Réseau interministériel de l’État

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Le Réseau Interministériel de l’État (RIE) est le réseau informatique étendu raccordant des services de l’État français sur le territoire national.

Historique[modifier | modifier le code]

Décidé en 2011 lors de la transformation des technologies de l'information voulue par le gouvernement Fillion, le RIE est entré en production en 2013. La Cour des comptes indique que ce projet à 60 millions d’euros a été « mené à bien dans un calendrier serré »[1]. La direction interministérielle des systèmes d’information et de communication de l’État (DISIC), devenue Direction interministérielle du numérique, est créé en parallèle[2].

L'inauguration officielle est effectuée le 27 janvier 2015 par Thierry Mandon, secrétaire d’État à la modernisation de l’État du gouvernement Valls, et par Jacques Marzin, directeur de la DISIC. Le réseau relie alors 5 000 sites[2].

L'objectif du RIE a initialement été de préserver la souveraineté de l’État en mutualisant les ressources des ministères[2], et de fonctionner en cas de panne du réseau Internet public[3].

Utilisation[modifier | modifier le code]

Le RIE connecte 1 million d’agents et 14 000 sites de l’État, incluant notamment des phares maritimes ou des brigades territoriales de gendarmerie[3]. La bande passante utilisée en 2023 avoisine les 10 Gbits[2].

Fonctionnement[modifier | modifier le code]

Une partie du réseau est propriété de l’État, l’autre partie est confiée à des opérateurs publics de télécommunications[2]. Renater a fourni la première fibre optique noire du backbone, suivi d'opérateurs commerciaux tels que Teralpha (filiale de SNCF Réseau), Orange Business, SFR Business, Bouygues Entreprises, Canal+ Telecom et Free Pro. Le réseau est connecté à quatre datacenters principaux et a 13 points de présence dans sept ministères différents[2]. La connexion des DOM-COM s'effectue par le chiffrement des communications transitant par câbles optiques[4].

Cinquante personnes assurent le fonctionnement du RIE en 2023, dont 25 sont dédiés à la surveillance opérationnelle au sein du NOC et du SOC du réseau, à Rennes. Un DDoS a impacté la connexion entre Internet et le RIE durant le mouvement des Gilets jaunes[2].

L'automatisation accrue de l'administration du réseau est prévue pour être mise en place en 2024 sous le nom de « RIE 2.0 ». Après avoir été composé uniquement d'équipements Cisco, il intègrera des routeurs Juniper, accompagné d'un renouvèlement des équipements connectant à Internet. La bande passante devrait atteindre 100 Gbits. Une intégration du travail en mobilité (télétravail et déplacements sur le terrain) est prévue à plus long terme[2], avec des interconnexions avec le Réseau radio du futur[3].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. « Réseau interministériel de l'Etat : "Quand on subit une attaque informatique, c'est rarement le RIE qui est visé" », sur La Gazette des Communes (consulté le )
  2. a b c d e f g et h « Le Réseau Interministériel de l’État fête ses 10 ans », sur LeMagIT (consulté le )
  3. a b et c Jean-Marc Manach, « Le Réseau Interministériel de l’État (RIE) fête ses 10 ans et se modernise », sur Next, (consulté le )
  4. Rapport d'activité, Le Réseau Interministériel de l’État en 2015, (lire en ligne), p. 17

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]

  • Rapport d'activité, Le Réseau Interministériel de l’État en 2015 (lire en ligne)
  • Rapport d'activité, Le Réseau Interministériel de l’État en 2016 (lire en ligne)