Paris

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Paris
De haut en bas et de gauche à droite : Vue sur la Seine et la tour Eiffel, le pont des Arts avec au loin la cathédrale Notre-Dame, l'opéra Garnier, l'Arc de Triomphe et enfin le palais du Louvre avec sa pyramide.
Blason de Paris
Blason
Paris
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Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France (préfecture)
Arrondissement Chef-lieu de vingt arrondissements
Intercommunalité Métropole du Grand Paris
(siège)
Maire
Mandat
Anne Hidalgo (PS)
2020–2026
Code postal Selon l’arrondissement, de 75001 à 75020 et 75116
Code commune 75056
Codes des arrondissements : de 75101 à 75120
Démographie
Gentilé Parisien
Population
municipale
2 133 111 hab. (2021 en diminution de 3,33 % par rapport à 2015)
Densité 20 238 hab./km2
Population
agglomération
10 890 751 hab. (2021)
Géographie
Coordonnées 48° 51′ 24″ nord, 2° 21′ 07″ est
Altitude 35 m
Min. 26 m
Max. 131 m
Superficie 105,40 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Paris
(ville-centre)
Aire d'attraction Paris
(commune-centre)
Localisation
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Paris
Liens
Site web paris.fr

Paris (/pa.ʁi/[a] Écouter) est la capitale de la France et une collectivité à statut particulier. Divisée en vingt arrondissements, elle est le chef-lieu de la région Île-de-France et le siège de la métropole du Grand Paris.

Paris est situé au centre du Bassin parisien, sur une boucle de la Seine, entre les confluents avec la Marne et l'Oise. Le site est occupé à partir du IIIe siècle avant notre ère sous le nom Lutèce par le peuple gaulois des Parisii, qui donne son nom à la ville. Au début du VIe siècle, Clovis choisit Paris comme capitale de son royaume. La cité devient alors une des principales villes de l'ancienne Gaule avec des palais royaux, de riches abbayes et une cathédrale. Au cours du Moyen Âge, elle s'impose comme un foyer intellectuel et artistique majeur avec la création de l'université de Paris. Son importance économique et politique ne cesse de croître, ce qui en fait l'une des villes les plus importantes de l'Occident médiéval. La montée en puissance de la monarchie française à partir du XVIe siècle - d'abord en Europe puis dans le monde - en fait une métropole au rayonnement planétaire, capitale d'un empire colonial jusqu'au XXe siècle.

Le paysage urbain parisien est facilement reconnaissable, caractérisé par de grands boulevards, des places dégagées et des immeubles d'un style spécifique appelé « haussmannien ». Il est le résultat de grands travaux d'urbanisme réalisés entre 1853 et 1870 sous le Second Empire, sous la houlette du baron Haussmann, qui ont profondément modifié la Capitale en lui donnant le visage qu'on lui connaît de nos jours, tout en laissant subsister des pans du tissu urbain antérieur. Au cours du XXe siècle, la physionomie de Paris a continué à se transformer avec la mise en service du métro parisien ainsi que la construction dans les arrondissements périphériques d'habitations à bon marché puis de tours et de barres d'immeubles. Le centre de la capitale a également été profondément rénové dans les années 1970 (avec le déménagement des Halles vers Rungis et la construction du Centre Pompidou) tandis que l'introduction de la voiture s'est concrétisée par l'aménagement du boulevard périphérique.

Paris intra-muros a une superficie de 105 km2 et compte 2 133 111 habitants au [b 1]. Son agglomération s'étend sur 2 846 km2 et compte 10 890 751 habitants au , ce qui en fait l'agglomération la plus peuplée de France et d'Europe de l'Ouest. Outre de nombreux sièges de multinationales, la ville accueille plusieurs institutions européennes et internationales. C'est également l'une des principales places financières mondiales. Elle est par ailleurs la capitale mondiale du luxe, de la haute couture et de la haute gastronomie. La densité de l'habitat, de la population, des activités et des réseaux conduisent néanmoins à certains problèmes de déplacements, de pollution atmosphérique, d'approvisionnement de la capitale ou de coût de l'immobilier.

Destination touristique visitée chaque année par quelque dix millions de touristes étrangers, Paris possède un patrimoine architectural mondialement célèbre comme la cathédrale Notre-Dame de Paris, la tour Eiffel, le musée du Louvre ou encore l'Arc de Triomphe. De nombreux styles architecturaux sont représentés, du classicisme à l'architecture contemporaine en passant par l'Art nouveau. La capitale accueille également de nombreux grands évènements culturels et sportifs tels Nuit blanche, le tournoi de Roland Garros ou encore l'arrivée du Tour de France. Elle héberge des clubs sportifs renommés comme le club de football du Paris Saint-Germain et celui de rugby à XV du Stade français. Paris a organisé les Jeux olympiques en 1900, puis en 1924, et les accueille à nouveau en 2024.

Géographie

Localisation

Paris se situe au cœur d'un vaste bassin sédimentaire aux sols fertiles et au climat tempéré, le bassin parisien, sur une boucle de la Seine, entre les confluents de celle-ci avec la Marne et l'Oise.

Les départements limitrophes sont les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val de Marne.


Selon la géographie des régions naturelles de France, la ville de Paris se situe entre le Pays de France (rive droite) et le Hurepoix (rive gauche), la Seine correspondant à la limite entre les deux régions.

Topographie

Point zéro des routes de France, devant la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Au milieu du Bassin parisien, deux îles sur la Seine constituent le cœur historique de Paris : l'île Saint-Louis, la plus à l'est et l'île de la Cité, la plus à l'ouest. La ville s'étend de part et d'autre du fleuve, sur une superficie environ deux fois supérieure au nord, sur la rive droite, à celle au sud, sur la rive gauche.

Paris intra-muros, délimité de fait en 1844 par l'enceinte de Thiers, puis administrativement en 1860 par l'annexion de communes ou de leurs quartiers, est aujourd'hui séparé de ses communes limitrophes par une frontière artificielle[1], le boulevard périphérique, voie rapide urbaine de 35 km. Les accès routiers se font par les portes de Paris ou par les routes et autoroutes qui rejoignent cette rocade, dont la couverture progressive permet de mieux ouvrir Paris à son agglomération.

