1270. L'acte est bilingue est rédigé tant en latin qu'en occitan[40].

C'est à Riom qu'a été réalisée la plus vieille ketouba (acte de mariage juif) de France, en 1319. Si cet acte de mariage est bien réalisé en hébreu, des mots en occitan y ont été insérés[41].

Lors de la période moderne, entre le XVIe et le XVIIIe siècle, Riom est un berceau de la littérature occitane en Auvergne où la ville fait figure de tête de proue - avec Clermont - de l'évolution de la langue[42]. Parmi ces écrits, figurent ceux d'Amable Faucon[43], auteur et poète riomois du XVIIIe siècle[44],[45], un des principaux représentants du rococo en langue occitane[46].

L'occitan est toujours enseignée à Riom, comme dans toutes les autres sous-préfectures du département depuis 2021, avec des ateliers et cours prodigués par plusieurs associations dont l'Institut d'études occitanes[47]. Des cours de langue occitane sont donnés par un spécialiste aux archives municipales de la ville de Riom[48].

Riom a également la particularité d'abriter l'Agence des Musiques des Territoires d'Auvergne aussi nommé « AMTA » qui relève, enregistre le patrimoine oral local[49],[50]. Dépendant de ce dernier, Les Brayauds - Centre départemental des Musiques et Danses traditionnelles du Puy-de-Dôme, tout proche, basé à Saint-Bonnet-près-Riom dispense également des cours d'occitan auvergnat[51]. L'occitan y est à l'honneur et l'AMTA et l'association Les Brayauds sont des institutions dans sa protection et diffusion dans la région[52].

Le français[modifier | modifier le code]

Parlers auvergnats pré-oïlisés (= de transition avec le français) dans le Puy-de-Dôme (marron grisé) selon Pierre Bonnaud[53].

Le français est présent de manière très précoce à Riom à la suite de la conquête de l'Auvergne par Philippe-Auguste entre 1210 et 1213 (siège de Tournoël). Le siège de la Terre d'Auvergne est installé à Riom et confié à Guy de Dampierre, seigneur champenois, puis par la suite à Alphonse de Poitiers, sénéchal d'Auvergne, comte de Poitiers et frère du roi saint Louis. Une administration francophone est présente à Riom depuis le XIIIe siècle et exerce une influence certaine sur la langue locale. La ville est donc bilingue occitan / français dès le milieu du Moyen Âge[54],[55].

De nombreux actes en langue d'oïl sont écrits dans la ville de Riom dès cette période. Il est possible de signaler par exemple Le Recueil de Riom, livre de recettes et de cuisine en moyen français et produit à la cour de Jean de Berry, c'est-à-dire dans le palais ducal de Riom[56],[57],[58].

Histoire[modifier | modifier le code]

Jusqu'en 1531, date d'annexion de l'Auvergne par la couronne de France, Riom était la capitale du duché d'Auvergne, une des principautés féodales auvergnates. La ville est d'origine gallo-romaine : Ricomagus, « riche marché ». Dans l'intense féodalité de l'Auvergne à partir de l'an mil, la ville a grandi autour de l'église collégiale de Saint-Amable, le saint local, qui fut l'objet de pèlerinages.

Au XIVe siècle, la ville a bénéficié du patronage de Jean, duc de Berry, qui reconstruit le palais des ducs d'Auvergne et la Sainte-Chapelle.

Sous l'Ancien Régime, Riom devint la capitale de la généralité éponyme qui comprend une partie importante de l'Auvergne.

En 1942, s'est tenu le procès de Riom lors duquel le régime de Vichy reprochait à plusieurs hommes politiques du Front populaire d'être responsables de la défaite en ayant empêché le réarmement de la France par la mise en place de réformes sociales. Ils ont été séquestrés non loin, au château de Chazeron, dans l'attente de leur procès. Il y eut également le procès par contumace du général de Gaulle pour s'être opposé au régime de Vichy sous l'Occupation ; il ne sera naturellement pas emprisonné à la Libération.

Chronologie[modifier | modifier le code]

Antiquité et haut Moyen Âge[modifier | modifier le code]

  • 50 av. J.-C. : Présence d'un bourg gallo-romain, Ricomagum (qui signifie riche marché) ;
  • Ve siècle : Fondation d'un sanctuaire et d'un baptistère par saint Amable ;
  • 475 : Mort de saint Amable ;
  • 538 : Naissance de Grégoire de Tours à Riom[59] ;
  • VIIe siècle : Agrandissement de l'église Saint-Amable.

