Un mois, une oeuvre – Cartes postales anciennes

Les médiathèques du Beauvaisis possèdent une collection de cartes postales anciennes. Témoignage du passé, cet ensemble raconte l’évolution de la ville de Beauvais et l’histoire de ses habitants. Fêtes et célébrations locales, sites emblématiques, portraits de Beauvaisiens et scènes de vie quotidienne s’assemblent pour donner une vision de la ville telle qu’elle était pendant la première moitié du XXe siècle.

Rendez-vous samedi 15 mars 2014 à 15h30

Médiathèque du centre-ville

Place Jeanne Hachette

Place Jeanne Hachette

Le costume Picard

Nous disposons de peu de sources pour présenter le costume Picard.

Le paysan semble avoir d’abord porté le bonnet de laine ou de coton dont la pointe lui retombait sur l’épaule ; il fut remplacé ensuite par la casquette. Le dimanche, l’homme mettait « sin capieu », feutre mou. Sur le dos, il portait une « rouillère », sorte de blouse large, en toile, généralement bleue et aux pieds, des sabots, galoches ou de gros souliers ferrés.

costume picard homme

Le Franc Marché de Beauvais

L'homme porte la casquette, la blouse et les sabots traditionnels

L’homme porte la casquette, la blouse et les sabots traditionnels

Les femmes avaient plusieurs modes de coiffure : « la calipette », sorte de bonnet, de capuchon très simple ; « la capeline », de l’hortillonne ou de l’ouvrière des champs, bonnet prolongé sur le devant par une visière qui encadrait le visage, maintenue rigide par des moyens divers : lattis de bois, baleines, morceaux de carton ; « la marmotte », simple mouchoir à carreaux, de grande taille que l’on nouait derrière la nuque ou sous le menton ; « l’ahotoir » sorte de grand châle recouvrant la tête et descendant à hauteur de poitrine.

Elles portaient aussi, la plupart du temps, « un caraco », chemisier ample et boutonné haut et « un cotron », ample jupe de serge gonflée par des jupons, possédant une poche intérieure où l’on pouvait mettre quelques sous mais plutôt un morceau de pain lorsqu’on allait aux champs. Un grand tablier complétait l’habillement.

Le dimanche, les femmes s’habillaient souvent de noir ou d’étoffes sombres à motifs fondus ; elles portaient des coiffes blanches très simples, ornées ou non de dentelles, selon leur fortune. Les jeunes filles, en revanche, n’hésitaient pas à revêtir des effets de couleurs vives.

Costume picard féminin

Costume picard féminin

Un mois, une oeuvre – Mille ans de costume français

Mille ans de costume français est un livre consacré à l’évolution du costume français de 950 à 1950. Il a été rédigé par une dizaine d’auteurs du musée des Arts et Traditions populaires et du musée de la Mode sous la direction de Jean Cuisenier

Ce livre a été publié en tirages limités en 1991 par l’éditeur Gérard Klopp, spécialisé dans l’édition de beaux livres. Sa valeur actuelle est de 145€ environ.

Mille ans de costume français

Mille ans de costume français

Les caractéristiques physiques notables de ce document sont:

– son coffret aux initiales de l’éditeur

– sa reliure pleine toile avec des dorures à chaud

– les illustrations collées à la main

– le papier bleuté fabriqué à la cuve. C’est la manière traditionnelle de fabriquer le papier : la matière première (chiffons de chanvre ou bois) est plongée et brassée dans une cuve pleine d’eau jusqu’à ce qu’elle forme une pâte. Plus la pâte est diluée, plus le papier est léger (grammage). Ensuite, la pâte est récupérée et égouttée à l’aide d’un tamis. La pâte forme alors une feuille du format du tamis. On empile une feuille trempée, un feutre, une feuille, un feutre.. Et on presse pour bien égoutter. On retire les feutres et on récupère les feuilles de papier qui sont mises à sécher. Les opérations de pressage et séchage se répètent plusieurs fois. En dernier lieu, on encolle la feuille pour l’imperméabiliser. Sans colle, la feuille serait un buvard.