Au-delà de l'enceinte de Thiers, deux grands espaces boisés ont été aménagés par le baron Haussmann, préfet de la Seine de 1853 à 1870, sur des communes voisines, avant d'être rattachés à Paris en 1929 : à l'ouest, le bois de Boulogne (846 hectares, 16e arrondissement) et à l'est, le bois de Vincennes (995 hectares, 12e arrondissement), ce qui porte le périmètre de la ville à 54,74 km. Paris s'étend également sur l'héliport (15e arrondissement). Plus anecdotique, depuis 1864, la ville de Paris est propriétaire du domaine entourant les sources de la Seine, à 231 km de la ville[2].

La superficie de la ville de Paris est de[b 2] 105,40 km2 (113e rang des communes de France métropolitaine).

Le boulevard périphérique mesure 34,98 km, donnant ainsi une surface de 84,45 km2 à Paris intra-muros en excluant les bois de Boulogne et de Vincennes[s 1].

Son unité urbaine s'étend sur 2 853,5 km2[b 3] et rassemble 10 858 852 habitants[b 4], répartis dans 411 communes d'Île-de-France[b 5].

Le point zéro des routes de France est matérialisé par une dalle située devant Notre-Dame de Paris, nommée le parvis de Notre-Dame.

Hydrographie

La Seine[b] traverse la ville en formant un arc de cercle, y entrant par le sud-est pour en sortir au sud-ouest. Plus de trente ponts permettent de la franchir.

La ville est également traversée par la Bièvre, aujourd'hui entièrement souterraine, qui arrive du sud, et par le canal Saint-Martin (4,5 kilomètres), inauguré en 1825. Il constitue la partie terminale du canal de l'Ourcq (108 kilomètres) et du canal Saint-Denis (6,6 kilomètres), ouvert en 1821, qui permet de rejoindre la Seine en aval en évitant la traversée de la ville. Il alimente le bassin de la Villette, passe en souterrain sous les boulevards Jules-Ferry et Richard-Lenoir et la place de la Bastille, traverse le port de l'Arsenal et rejoint la Seine en amont de l'île Saint-Louis[f 1].

Autrefois, la Seine recevait encore dans Paris un autre affluent : le ruisseau de Ménilmontant qui traversait les faubourgs Saint-Martin et Saint-Denis, passait derrière la Grange-Batelière, continuait en traversant la Ville-l'Évêque et le Roule et se jetait dans la Seine au nord de la colline de Chaillot. À partir du XVIe siècle, il fut transformé en égout et devint le Grand Égout recouvert autour de 1760[4].

D'autres cours d'eau ont traversé Paris, dont le ru Orgueilleux (parfois orthographié ru des Orgueuilleux), la darse du fond de Rouvray, le ruisseau de Gravelle, le ruisseau de Montreuil — également appelé ruisseau de la Pissotte — ou le ruisseau de Saint-Germain[5].

La ville a été marquée par de nombreuses inondations, dont les plus importantes avant le XXe siècle sont celles de 583, 842, 1206, 1280, 1325, 1407, 1499, 1616, 1658, 1663, 1719, 1733, 1740, 1764, 1799, 1802, 1836, 1844 et 1876[6]. Pour la période récente, les plus importantes sont la crue de la Seine de 1910, celles de 1924, 1955, 1982 et 2016[7].

Relief

Relief de Paris.

Le site de Paris s'étend autour d'une large vallée englobant le cours actuel de la Seine, la captation de la Bièvre à l'époque néolithique, et le cours de la Seine antérieur à cette captation qui formait un arc-de-cercle de Bercy au pont de l'Alma autour des Grands Boulevards[8]. Cet ancien cours qui divaguait en bras multiples était un territoire marécageux drainé au Moyen Âge qui fut inondé en 1910. Cette plaine alluviale s’étend au nord jusqu’aux rues de Paradis, Bleue, Lamartine, Saint-Lazare, de la Pépinière, La Boétie dont le tracé correspond à un ancien fossé qui marquait au Moyen Âge la limite de la censive (voir droit féodal à Paris) des Marais Sainte-Opportune.

Au-delà le terrain s’élève vers le col de la Chapelle à l’est, la butte Montmartre au centre et, en pente douce, vers le large col d’une altitude de 40 mètres à 50 mètres entre cette butte et la colline de Chaillot. Passé ce col, la pente très faible en direction de la Seine à Levallois-Perret et à Clichy correspond aux quartiers de la Plaine-de-Monceaux et des Batignolles. Sur la rive gauche, la vallée s'étend à l'ouest sur les territoires du 7e arrondissement, et aux quartiers de Grenelle et de Javel, à l'est sur ceux des quartiers du Jardin-des-Plantes, de la Salpêtrière et de la Gare. L'altitude de ces territoires, de 31 mètres à 39 mètres, est de peu supérieure au niveau moyen du fleuve de 26,72 mètres.

L’érosion entre les deux cours du fleuve, actuel et ancien, avait laissé subsister sur la rive droite les modestes éminences insubmersibles de Saint-Germain-l’Auxerrois, de Saint-Jacques-la-Boucherie, de Saint-Merri, de Saint-Gervais, de la butte des Moulins et de la butte Saint-Roch en grande partie arasées lors de travaux d’urbanisme. Le monceau Saint-Gervais est cependant encore perceptible autour de l’église éponyme. Les escaliers de la rue Saint-Bon et de la rue Cloche-Perce débouchant sur la rue de Rivoli et l'élévation sur un socle de la tour Saint-Jacques, vestige de l'ancienne église éponyme, témoignent également des opérations de nivellement du Second Empire.

Cette vallée est entourée par des collines qui sont des buttes-témoins ; ce sont, sur la rive droite, Montmartre (131 m), Belleville (128,5 m), Ménilmontant (108 m), les Buttes-Chaumont (103 m), Passy (71 m) et Chaillot (67 m) ainsi que, sur la rive gauche, Montparnasse (66 m), la Butte-aux-Cailles (63 m) et la Montagne Sainte-Geneviève (61 m)[s 2]. Le col de la Chapelle entre les hauteurs de Belleville et la butte Montmartre est le lieu de passage des voies de communication vers les régions du Nord et de l'Est, routières depuis l'Antiquité (rues du Faubourg-Saint-Denis, du Faubourg-Saint-Martin, du Faubourg-Poissonnière et leurs prolongements dans le 18e arrondissement), puis fluviales canal de l'Ourcq, canal Saint-Martin et ferroviaires au départ des gares du Nord et de l'Est.