Bas Moyen Âge[modifier | modifier le code]

Riom dessinée par Guillaume Revel pour son Armorial d'Auvergne vers 1450.
Riom dessinée par Guillaume Revel pour son Armorial d'Auvergne vers 1450. À gauche le palais construit par Jean de Berry, duc d'Auvergne et la Sainte-Chapelle, à droite l'abbatiale de Saint-Amable. Au centre la tour-porte de Layat, entrée à Riom de la route de Paris[Note 4].

Époque moderne[modifier | modifier le code]

Révolution française[modifier | modifier le code]

En 1789, Malouët est élu député de Riom aux états généraux. L'année suivante, Soubrany est élu maire de Riom.

En 1792, Gilbert Romme et Soubrany sont élus députés à la Convention.

Le comité secret de surveillance et de sûreté générale de Riom est institué en anticipant la loi du 21 mars 1793, dès le 31 mars (le texte de la loi n'était pas parvenu aux communes). La municipalité est très active dans la lutte contre les contre-révolutionnaires. Il est très actif dans la surveillance des parents d'immigrés et des ci-devants nobles, et se charge de la délivrance des certificats de civisme. Avec les troubles contre-révolutionnaires de Lozère, il multiplie les arrestations : 29 d'avril à août, pour une population de 12 000 habitants. Ce chiffre relativement peu élevé est encore diminué par une vague de libérations en juillet et août. Le décret du 14 frimaire an II réorganise la constitution des comités en interdisant le cumul de fonctions entre municipalité, comité de surveillance et garde nationale : le comité passe de douze à quatorze membres, dont dix nouveaux. Après le 9-Thermidor, le comité est réorganisé : les membres de la noblesse de robe en sont exclus (octobre 1794). Les simples cultivateurs sont admis (la moitié des membres) et côtoient des petits fonctionnaires et commerçants. Après avoir libéré la plupart des internés, il est dissous le 30 ventôse an III[63]. La place de la Fédération est aménagée en 1793.

Un club politique est créé en avril 1793, sous le nom de « Société des amis de la Liberté et de l'Égalité »[63].

La flèche de l'église Saint-Amable est détruite en 1794, ce qui explique aussi qu'une partie de l'église soit construit selon un style baroque tardif.

Les députés Romme et Soubrany sont guillotinés en 1795.

XIXe siècle[modifier | modifier le code]

  • 1801 : Riom devient sous-préfecture du Puy-de-Dôme ;
  • 1804 : Riom devient le siège de la Cour d'appel ;
  • 1813 : l'ancien couvent des Cordeliers est transformé en maison centrale ;
  • 1824-1848 : Construction du nouveau bâtiment de la Cour d'appel par l'architecte Guillaume Degeorge ;
  • 1853 : Arrivée des Maristes rue Pascal. Ils créent l'Institution Sainte-Marie dans l'ancien collège des Oratoriens en 1856, jusqu'en 1886 ;
  • 1855 : Arrivée du chemin de fer à Riom, depuis Gannat ;
  • 1859 : Création du musée par Francisque Mandet, installé en 1866 dans l'hôtel Dufraisse ;
  • 1862 : Voyage de Napoléon III en Auvergne et plus particulièrement à Riom ;
  • 1877-1883 : Construction de la manufacture des tabacs, place Eugène-Rouher, par l'ingénieur Dargnies ;
  • 1886 : Installation des Pères Maristes et ouverture du lycée Sainte-Marie (qui existe toujours).

Époque contemporaine[modifier | modifier le code]