Un tamis est plongé dans la cuve de pâte à papier

Un tamis est plongé dans la cuve de pâte à papier

La différence entre le vêtement et le costume

Vêtement est un terme assez neutre. Sa fonction est utilitaire : couvrir le corps, le protéger et le cacher (pudeur). Ces fonctions sont illustrées par le mythe d’Adam et Ève :

– protection : avant de les chasser du jardin d’Eden, Dieu les couvre d’une peau de bête pour les protéger du froid, des ronces, de la dureté du sol…

– pudeur : Adam et Ève cachent leur nudité, devenue honteuse après la chute, avec des feuilles de figuier.

Jusqu’au 19ème siècle, les nudités en peinture n’étaient justifiées que dans la peinture religieuse ou de mythologie ou les allégories.

Adam et Eve, Cranach

Adam et Eve, Cranach

Le costume révèle l’identité et la condition de celui qui le porte, son appartenance culturelle, son statut social, sa fonction (ex : militaires ou religieux), voire ses positions politiques (ex : les sans-culottes).

Exemples de la symbolique attaché au costume : on dégrade un militaire en lui arrachant ses galons et en lui retirant sa veste d’uniforme, on conduit un condamné à l’échafaud en chemise et non pas en habit…

Il est aussi important de rappeler que l’évolution du costume suit les progrès technologiques (invention du rouet, du métier à tisser…), les mutation sociales et l’évolution des échanges commerciaux (ex : soie)

Le costume au Moyen-Age

Avant le XIVème siècle, le vêtement est peu différencié entre hommes et femmes : tunique resserrée à la taille par une ceinture. Seule la longueur varie entre homme et femme.

Au XIVème siècle, le vêtement devient ajusté. Cette nouveauté serait liée aux évolutions de l’armure. Les vêtements doivent être ajustés pour pouvoir être portés en dessous de celle-ci.

Autre nouveauté : le vêtement se divise en deux : un haut (pourpoint pour les hommes et corsage pour les femmes) et un bas (chausses pour les hommes et jupe pour les femmes).


Artisan portant chausses et pourpoint

Artisan portant chausses et pourpoint

Les chausses remontent jusqu’en haut des cuisses où elles sont attachées aux braies, sortes de caleçon de l’époque. Le pourpoint est très court. Une citation de 1346 en témoigne avec humour : « Les hommes avaient des robes si courtes qu’elles ne leur venaient que aux fesses et quand ils se baissaient ils montraient leurs braies et ce qui étaient dedans à ceux qui étaient derrière eux ».
Il arrive parfois que l’artisan décroche ses chausses pour gagner en liberté de mouvement.  Sa tenue de travail est souvent complétée d’un tablier : le costume s’adapte aux tâches réalisée. Pour les mineurs et les forgerons, le tablier est souvent en cuir.

Sous le pourpoint ou le corsage, on porte une chemise à même le corps. Elle dépasse un peu. Cela sera à l’origine des manches et des cols de chemises.

Au Moyen-Age, les classes populaires possèdent très peu de vêtements. L’achat d’un vêtement est un investissement (le vêtement peut être revendu ou mis en gage). On achète facilement d’occasion.

Les lois somptuaires

Au XIVème siècle, apparaissent en Italie, puis en France, les « lois somptuaires » : elles réglementent l’usage vestimentaire en fonction de la hiérarchie sociale (qualité des teintures, usage de métaux précieux, de la fourrure, de la soie, motifs spécifiques…)

Quelques exemples :

– le bleu est la couleur de la maison royale, le rouge est réservé aux princes

– le velours, la soie et les garnitures d’or sont réservés à la noblesse

La femme de Charles IX porte un costume richement orné qui traduit sa condition royale

La femme de Charles IX porte un costume richement orné qui traduit sa condition royale : dentelles pour la fraise et les manches, pierres précieuses, corsage avec or et argent…

La tenue de sacre de Louis XV comporte de la fourrure précieuse (hermine), des fleurs de lys sur fond bleu. Il tient les attributs royaux : le sceptre et l'épée réservée à la noblesse.