Bien que remblayée de plusieurs mètres dans le 13e arrondissement, la vallée de la Bièvre souterraine est perceptible entre la montagne Sainte-Geneviève, Montparnasse et Montsouris à l'ouest, et la butte-aux-Cailles à l'est.

Par ailleurs, les déblais du rempart de Charles V, augmentés d’accumulations d’immondices, avaient formé une série de petites buttes utilisées comme éléments de fortification au début du XVIIe siècle, bastion de la porte Saint-Antoine à l’est de l’actuel boulevard Beaumarchais, bastion du Temple au nord de l’actuelle place de la République, bastion Saint-Martin, butte de Bonne-Nouvelle, butte des Moulins et butte Saint-Roch. Ces buttes ont également été nivelées à l’exception de la butte Saint-Martin au sommet de la rue Meslay et de la butte de Bonne-Nouvelle qui domine à une altitude de 47 m les quartiers environnants. Dans d’autres quartiers, le relief a été modifié au cours des siècles par l’apport de déblais, l’accumulation de matériaux de démolition et de débris qui ont élevé le niveau du sol dans le centre de Paris et dans l’île de la Cité ou par des actions volontaires d’abaissement de 5 m de la butte de l’Étoile, d’adoucissement de la pente de l’avenue des Champs-Élysées au XVIIIe siècle, d'arasement du sommet de la colline de Chaillot (actuelle place du Trocadéro-et-du-11-Novembre) dans les années 1860 et de remblaiement de la vallée de la Bièvre au début du XXe siècle[9].

Géologie

Paris est situé dans la partie centrale du bassin parisien. Cet ensemble géologique est une cuvette orientée nord-nord-ouest/sud-sud-est limitée par des massifs hercyniens (Ardenne, Hunsrück, Vosges, Morvan, Massif central et Massif armoricain), sur laquelle sont accumulés des terrains sédimentaires. Le centre de cette cuvette est situé dans la Brie à Courgivaux au sud de Château-Thierry, 80 km à l’est de la capitale[10]. La géologie de Paris et de ses alentours représente une synthèse de cet ensemble.

Les premiers sédiments (grès et schistes) ont été déposés sur le socle cristallin par une mer peu profonde au cambrien, au silurien et au dévonien (de –540 à –358 millions d’années). Après une émersion au Carbonifère et au permien (de –358 à –252 millions d'années), les mers chaudes ont envahi le bassin déposant des micro-organismes formant des couches calcaires, se sont retirées puis sont revenues. Ces phases de transgressions marines, d’émersion, entrecoupées d’épisodes lacustres ont formé sous le sol de Paris, au-dessus des plus anciennes strates profondément enfouies, des couches successives de calcaires, de sables, de gypse et de marnes d’une épaisseur totale d'environ 2 500 mètres en plusieurs cycles.

  • Cycle dano-montien, il y a environ 60 millions d’années. La mer venue de l’ouest dépose des calcaires pisolithiques (calcaire en grains irréguliers en forme de pois).
  • Cycle thanétien de –59 à –55 millions d’années. Le bassin parisien est un golfe ouvert au nord dans un climat tropical où se forme un banc calcaire qui absorbe les produits de l’érosion continentale.
  • Cycle yprésien de –55 à –47 millions d'années. Le bassin parisien est recouvert par une mer au nord et au nord-ouest. L’anticlinal de l’Artois se forme à cette époque séparant le bassin parisien de la Flandre. Une argile plastique provenant du Massif central par les cours d’eau débouchant dans des lagunes se dépose au sud de la vallée de la Seine et dans la Brie jusqu’à Provins.
  • Cycle lutétien de –47 à –41 millions d'années. Les dépôts marins atteignent Houdan et Melun. Un nouveau soulèvement de l’anticlinal de l’Artois sépare définitivement le bassin parisien de la Flandre. Cet épisode est celui de la formation de calcaires grossiers.
  • Cycle ludien de –38 à –34 millions d'années. Après une immersion, la mer se retire laissant place à une dépression lagunaire où se jettent des cours d’eau venant de l’est. Ce lac s’assèche ce qui entraîne la formation de gypse apporté par les eaux douces ayant lessivé les terrains salifères de Lorraine.
  • Cycle stampien de –34 à –28 millions d'années. Cette période est celle du dernier retour de la mer qui dépose les sables de Fontainebleau.
  • Cycle aquitanien de –23 à –20 millions d'années. Ce cycle est le dernier épisode lacustre. Les lacs s’assèchent progressivement, d’abord temporairement en été puis définitivement. Le calcaire de Beauce partiellement silicifié se forme à cette époque.
  • Miocène de –20 à –5 millions d'années. Après l’assèchement du lac de Beauce, la région connaît un climat subtropical humide au cours duquel les roches superficielles s’altèrent formant l’argile à silex et les meulières puis un refroidissement pendant lequel la surface se couvre d’un manteau de poudre apporté par le vent, le lœss, mélange de calcaire, d’argile et de grains de sable qui rend fertile les plateaux calcaires.
  • Pliocène de –5 à –2,5 millions d'années (orogenèse). Le dernier plissement ayant affecté le sol de Paris à l’époque de la formation du massif alpin, a déterminé sa structure actuelle formant deux bombements d’orientation nord-ouest-sud-est ; au sud l’anticlinal de Meudon qui passe par Versailles, Meudon, Châtillon, Bagneux Saint-Maur en s’enfonçant de l’ouest vers l’est ; au nord un anticlinal par Ronquerolles et Louvres. Ces bombements encadrent un synclinal, la fosse de Saint-Denis qui passe par Pontoise, Cormeilles-en-Parisis, Argenteuil, Villemomble, Rosny-sous-Bois. Cet ensemble est incliné en pente douce vers le nord. La ville de Paris est principalement située entre ces deux saillies sur le synclinal de Saint-Denis. Ce soulèvement du bassin et l’abaissement du niveau de la mer due aux glaciations ont eu pour résultat l’enfoncement des vallées au quaternaire récent. La Seine dont le débit était beaucoup plus important à l’époque glaciaire a tracé de larges méandres. L’érosion du fleuve dans cette vallée a laissé émerger les buttes-témoins de Montmartre et des collines de Belleville-Ménilmontant[11],[12],[13].