  • 1904 - 1935 : Étienne Clémentel, maire de Riom ;
  • 1937 : Commémoration du tricentenaire de la mort de Jeanne-Charlotte de Bréchard ;
  • 1940 (24 mai - 16 juin) : 185 kg d'eau lourde sont stockés dans la prison en vue de la fabrication de la première pile atomique "Zoé".
  • 1940 (20 juin) : Bombardement de Riom ;
  • 1940 (30 juillet) : Riom devient la Cour suprême de justice ;
  • Entre 1940 et 1944, l'abbé Annéser, curé de Boulange, se réfugie dans la ville de Riom et la ville de Volvic en zone libre avec environ 900 de ses paroissiens.
  • 1942 (février à avril) : Procès de Riom ;
  • 1944 (25 août) : Libération de Riom ;
  • 1963 : Construction de la poste ;
  • 1967 : Riom, création d'un secteur sauvegardé ;
  • 1969 : Création du musée d'Auvergne (ou ATP : Art et Tradition Populaire) ;
  • 1972 : Départ des Visitandines ;
  • 1975 : Riom, classée Ville d'art ;
  • 1979 : Donation de la collection Richard à la ville de Riom (musée Mandet) ;
  • 1983 : Inauguration du musée Mandet rénové (apport de la collection Richard) ;
  • 1983 - 1989 : Construction de logements sociaux dans le quartier des tanneries ;
  • 1985 : Riom, labellisée Ville d'art et d'histoire ;
  • 1989 - 1995 : Claude Liebermann, maire de Riom ;
  • 1990 : Construction du lycée professionnel Marie-Laurencin ;
  • 1991 : Plan de sauvetage du centre ville - restauration des chaussées de l'ensemble des rues
  • 1991 : Ouverture du golf ;
  • 1992 : Restauration du collège Michel-de-l'Hospital ;
  • 1993 : Réhabilitation du parvis de l'église Saint-Amable ;
  • 1995 : Ouverture de la piscine ;
  • 2005 : le label Ville d'art et d'histoire s'élargit à Riom-Communauté qui devient Pays d'art et d'histoire ;
  • 2009 : Inauguration du lycée du bâtiment Pierre-Joël-Bonté.
  • 2018 - 2019 : Ouverture des Jardins de la Culture : cinéma, médiathèque, école de musique et d'arts plastiques.

Politique et administration[modifier | modifier le code]

Tendances politiques et résultats[modifier | modifier le code]

La commune avait voté à 56,31 % pour Pierre-Joël Bonté aux élections régionales de 2004, avec un taux de participation de 72,42 %[64].

La commune avait voté à 66,05 % pour René Souchon aux élections régionales de 2010, avec un taux de participation de 55,41 %[65].

Aux élections municipales de 2014, le maire sortant, Jean-Claude Zicola (PS) ne s'est pas représenté. Trois candidats étaient en lice mais le premier tour n'a pas désigné de candidat élu à la majorité absolue, Pierre Pécoul (DVD) n'arrivant qu'à 49,15 % des voix. Michel Bages (DVG) a été directement éliminé avec seulement 9,83 %, terminant en troisième position. Au second tour, Pierre Pécoul a été élu avec 54,41 % des voix, battant Pierrette Chiesa (PS). Le taux de participation était de 67,31 %[66].

Aux élections municipales de 2020, la liste conduite par le maire sortant, Pierre Pécoul (DVD), est réélue au second tour face à Charles Brault (liste d'union de la gauche), l'emportant avec 50,59 % des voix (67 voix d'avance).

Administration municipale[modifier | modifier le code]

Le conseil municipal est composé de trente-trois élus, dont la composition suit [67] :

Composition du conseil municipal (mandat 2020-2026)
Nuance Liste présidée par Sièges Statut
LR-UDI « Rassemblés pour Riom » Pierre Pécoul 25 (14) majorité
PS-EELV-PCF-LFI « Riom Collectivement, pour un nouveau souffle » Charles Brault 8 (3) opposition
Le nombre de sièges entre parenthèses correspond au nombre d'élus
au conseil communautaire de la communauté d'agglomération Riom Limagne et Volcans.

Le conseil municipal a désigné neuf adjoints[R 4], six conseillers municipaux délégués[R 4] et dix-sept conseillers municipaux[R 5].

Liste des maires[modifier | modifier le code]

Liste des maires depuis la Libération
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
octobre 1947 mai 1953 Antoine Caux    
mai 1953 mars 1965 Jean Reynouard RGR Avoué
Sénateur du Puy-de-Dôme (1948-1958)
mars 1965 mars 1977 Guy Thomas DVD Chirurgien
Résistant, déporté au camp de Buchenwald
mars 1977 mars 1989 Jean Ehrard PS Professeur de littérature française
mars 1989 juin 1995 Claude Liebermann UDF Ingénieur des ponts, des eaux et des forêts
Conseiller général du canton de Riom-Est (1985-2004)
juin 1995 mars 1998[Note 5]
(démission)
Pierre-Joël Bonté PS Expert-comptable
Ancien conseiller général du canton de Riom-Est (1979-1985)
mars 1998 mars 2014 Jean-Claude Zicola PS Technicien Assedic
Conseiller général du canton de Riom-Est (2004-2015)
mars 2014 En cours Pierre Pécoul DVD
(liste UMP-UDI)
Chef d'entreprise
Président de Riom-Communauté (2014-2016)
1er vice-président de la CC puis CA Riom Limagne et Volcans (depuis 2017)

Rattachements administratifs et électoraux[modifier | modifier le code]

Sur le plan administratif, Riom était chef-lieu de district en 1793 puis chef-lieu d'arrondissement depuis 1801. Elle fut par ailleurs chef-lieu d'un canton unique de 1793 à 1801, avant d'être scindé en deux (Riom-Est et Riom-Ouest) de 1801[68] jusqu'en mars 2015 ; à la suite du redécoupage des cantons du département, la commune devient le bureau centralisateur d'un canton unique[1].