La tenue de sacre de Louis XV comporte de la fourrure précieuse (hermine), des fleurs de lys sur fond bleu. Il tient les attributs royaux : le sceptre et l’épée réservée à la noblesse.

A l’inverse, la bourgeoisie, contrainte par les lois somptuaires, adopte un code plus austère avec la dominance du noir, apparition de la notion d’élégance.

Renaissance

L’Ancien Régime

Sous l’Ancien Régime, les nobles se distinguent par le port de l’habit à la française, de la perruque poudrée, des broderies et des dentelles, de l’épée et des talons rouges.

Seule une ordonnance royale autorisait l'utilisation du bleu dans les vêtements. Cela nous renseigne sur le haut rang occupé par ce personnage.

Seule une ordonnance royale autorisait l’utilisation du bleu dans les vêtements. Cela nous indique que ce personnage occupait un haut rang.

Sous l’Ancien Régime, et jusqu’au début du 19ème, la culotte est un vêtement d’homme des classes aisées. Elle descend alors jusqu’aux genoux, et se porte avec des bas. Les révolutionnaires opteront symboliquement pour des pantalons à rayures.

Aristocrate en culotte

Aristocrate en culotte

Le sans-culotte porte un pantalon à rayures.

Le sans-culotte porte un pantalon à rayures.

Les Incroyables et Merveilleuses

Les Incroyables et Merveilleuses sont un courant de mode caractérisé par ses extravagances, en réaction à la sombre tristesse qu’avait répandue la Terreur.

Caractéristiques du costume d’incroyable :

– redingote vert bouteille ou « couleur crottin » étriquée aux basques carrées

– Large col en châle

– Monocle (dans sa poche sur l’illustration de la page 216)

– bas tire-bouchonnés et chaussures pointues

– énorme cravate

Les Merveilleuses, elles, s’inspirent de l’Antiquité. Elles s’exposèrent dans des robes très légères, transparentes, qui scandalisèrent le public.

Incroyable et Merveilleuse

Incroyable et Merveilleuse

Incroyables et Merveilleuses se signalaient également par leur manière de prononcer les mots : la lettre « r » ayant encouru leur disgrâce pour constituer la première lettre du mot « Révolution », ils refusaient de la prononcer : si on leur racontait quelque chose qui les étonnait, ils s’écriaient : « Ma pa’ole d’honneu’ ! C’est inc’oyable ! », habitude qui leur fit donner dans la société, le nom d’« Incroyables ».

L’évolution de la silhouette féminine

Dans les années 1760, la robe à l’anglaise occupe une place prépondérante dans la vie quotidienne, tandis que la robe à la française devient une robe de cérémonie portée à la cour. Elles se distinguent par leur dos :

Robe à la française

Robe à la française

Robe à l'anglaise
Robe à l’anglaise

Dans les deux cas, le devant est ajusté grâce au corps à baleine et la jupe s’étale sur des paniers.

Structure d'une robe à paniers

Structure d’une robe à paniers

Au XVIIIème, la ligne de taille s’installe sous la poitrine et paniers, baleines et corsets disparaissent. Cette mode mélange retour à l’antique et attirance romantique vers la nature sans artifice.

Robe empire

Robe empire

Sous le second empire, la robe à crinolines se fait très large : il faut un métrage considérable de tissu pour recouvrir la structure, parfois jusqu’à 40 mètres de soie.

On fait un bond dans le temps : dans les années 20, la robe prend l’aspect d’un tube avec une ceinture placée au plus bas sur les hanches, les cheveux sont coupés courts en forme de casque pour supporter un chapeau cloche, enfoncé jusqu’aux yeux.