Ces plissements et l’érosion font affleurer quatre couches sédimentaires correspondant aux quatre types structuraux géologiques du bassin parisien présents à Paris[c].

D’autres roches qui ont également été exploitées pour la construction sont présentes dans le sous-sol : les sables (alluvions) de la Seine, les argiles dans la vallée de la Bièvre et à Vaugirard, le gypse à Montmartre et à Belleville[14].

Ces matériaux ont été extraits sous forme de carrières de calcaire, gypse et pierre meulière principalement sur la rive gauche, de la place d'Italie à Vaugirard pour le calcaire, à Montmartre, Belleville et Ménilmontant pour le gypse. Cette exploitation datant probablement de l'époque romaine et attestée par des documents de 1292, s'est poursuivie jusqu'au milieu du XIXe siècle, les dernières ayant été fermées en 1860 à l'emplacement de l'actuel parc des Buttes-Chaumont et du quartier de la Mouzaïa. Cette extraction s'est aujourd'hui déplacée vers l'Oise, à Saint-Maximin par exemple[15]. Certaines ont été utilisées comme catacombes et forment l'ossuaire municipal, dont une partie est ouverte au public. La superficie excavée représente plus de 850 hectares soit plus du dixième du territoire de Paris. Le sous-sol fragilisé est surveillé et consolidé par l'Inspection générale des carrières fondée en 1777[16].

Les nappes d'eau du sous-sol parisien dans la nappe des sables albiens ont fourni de l'eau à la ville, par forage de puits artésiens[17].

Climat

Station météorologique du parc Montsouris.

Une station météorologique, ouverte le , est située dans le 14e arrondissement, dans la partie sud du parc Montsouris (coordonnées : 48° 49′ 18″ N, 2° 20′ 16″ E), à 75 mètres d'altitude[18].

Paris a un climat de type océanique dégradé, codé « Cfb » selon la classification de Köppen : l'influence océanique dépasse celle continentale et se traduit (1981 - 2010) par une température minimale moyenne de 15,1 °C de juin à août et de °C de décembre à février et de 8,9 °C sur l'année, avec des pluies fréquentes en toutes saisons (111 jours) et un temps changeant mais avec des pluies plus faibles (637 millimètres) que sur les côtes, et quelques pointes de températures (influence continentale) au cœur de l'hiver ou de l'été. Le développement de l'urbanisation provoque une augmentation de la température et une baisse du nombre de jours de brouillard[s 3],[19]. Au cours du XXe siècle, le climat de Paris est devenu plus doux et légèrement plus arrosé[20]. Les températures minimales ont augmenté de 1,4 °C entre 1901 et 2000, avec une accélération notable à compter de la deuxième moitié du XXe siècle[20].

Lors de la canicule européenne d'août 2003, il a fait 39,4 °C le , 39,5 °C le et 39,4 °C le [21]. Le record de température minimale la plus chaude a eu lieu les et avec 25,5 °C[21]. En raison de l'effet d'îlot de chaleur urbain, un écart de °C à °C a été observé lors de cette canicule entre le centre de Paris et les zones moins urbanisées alentour[20].

En 2012, le maximum observé a été de 38,4 °C le et de 38,1 °C le [21]. Le , le maximum était de 22 °C[22]. Le , le maximum du mois de novembre est battu de 0,4 °C avec 21,4 °C[23]. Le , la température culmine à 21,6 °C.

Durant la période froide, la journée où il a gelé le plus tardivement était le avec −0,7 °C, puis le avec −1,2 °C. Aucun gel n'est survenu pendant 340 jours de suite en 2015-2016 (il avait gelé le )[24].

En 2003, le 25 août, la température atteint 36,5 °C et à 22 h, elle atteint 29,2 °C (33,7 °C le à 22 h)[25].

Le 25 juillet 2019, est battu le record absolu de chaleur s'élevant à 42,6 °C mesuré depuis la station du parc Montsouris[26].

En raison du réchauffement climatique, le climat de Paris à la fin du XXIe siècle sera plus chaud[20]. On projette pour Paris, à la fin du siècle, un climat proche de celui existant au début du siècle à Séville[27]. Le nombre de journées estivales par an (température maximale supérieure à 25 °C) devrait augmenter de dix à soixante jours (pour une moyenne annuelle de quarante-neuf jours aujourd’hui)[20]. Les canicules sont appelées à devenir plus fréquentes, plus intenses et plus longues, et les hivers plus doux et arrosés[20],[28]. Le nombre de jours très chauds (température maximale supérieure à 30 °C) atteindrait dix à quarante-cinq jours par an à la fin du siècle, contre dix jours en moyenne au début du siècle[20]. Alors que la période de retour des canicules en région parisienne était d'environ neuf ans entre 1960 et 1989, une ou deux canicules sont à prévoir chaque année entre 2070 et 2099[28]. La durée des vagues de chaleur augmentera également, passant de cinq à huit jours (écart interquartile) en 1960-1989 à six à douze jours à la fin du XXIe siècle[28]. Des vagues de chaleur avec des durées exceptionnelles (par exemple, cinq semaines) sont attendues à la fin du XXIe siècle[28]. Un été comme celui de 2003, soit le plus chaud jamais observé à Paris avec une température moyenne de 22,6 °C, deviendrait fréquent à la fin du siècle et pour les scénarios les plus pessimistes (sans politique climatique visant à faire baisser ou stabiliser les émissions de gaz à effet de serre)[20].