Riom est le siège d'une cour d'appel, d'un tribunal d'instance et d'un tribunal paritaire des baux ruraux, mais aussi de la cour d'assises du Puy-de-Dôme[69]. Elle dépend de la cour administrative d'appel de Lyon, des tribunaux administratif, de grande instance, de commerce et pour enfants de Clermont-Ferrand[69].

Politique environnementale[modifier | modifier le code]

La ville s'engage à économiser l'eau et l'énergie, à renforcer le rôle de l'environnement dans l'élaboration de marchés publics, ou encore à protéger la biodiversité[R 6]. Elle possède une station de qualité de l'air, gérée par l'association Atmo Auvergne[R 7].

Jumelages[modifier | modifier le code]

Au 14 février 2015, Riom est jumelée avec sept communes[70] :

Tous ces jumelages sont des coopérations décentralisées sur le thème de la culture, du tourisme et du patrimoine.

Population et société[modifier | modifier le code]

Démographie[modifier | modifier le code]

Évolution démographique[modifier | modifier le code]

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[71],[Note 6].

En 2021, la commune comptait 18 736 habitants[Note 7], en diminution de 1,32 % par rapport à 2015 (Puy-de-Dôme : +2,28 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
12 15213 32814 11412 58412 37911 47312 25912 84512 386
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
11 97610 86310 40110 77010 80110 30410 30911 18911 131
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
11 06110 62710 56110 43510 94411 04211 42512 97512 664
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
14 41815 46717 07118 34618 79318 54818 11818 29119 029
2021 - - - - - - - -
18 736--------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[68] puis Insee à partir de 2006[72].)
Histogramme de l'évolution démographique

Pyramide des âges[modifier | modifier le code]

En 2018, le taux de personnes d'un âge inférieur à 30 ans s'élève à 35,3 %, soit au-dessus de la moyenne départementale (34,2 %). À l'inverse, le taux de personnes d'âge supérieur à 60 ans est de 26,4 % la même année, alors qu'il est de 27,9 % au niveau départemental.

En 2018, la commune comptait 9 151 hommes pour 9 860 femmes, soit un taux de 51,86 % de femmes, légèrement supérieur au taux départemental (51,59 %).

Les pyramides des âges de la commune et du département s'établissent comme suit.

Pyramide des âges de la commune en 2018 en pourcentage[73]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,6 
90 ou +
1,4 
6,2 
75-89 ans
9,4 
17,0 
60-74 ans
18,0 
18,6 
45-59 ans
19,2 
20,1 
30-44 ans
18,8 
18,7 
15-29 ans
16,7 
18,8 
0-14 ans
16,6 
Pyramide des âges du département du Puy-de-Dôme en 2020 en pourcentage[74]
HommesClasse d’âgeFemmes
0,7 
90 ou +
7,2 
75-89 ans
10,1 
17,7 
60-74 ans
18,4 
20,3 
45-59 ans
19,4 
18,4 
30-44 ans
17,4 
18,6 
15-29 ans
17,2 
17,1 
0-14 ans
15,4 

Enseignement[modifier | modifier le code]

Riom fait partie de l'académie de Clermont-Ferrand.

Dans l'enseignement public, la commune gère quatre écoles maternelle et élémentaire constituant un groupe scolaire (Jean-Rostand, Maurice-Genest, Pierre-Brossolette et René-Cassin)[R 8],[75].

Les élèves poursuivent leur scolarité dans les trois collèges publics gérés par le conseil départemental du Puy-de-Dôme, en fonction du lieu de résidence : Jean-Vilar, Michel-de-l'Hospital et Pierre-Mendès-France[76],[R 9], puis au lycée Claude-et-Pierre-Virlogeux géré par la région[75].

Le lycée Virlogeux accueille depuis septembre 2017 un microlycée[77] : Le LIANE (Lycée Innovant Ambiti