P4 Jean Mérieux

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Laboratoire P4 Jean Mérieux Inserm
Bâtiment du laboratoire P4
Histoire
Fondation
Cadre
Type
Domaine d'activité
Siège
Pays
Coordonnées
Organisation
Organisation mère
Affiliation
Site web
Carte

Le laboratoire P4 Jean Mérieux Inserm, situé dans la ville de Lyon, est un laboratoire P4 de France, le seul civil.

Siège[modifier | modifier le code]

Il est installé dans la tour Inserm Cervi (Centre européen de recherche en virologie et immunologie) à proximité des locaux de l'ENS Lyon, au sein du quartier de Gerland dans le 7e arrondissement de Lyon (avenue Tony Garnier).

Historique[modifier | modifier le code]

Inauguré en 1999 par le président Jacques Chirac, il est financé à hauteur de 50 millions de francs[1] par la famille de Jean Mérieux. Cette dynastie d'entrepreneurs lyonnais est à l'origine des entreprises Sanofi Pasteur (ancien Institut Mérieux), BioMérieux (diagnostic in vitro), Mérial (activité vétérinaire), Biomnis (ancien laboratoire Marcel Mérieux) et de l'organisme de formation humanitaire Bioforce.

En , ce laboratoire a permis d'identifier la souche du virus Ebola responsable de l'épidémie en Afrique de l'Ouest[2].

Le , le Premier ministre Manuel Valls inaugure une extension du laboratoire[3] de 200 m² et d'un coût de 11 millions d'euros[1]. Cette extension (doublement de sa surface) permet notamment aux chercheurs de disposer d'une banque d'agents infectieux et de travailler sur des bactéries de haute dangerosité telles que des souches du bacille de Koch (tuberculose multi-résistante), mais aussi de disposer d'un espace de travail plus grand pour des expérimentations sur les virus déjà en cours d'étude[4].

Organisation[modifier | modifier le code]

Ce laboratoire appartenait à la Fondation Mérieux avant le transfert de sa gestion à l'Inserm en 2004[1].

Le laboratoire se divise en trois sous-unités de recherche.

Fonctionnement[modifier | modifier le code]

Structure[modifier | modifier le code]

Les deux bâtiments sont en hauteur, posés sur pilotis afin de limiter au maximum l'accès au public (de plus, un service de sécurité est chargé de veiller sur l'ensemble des locaux et les manipulations réalisées par les chercheurs) ; le quartier Gerland étant un quartier à fortes densités de foules (présence de locaux universitaires, d'un stade de football ainsi que de la halle Tony Garnier à proximité du laboratoire). Posés sur une dalle antisismique, les bâtiments sont blindés et l'ensemble des accès comporte des codes confidentiels. Par ailleurs, les fenêtres sont incassables[5].

Sécurité biologique[modifier | modifier le code]

Le laboratoire joue un rôle important dans la surveillance épidémiologique et virologique. Il n'est pas réellement un laboratoire destiné aux travaux d'une équipe de recherche, il s'agit surtout d'une plate-forme technologique ouverte à l'ensemble de la communauté scientifique internationale. En France, il s'agit de la seule structure civile (deux autres laboratoires P4 militaires existent en Essonne) pouvant permettre la recherche sur les virus P4. D'autres laboratoires, destinés à la clinique et au diagnostic, peuvent permettre des recherches sur des pathogènes de haute dangerosité, mais ne sont pas labellisés P4 (par exemple l'hôpital Bégin, dans le Val-de-Marne).

Le label « P4 » (Pathogène de classe 4) ou NSB4 (niveau de sécurité biologique 4) signifie que ce laboratoire répond aux normes internationales de sûreté biologique les plus drastiques et permet à des équipes internationales de chercheurs de travailler sur des agents pathogènes peu connus et dangereux.

Les principaux agents de classe 4 sont des virus générant soit des fièvres hémorragiques, comme Ebola, Lassa, Marburg, Congo-Crimée, soit des maladies infectieuses à haut pouvoir de dissémination et à haut taux de mortalité, comme la variole.

Pour des raisons de sécurité les sous-unités du laboratoire sont hermétiquement fermées, dépressurisées et filmées en continu[1]. Le laboratoire subit 8 semaines de maintenance tous les 18 mois[1]. Les manipulations biologiques sont colligées et énoncées à l'oral (puis enregistrées) par le chercheur qui les réalise ; les chercheurs qui souhaitent s'y former et y travailler doivent suivre une formation préalable de trois semaines. Par ailleurs, les chercheurs ne peuvent y travailler que par demi-journée pour éviter d'éventuels risques liés à des problèmes de concentration[6].

Seules cinq personnes disposent des clés permettant d'ouvrir le coffre contenant l'ensemble des virus les plus dangereux de l'humanité[7].

Références[modifier | modifier le code]

  1. a b c d et e « Santé: le laboratoire qui lutte contre les virus tueurs comme Ebola s'agrandit »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur afp.com, (consulté le ).
  2. Ivanhoé Govoroff et Inès Benghezala, « «Le virus Ebola s'est retrouvé à 2 500 kilomètres de sa zone habituelle de circulation» », Libération,‎ (lire en ligne)
  3. « Laboratoire P4: Manuel Valls rend hommage aux chercheurs lyonnais », sur ra-sante.com, (consulté le ).
  4. http://www.lyonpremiere.com/Valls-inaugure-l-extension-du-laboratoire-P4-de-Lyon-consacre-aux-virus-les-plus-mortels_a9149.html Inauguration de l'extension du p4 par Valls, mai 2015
  5. « Lumières sur Rhône-Alpes - Le laboratoire P4 - Ina.fr » [vidéo], sur Lumières sur Rhône-Alpes (consulté le ).
  6. « http://www.lcp.fr/actualites/politique/171330-sante-le-laboratoire-qui-lutte-contre-les-virus-tueurs-comme-ebola-s-agrandit »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?)
  7. « https://www.youtube.com/watch?v=keqoRGh6WTY »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) D'après Caroline Carbonnelle, directrice adjointe du P4 Jean Mérieux ; Reportage LCP

Liens externes[modifier | modifier le code]