Statistiques 1981-2010 et records PARIS-MONTSOURIS (75) Indicatif : 75114001, alt : 75 m, 48° 49′ 18″ N, 2° 20′ 12″ E
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2,7 2,8 5,3 7,3 10,9 13,8 15,8 15,7 12,7 9,6 5,8 3,4 8,9
Température moyenne (°C) 4,9 5,6 8,8 11,5 15,2 18,3 20,5 20,3 16,9 13 8,3 5,5 12,4
Température maximale moyenne (°C) 7,2 8,3 12,2 15,6 19,6 22,7 25,2 25 21,1 16,3 10,8 7,5 16
Record de froid (°C)
date du record
−14,6
23/1940
−14,7
02/1956
−9,1
03/1890
−3,5
13/1879
−0,1
07/1874
3,1
10/1881
6
03/1907
6,3
29/1881
1,8
26/1889
−3,8
29/1877
−14
28/1890
−23,9
10/1879
−23,9
1879
Record de chaleur (°C)
date du record
16,1
05/1999
21,4
28/1960
26
31/2021
30,2
18/1949
34,8
29/1944
37,6
26/1947
42,6
25/2019
39,5
11/2003
36,2
07/1895
28,9
01/2011
21,6
07/2015
17,1
16/1989
42,6
2019
Ensoleillement (h) 62,5 79,2 128,9 166 193,8 202,1 212,2 212,1 167,9 117,8 67,7 51,4 1 661,6
Précipitations (mm) 51 41,2 47,6 51,8 63,2 49,6 62,3 52,7 47,6 61,5 51,1 57,8 637,4
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 1 mm 9,9 9 10,6 9,3 9,8 8,4 8,1 7,7 7,8 9,6 10 10,9 111,1
dont nombre de jours avec précipitations ≥ 5 mm 3,7 2,5 3,4 3,7 4,4 3,4 3,7 3 3,4 3,8 3,6 4,2 42,7
Nombre de jours avec neige 3 3,9 1,6 0,6 0 0 0 0 0 0 0,7 2,1 11,9
Nombre de jours avec grêle 0,2 0,1 0,4 0,6 0,2 0,2 0,1 0 0 0,1 0,1 0,2 2,2
Nombre de jours d'orage 0,3 0,2 0,6 1,4 2,8 3 3,4 2,9 1,2 0,6 0,2 0,1 16,8
Nombre de jours avec brouillard 1,4 1,4 0,3 0,2 0,1 0 0 0,1 0,4 1,1 1,7 1,3 7,9
Source : « Fiche 75114001 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/05/2021 dans l'état de la base


L'Agence Parisienne du Climat et Météo-France collaborent afin d'informer sur l'évolution du climat à Paris[29].

Le , une violente tornade frappe le cœur de Paris, peu avant 15 heures. Elle se déplace de six kilomètres et fait cinq morts et une centaine de blessés[30].

Environnement

La pollution atmosphérique est un problème de santé publique à Paris, qui a motivé la création du réseau de surveillance Airparif en 1984[31] et, depuis 2001, des politiques de réduction de la présence automobile, en particulier des véhicules les plus polluants[32]. Selon une étude publiée en 2021 dans la revue The Lancet Planetary Health, Paris est la 4e ville européenne où la mortalité due à l’exposition au dioxyde d’azote, émis majoritairement par le trafic routier et principalement par les motorisations diesels, est la plus importante[33].

La densité urbaine de Paris, triple de celle de Londres, découle des immeubles plus hauts, du nombre réduit de maisons de ville et d'espaces verts[34] (2 300 hectares en incluant les bois[35]) avec une biodiversité assez limitée[36]. Hormis la création du parc de la Villette dans les années 1980[37], la reconquête d'espaces verts est récente[38].

En cas de rupture des transports, Paris n'est que peu résiliente, avec à peine quelques jours d'autonomie alimentaire[39], notamment depuis la disparition d'une ceinture maraîchère autour de Paris au XXe siècle[40]. L’Île-de-France n’est autonome qu’à hauteur de 10 % pour les légumes frais, de 1,5 % pour les fruits, de 12 % pour les œufs et de 1 % pour le lait, l’autonomie alimentaire n’étant atteinte que pour le blé (159 %) et le sucre (117 %)[39].

Paris est un îlot de chaleur urbain avec un excédent moyen supérieur à °C pour les valeurs nocturnes[41]. De ce fait, la canicule d’août 2003 a engendré une surmortalité constatée en Île-de-France supérieure à la moyenne nationale[42]. Aussi reconnue comme un élément de modération du climat, l'agriculture urbaine a en 2016 une place très modeste comparée à d'autres métropoles comme Détroit, Montréal[39], Berlin ou Bruxelles, avec seulement quarante-quatre installations agricoles (1,6 hectare sur les toits et 1,3 hectare au sol). La Ville se donne un objectif de 33 hectares en 2020 en mobilisant de l'espace sur les toits de Paris[43].

En 2023, la capitale comptait désormais deux cent vingt sites d'agriculture pour une surface de 30 hectares[s 4].

Le 15 septembre 2021, la Mairie de Paris ouvre les portes de l'Académie du Climat dans la Mairie du 4e. Elle a pour but de réfléchir et d'agir contre le réchauffement climatique à Paris. Elle est seulement ouverte pour les jeunes entre neuf et vingt-cinq ans[s 5].

Qualité de l'air

2019

Le Commissariat général au développement durable rattaché au ministère de la Transition écologique a publié un bilan montrant une amélioration de la qualité de l’air extérieur en France. Les émissions liées à l’activité humaine ont baissé entre 2000 et 2018 pour la majorité des polluants étudiés : les émissions de dioxyde de soufre, provenant de l'industrie, ont été divisées par cinq en raison du développement des énergies renouvelables et de réglementations plus contraignantes tandis que les émissions d’oxydes d’azote ont baissé de 54 %, principalement du fait du renouvellement du parc de véhicules.

Néanmoins, l'ozone et cinq autres polluants présentent des dépassements des normes réglementaires de la qualité de l’air, et les grandes villes comme la capitale sont fréquemment touchées par ces pics de pollution[44]. Les niveaux moyens annuels d’ozone dans l’agglomération parisienne ont grimpé de 90 % entre 1995 et 2017[45].

La pollution atmosphérique provoque chaque année la mort de 6 600 parisiens selon l'Observatoire régional de santé[46].

Selon une enquête du journal Le Parisien, les niveaux de pollution sont nettement plus élevés que les données officielles communiquées par les autorités sur la qualité de l'air en région Île-de-France. Pour le journaliste Jean-Christophe Brisard interrogé par le quotidien, les données seraient délibérément faussées « parce qu'au lieu d’avoir des pics de pollution quelques jours par an, on serait presque toujours en pic »[47].

2020

Le confinement pour limiter l'impact de la pandémie de Covid-19 permet d'atteindre à Paris le plus faible niveau de pollution enregistré par Airparif depuis quarante ans[48]. Cette baisse du niveau de pollution limite les risques d'asphyxie des personnes touchées par le syndrome de détresse respiratoire aiguë. Cet épisode permet également de démontrer que les crises d'asthme et allergies printanières de saison ont pour cause la pollution atmosphérique et routière[49].