Robes des années 20

Robes des années 20

Le XIXème et le XXème siècles

Au XIXème siècle, la mode masculine s’oriente vers le dandysme dont quelques hommes de lettres ont été les représentants célèbres : Oscar Wilde, Huysmans, Villiers de l’Isle Adam, Baudelaire…

Avec l’industrialisation, la distinction col blanc/col bleu apparaît.

Vers les années 1910, la confection se distingue de la haute couture. Coco Chanel libèrera les femmes du corset et inventera le tailleur pour les femmes qui travaillent. La préoccupation se porte sur la jeunesse et les femmes actives.

Tailleur Chanel

Tailleur Chanel

Un mois, une oeuvre – Mille ans de costume français

Braies, chausses, robes à l’anglaise ou à la française, culottes, perruques, crinolines, jabots, redingotes et tailleurs…  A chaque siècle, événements historiques, avancées technologiques et échanges commerciaux façonnent la mode et les codes vestimentaires.

Une heure pour découvrir les évolutions du costume français du Moyen-Age à 1960.

Affiche 1000 ans de costumes - copie

L’Epître d’Othéa : le manuscrit de Beauvais

Les cycles iconographiques décorant les somptueux manuscrits de la BNF et de la British Library ont offert des modèles, qui ont été repris dans plusieurs exemplaires de l’Epistre. Néanmoins, les manuscrits conservés à Beauvais (BM09) et à Oxford renferment de nombreux dessins présentant des similitudes iconographiques marquées, qui diffèrent des miniatures illustrant les manuscrits de présentation.

L’article d’Anne-Marie Barbier examine les raisons pour lesquelles elle pense qu’il a dû exister un cycle iconographique partiellement distinct des cycles conservés dans les manuscrits de la BNF (606) et de la British Library (Harley 4431).

Les manuscrits Français 606 et Harley 4431 ont été produits sous la direction de l’auteur qui dédia le premier au duc d’Orléans et le second, à la reine Isabeau de Bavière. Leurs cycles complets d’illustrations ont donné naissance à une tradition iconographique dont l’influence est perceptible sur les miniatures de plusieurs exemplaires.

Cinq exemplaires enluminés de l’Epistre d’Othea remontant aux deux premières décennies du XVe siècle nous ont été transmis. À la différence du manuscrit BNF, sans doute le plus ancien, qui ne contient que l’Epistre, trois des quatre autres exemplaires appartiennent à des recueils conçus par Christine pour présenter ses écrits, ce qui était également le cas du manuscrit Français 606.

Les cycles complets de miniatures qui ornent les manuscrits Français 606 et Harley 4431 ont retenu l’attention des chercheurs. Dès 1937, Lucie Schaëfer a présenté une description précise des cent une miniatures illustrant le texte de l’Epistre transcrit dans le manuscrit Harley 4431. Plusieurs chercheurs ont mis en lumière l’implication de l’auteur dans la préparation de ces deux manuscrits. Christine a contrôlé la transcription du texte dans le manuscrit Français 606 et elle a, elle-même, copié le texte de l’Epistre dans le manuscrit Harley 4431. L’auteur a également participé à la conception des enluminures des deux manuscrits.

Dans sa thèse consacrée à la réception de l’Antiquité dans les principaux manuscrits enluminés de l’Epistre Othea, Charlotte Schoell-Glass explique les similitudes iconographiques observées sur quelques miniatures des manuscrits de Beauvais et Oxford, par l’existence d’un cycle iconographique dont elle postule la présence dans un exemplaire de présentation aujourd’hui perdu, qui aurait été offert par Christine à Philippe le Hardi, avant 1404.