Transports

La ligne 3a du tramway.
Édicule Guimard à la station de métro Palais-Royal - Musée du Louvre.
Station Vélib' Métropole place de la Nation.

Le premier mode de déplacement est la marche, qui assure 40 % des trajets quotidiens, qu'ils soient internes à Paris ou entre Paris et sa banlieue. En surface, elle représente 75 % des déplacements[50].

Viennent ensuite les transports en commun, au premier rang desquels figure le métro, qui assure 20 % des déplacements parisiens[51]. Présent depuis (date d'ouverture du premier tronçon de la ligne 1), il compte en 2017 seize lignes, et est considéré comme l'un des symboles de la ville, notamment grâce à son style architectural Art nouveau. Les transports en commun ferrés sont complétés par les cinq lignes du RER, réseau ferroviaire suburbain qui facilite les relations à l'échelle de l'agglomération parisienne ; par les six grandes gares ferroviaires (Paris-Austerlitz, Paris-Est, Paris-Gare-de-Lyon, Paris-Montparnasse, Paris-Nord, Paris-Saint-Lazare) qui relient Paris à sa périphérie grâce à une quinzaine de lignes de chemin de fer de banlieue (Transilien), ainsi qu'à toutes les villes de France et aux pays proches par le biais du TGV ou de trains classiques ; et enfin, plus récemment, par un tramway quasi circulaire (lignes T3a et T3b). Enfin, à côté des transports en commun ferroviaires existe un réseau dense d'une centaine de lignes de bus sur un plan initialement tracé pour l'essentiel en 1947[52] et restructuré depuis avril 2019[53].

Pour ce qui est des déplacements quotidiens, aussi bien dans Paris qu'entre Paris et la banlieue, la voiture, dont l'usage est en baisse continue depuis les années 1990, ne joue plus qu'un rôle secondaire - elle ne représente plus aujourd'hui que 13 % des déplacements[54]. Le taux d'équipement automobile des ménages à Paris est inférieur à un tiers en 2023[b 6]. La circulation routière n'en reste pas moins dense et souvent difficile, et génère une pollution très élevée (90 % des Parisiens sont exposés à des taux de pollution supérieurs aux normes sanitaires, et la qualité de l'air est mauvaise ou très mauvaise 40 % de l'année[55]). La circulation automobile bénéficie pourtant, pour s'effectuer, d'un important ensemble d'infrastructures successivement créées. Ce sont tout d'abord les larges avenues tracées par Haussmann au XIXe siècle, qui facilitèrent alors grandement un trafic déjà important à cette époque. La ville a ensuite été entourée par le boulevard périphérique, terminé en 1973, qui est l'autoroute urbaine la plus empruntée d'Europe[s 6] avec 270 000 véhicules par jour[56]. Au même moment était mis en place un réseau d'autoroutes urbaines en toile d'araignée reliant Paris aux banlieues périphériques et au reste du pays. En 2010, une étude place néanmoins l'agglomération parisienne championne d'Europe des embouteillages routiers sur 109 agglomérations étudiées. Les automobilistes passent en moyenne 78 heures par an dans le trafic routier, soit 11 minutes par jour[57]. Le stationnement à Paris est payant dans la quasi-totalité des rues, mais il s'effectue essentiellement (à 80 %) en parkings souterrains[58]. En 2014, 17 636 taxis circulent à Paris[59]; ils assurent 0,5 % des déplacements[60]. La mairie a lancé le [61] le système de location de voitures en libre-service de courte durée « Autolib' ». Confié par délégation de service public au groupe Bolloré, ce service permettait de louer un véhicule conçu spécifiquement pour cet usage : la Bluecar, voiture totalement électrique à quatre places de 3,65 m de longueur, dotée d'un coffre de 350 dm3 et d'une autonomie variant de 150 à 250 km[62],[63]. Le service a été définitivement fermé le [64].

Après avoir quasiment disparu dans les années 1980 (la circulation automobile était alors 85 fois supérieure à la circulation cycliste à Paris), le vélo n'a cessé d'augmenter très rapidement depuis les années 1990 - le nombre de déplacements effectués à vélo a été multiplié par 10 entre 1991 et 2010. Pour les Parisiens, la circulation cycliste représente désormais un tiers de la circulation automobile, et est supérieure de 45 % à la circulation en deux-roues motorisés. La prolongation de ces tendances laisse penser qu'au cours des années 2020 la circulation cycliste deviendra supérieure à la circulation automobile[65]. Néanmoins, la part des vélos dans les déplacements n'était encore estimée qu'à 3 % en 2008[66], positionnant Paris dans le bas du classement des capitales européennes les plus cyclistes[67]. La ville développe depuis 1996 un réseau de pistes cyclables en augmentation constante qui atteint en 2011 700 km incluant les bandes et pistes cyclables ainsi que les couloirs de bus élargis[68],[69]. À la suite de Rennes et Lyon, la mairie de Paris lance le un système de location de vélos en libre-service, baptisé Vélib', avec le réseau le plus dense d'Europe, 20 000 vélos fin 2007, 1 400 stations dans Paris, une tous les 300 mètres en moyenne, et géré par JCDecaux[s 7] puis par Smovengo[70] depuis le .

Paris est la deuxième ville d'Europe en trafic aérien de passagers en 2015 derrière Londres[71], et la cinquième au monde en 2015. Les deux aéroports qui accueillent l'essentiel du trafic — Orly et surtout Roissy-Charles-de-Gaulle — ont transporté 108 millions de passagers et 2,2 millions de tonnes de fret en 2019[72].

Les aéroports franciliens sont gérés par le Groupe ADP. Afin de les relier à Paris, plusieurs moyens de transport routiers sont disponibles comme l'OrlyBus et le RoissyBus, ainsi que des navettes ferroviaires comme l'Orlyval, le tramway T7 (en correspondance à la gare de Rungis - La Fraternelle avec les trains de la ligne C du RER) et la Ligne B du RER.

Urbanisme

Morphologie urbaine

La plupart des souverains français depuis le Moyen Âge ont tenu à laisser leur marque sur une ville qui n'a jamais été détruite, contrairement à Londres (grand incendie de 1666), Lisbonne (tremblement de terre de 1755) ou Berlin (combats de la Seconde Guerre mondiale). Tout en conservant l'empreinte du passé le plus ancien dans le tracé de certaines rues, Paris a élaboré au cours des siècles un style homogène et a su moderniser ses infrastructures.

L’île de la Cité et l'île Saint-Louis.

Jusqu'au Moyen Âge, la ville était composée d'une dizaine d'îles ou bancs de sable dans la Seine ; il en subsiste trois : l'île Saint-Louis, l'île de la Cité et l'île aux Cygnes.

L'organisation actuelle de la ville doit beaucoup aux travaux d'Haussmann, sous le Second Empire. Il a fait percer la plupart des voies les plus fréquentées aujourd'hui (Boulevard Saint-Germain, Boulevard de Sébastopoletc.). On associe souvent Paris à l'alignement d'immeubles de hauteur égale le long d'avenues bordées d'arbres, aux façades rythmées par les ornements du deuxième étage et le balcon filant du cinquième étage. Le centre de Paris se distingue de celui de beaucoup d'autres grandes villes occidentales par la densité de sa population[d].

Depuis l'édit du grand voyer de France de 1607 réglementant les saillies sur voie, il existe des règles strictes d'urbanisme à Paris, en particulier des limites de hauteur et de densité des immeubles. Aujourd'hui, les nouveaux bâtiments de plus de trente-sept mètres, hauteur maximale admise entre 1974 et 2010, sont autorisés jusqu'à 50 m voire 180 m seulement dans quelques quartiers périphériques ; la limite de hauteur est encore moins élevée dans de nombreux quartiers centraux[s 8]. La tour Montparnasse (210 m) était depuis 1973 le plus haut immeuble de Paris et de France, jusqu'à l'exhaussement à 231 m de la tour First en 2011, dans le quartier de la Défense, à Courbevoie. Les gratte-ciels se multiplient en proche banlieue, en particulier dans le quartier de La Défense, où plusieurs bâtiments sont en cours de construction, dont certains frôlant les 250 m de hauteur[73].

Voirie parisienne

Colonne Morris devant l'entrée de la station de métro Saint-Jacques.

La voirie parisienne consacre 60 % de son espace aux chaussées et 40 % aux trottoirs[74].

Paris comptait 6 088 voies publiques ou privées en 1997. La plus large (120 mètres) est l'avenue Foch (16e), la plus étroite (largeur minimale 1,80 m) la rue du Chat-qui-Pêche (5e)[e]. La plus longue (4 360 m) de Paris intra-muros est la rue de Vaugirard (6e et 15e)[f], la plus courte (5,75 m) la rue des Degrés (2e). L'avenue la plus courte (14 m) est l'avenue Georges-Risler (16e). La voie la plus pentue (17 %) est la rue Gasnier-Guy (20e)[s 9].

Mobilier urbain

Il existe un mobilier urbain typiquement parisien, immédiatement associé à la ville, généralement de couleur vert bouteille, et qui participe à l'image et à l'âme de Paris :

Paris et ses alentours

L'unité urbaine de Paris vue par satellite, en fausses couleurs (bleu en rouge, marron en vert). On distingue nettement l'expansion de l'urbanisation le long des vallées et grandes voies de communication.

Entre 1870 et 1940, la capitale de la France prend peu à peu un nouveau visage : Paris laisse place au « Grand Paris ». L'organisation administrative de Paris avait connu sous Napoléon III une adaptation à l'évolution démographique. Mais la ville est restée ensuite enfermée dans l’enceinte de Thiers (sa limite en 1860), sans connaître de nouvelle évolution administrative. Paris, surpeuplée, ne pouvant loger l'importante immigration provinciale, les communes périphériques absorbent le trop-plein de l'expansion démographique liée à l'exode rural et à la croissance économique de la ville : la notion contemporaine de « banlieue » fait son apparition[75],[76]. Désormais, on parle moins de Paris que de la région parisienne. Jusqu’alors largement négligés, de nouveaux problèmes, comme celui des transports, apparaissent. En 1961, à la demande du général de Gaulle, Paul Delouvrier planifie enfin l'évolution urbaine et élabore la construction de cinq villes nouvelles et du réseau de RER. Mais cette mutation majeure ne s'accompagne pas de la création d'une autorité unique, voyant au contraire deux des trois départements de la région parisienne (la Seine et la Seine-et-Oise) en constituer sept qui, s'ils sont plus proches des habitants, dispersent également les ressources fiscales et les compétences politiques. Tandis que la population de la ville de Paris diminue sensiblement de 1954 à 1982 (- 23,6 %), puis plus lentement à la fin du XXe siècle avant d'augmenter légèrement ces dernières années, celle de la banlieue s'accroît sans discontinuer depuis la fin du XIXe siècle, jusqu'à totaliser au XXIe siècle près de 80 % de la population du grand Paris.

La géographie sociale de l’agglomération s'est calquée sur les grandes tendances de la ville durant le XIXe siècle : les classes aisées se retrouvent dans l'Ouest et dans le Sud-Ouest et les plus populaires dans le Nord et dans l'Est. Les autres secteurs sont peuplés de classes moyennes, avec cependant des exceptions liées au site et à l'histoire des communes, comme Saint-Maur-des-Fossés à l'est et Enghien-les-Bains au nord, qui accueillent une population fortunée.

Les grands ensembles ont été édifiés durant les années 1960 et 1970 afin de loger rapidement et à bas coût une population en rapide expansion. Une certaine mixité sociale y existait à l'origine, mais l'accession à la propriété (ouverte aux classes moyennes à partir des années 1970), leur piètre qualité de construction et leur mauvaise insertion dans le tissu urbain ont contribué à les faire déserter par ceux qui le pouvaient et à n'y attirer qu'une population sans grandes possibilités de choisir : la proportion d’immigrés pauvres y est très forte.

On trouve des « quartiers prioritaires » dans les arrondissements du Nord et de l'Est parisien[g], autour de la Goutte-d'Or et de Belleville notamment. En banlieue nord de Paris, ces quartiers sont essentiellement concentrés dans une grande partie du département de la Seine-Saint-Denis et dans une moindre mesure à l'est du Val-d'Oise. D'autres, plus épars, se trouvent par exemple dans la vallée de la Seine, en amont à Évry et Corbeil-Essonnes (Essonne), en aval aux Mureaux et à Mantes-la-Jolie (Yvelines) ou dans certains ensembles sociaux des villes nouvelles.

Logement

Données générales

En 2015, le nombre total de logements à Paris était de 1 336 438, alors qu'il était de 1 353 036 en 2009[a 1],[77].

Parmi ces logements, toujours en 2015, 83,6 % étaient des résidences principales, 8,2 % des résidences secondaires et 8,1 % des logements vacants (en nette diminution par rapport à 1999 : 10,3 %)[a 2]. Les logements parisiens sont majoritairement collectifs (78,8 % des résidences), le logement individuel ne représentant que 21,2 % des logements en 2016[78].

La proportion des résidences principales, propriétés de leurs occupants était de 33,1 %, légèrement en hausse par rapport à 1999 (29,6 %)[a 3].

En 2009, 55 % des appartements de Paris ne possédaient qu'une ou deux pièces[a 4].

Front-de-Seine vu du pont Mirabeau.

Logement social

Le logement social représente un peu plus de 17 % du parc immobilier urbain, mais ce taux moyen cache de fortes disparités dans sa répartition spatiale : les dix premiers arrondissements du centre historique ne totalisent que 6 % des logements sociaux de la ville, pour 23 % du parc total. Les 13e, 19e et 20e en comptaient 96 000 en 1999, soit 47 % du parc social parisien concentré dans seulement trois arrondissements. Si on ajoute les 12e, 14e, 15e et 18e arrondissements, on atteint un taux de 81 % concentrés dans un croissant périphérique du sud au nord-est de la ville[79]. La proportion de logements sociaux comptabilisés selon la loi SRU en 2006 varie de 1,2 % dans le 7e arrondissement (357) à 34,1 % dans le 19e arrondissement (28 147). Entre 2001 et 2006, 23 851 logements ont été agréés dans la ville mais 88 131 Parisiens et 21 266 non-Parisiens étaient demandeurs d'un logement social en 2006. La rotation des locataires est faible en raison du niveau élevé des prix de l'immobilier. Ce taux est de 10 % par an en France, 7,5 % en Île-de-France mais de seulement 5 % à Paris intra-muros[80]. De nombreuses associations œuvrent pour trouver des solutions au mal-logement et à la précarité de personnes sans logement (Emmaüs, Secours catholique, Croix-Rouge françaiseetc.).

Mal-logement

Paris est la ville française où le phénomène du mal-logement est le plus présent. Ce mal-logement connaît deux acceptations : d’une part, le statut juridique d’une personne qui ne maîtrise pas elle-même la durée de son hébergement ; d’autre part, les caractéristiques techniques du logement. Selon le 23e rapport sur l'état du mal-logement, publié par la fondation Abbé-Pierre, le mal-logement n’est pas vécu de la même manière à Paris qu’ailleurs. De manière générale, les personnes « supportent » le surpeuplement pour pouvoir rester dans la capitale, car ils effectuent un arbitrage entre la localisation et le confort.

Cette carte permet de visualiser que les arrêtés d'insalubrité pris en 2010 portent sur des immeubles se trouvant dans les anciens faubourgs parisiens, à l'est de la ville de Paris[81].

Les difficultés de logement sont importantes à Paris, avec plus de 10 % des ménages de la capitale qui y sont confrontés en 2016, taux en hausse depuis 2015. Néanmoins, en tendance longue, ces difficultés décroissent, puisqu'en 2004, elles touchaient 14 % des ménages[82].

Ces difficultés sont héritées d’enjeux de salubrité datant du XIXe siècle, à la suite d'une croissance soudaine et très importante de la population parisienne depuis 1840. Il est nécessaire d’adapter la ville à la demande exponentielle de logements, des politiques publiques sont menées notamment celle d'Haussmann, afin d’améliorer l’hygiène de la ville et réduire l’insalubrité. Cela a eu pour effet de repousser l’enjeu de l’insalubrité dans les anciens de faubourgs de Paris. Cela est encore visible aujourd’hui : c'est dans les secteurs écartés par Haussmann que sont présents les arrêtés d’insalubrité datant de 2010, visibles sur la carte ci-contre.

Cette photo illustre l'évolution que l'îlot 1 a pu connaître, les travaux de destruction-reconstruction ayant eu lieu entre 1914 et 1939[83].

Plusieurs mesures sont prises afin de réduire l’habitat indigne, notamment par la mise en place d’un Casier Sanitaire des maisons de Paris, qui a permis d’identifier dix-sept îlots insalubres à Paris en 1906. Paul Juillerat a participé à l’élaboration de ce casier, le but étant de détruire ces îlots pour reconstruire un habitat sain. Le plan de ces îlots insalubres a été repris par la suite, entre autres par Louis Sellier en 1937, et les îlots voient leur forme évoluer. Par exemple, le centre Pompidou a été bâti en 1970 sur les décombres d’immeubles insalubres, détruits dans les années 1930[84]. Face à ce musée, un exemple d’habitat insalubre détruit puis reconstruit entre 1915 et 1945 au 42 rue de Beaubourg illustre cette politique. Cette rue appartient à l’îlot 1 tel que défini dans la communication de M. le préfet de la Seine au conseil municipal et au conseil général sur le problème du logement en 1946[85].

Ensuite, une enquête économico-immobilière est réalisée à la fin des années 1950 afin de déterminer des espaces à détruire afin de constituer de grands ensembles. L’insalubrité est alors marquée par un manque d’air et de lumière. L’une des causes principales de cette insalubrité est que les propriétaires ne tirent pas assez de revenus de leurs immeubles et ne cherchent plus à les entretenir car un moratoire des loyers est mis en place après la guerre pour geler les loyers pour les familles des hommes partis à la guerre qui ont été blessés ou qui sont décédés.

Depuis les années 2000, plusieurs sociétés ont reçu mission de résoudre l’insalubrité qui touche de nombreux logements parisiens. C’est le cas de la SIEMP entre 2002 et 2008 qui s’est vu confier la gestion de 1 030 immeubles dont les travaux sont aujourd’hui achevés, ou encore la SOREGA depuis 2010. Des mesures sont en place pour lutter contre le mal-logement ; cela implique so