L’existence d’un cycle iconographique perdu de l’Epistre Othea

Le texte de l’Epistre, copié sur les feuillets de parchemin du manuscrit Beauvais, BM 09, probablement vers 1410-1420, a perdu sa dédicace. Il est illustré d’un cycle fragmentaire de quarante-deux dessins tracés à la plume et à l’encre noire, sans doute exécutés lors de la décennie suivante. La présence d’espaces réservés indique qu’un cycle iconographique complet était prévu initialement. L’observation des miniatures permet de déceler l’usage de procédés de reproduction mécanique, vraisemblablement des poncifs.

L’étude comparée systématique des quarante-deux illustrations du manuscrit de Beauvais et de celles qui leur correspondent dans celui d’Oxford permet de constater que trente-six d’entre elles comportent des similitudes iconographiques plus ou moins profondes. Cependant, celles-ci n’entraînent pas une identité absolue. Ainsi, dans le second manuscrit, les costumes ont été mis au goût du jour. Par ailleurs, les paysages, montagneux ou vallonnés, ont été librement esquissés par les miniaturistes.

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Représentations de paysages dans le manuscrit de Beauvais

En outre, les architectures à deux dimensions du manuscrit d’Oxford contrastent avec les représentations architecturales qui, dans celui de Beauvais, suggèrent la profondeur de l’espace.

Représentations d'architectures dans le manuscrit de Beauvais

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Représentation d’architectures dans le manuscrit de Beauvais

Le nombre élevé de miniatures qui, dans les manuscrits de Beauvais et Oxford, comportent des similitudes iconographiques, alors qu’elles se distinguent des illustrations du manuscrit Français 606, incite à s’interroger sur le cycle iconographique qui leur a donné naissance.

Afin d’expliquer les similitudes observées, l’hypothèse la plus plausible consiste à penser que les miniatures présentant des ressemblances iconographiques dans les deux manuscrits tirent leur origine d’un modèle commun. Ce cycle iconographique, copié dans le manuscrit de Beauvais, était probablement contenu dans un manuscrit aujourd’hui disparu.

Des observations faites sur d’autres exemplaires de l’Epistre Othea renforcent cette hypothèse. Dix illustrations contenues dans le manuscrit conservé à la Bibliothèque municipale de Lille présentent des similitudes avec des miniatures des manuscrits de Beauvais et Oxford qui se distinguent de celles du manuscrit Français 606. Quatre autres manuscrits contiennent également des illustrations inspirées par ce même cycle iconographique.

L’étude comparative du cycle iconographique perdu qui se reflèterait dans les manuscrits de Beauvais et Oxford et du cycle conservé dans le manuscrit Français 606 est susceptible d’éclairer la signification des miniatures ornant ce dernier.

Dans son enseignement didactique, Christine présente Narcisse comme un contre-exemple que le jeune chevalier se doit de rejeter.

Représentation de Narcisse dans le manuscrit de Beauvais

Narcisse contemplant son reflet

Dans les trois manuscrits étudiés, l’Epistre et son illustration portent sur un sujet insolite : la crise de folie furieuse du roi Athamas. L’illustration, en accord avec le texte, présente Athamas comme le meurtrier de sa femme et de ses deux enfants.

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Le roi Athamas, meurtrier de sa femme et de ses deux enfants

Dans ce texte, Athamas est l’exemplum choisi par Christine pour mettre en garde le chevalier chrétien contre la colère, l’un des sept péchés capitaux. Des préoccupations politiques liées à la folie du roi Charles VI apparaissent en filigrane. Christine outrepasse ainsi les tabous qui interdisaient aux chroniqueurs de nommer la maladie du roi. En invitant le duc d’Orléans à regarder en face la situation politique engendrée par la folie de Charles VI, Christine s’engage dans une démarche audacieuse. Cependant, le recours à l’analogie laisse au destinataire toute liberté d’interpréter l’image, ce qui évite à l’auteur de déplaire au prince.

Ainsi les deux manuscrits conservés à Beauvais et Oxford sont-ils deux précieux témoins de l’existence d’un cycle iconographique de l’Epistre Othea, qui ornait sans doute un manuscrit aujourd’hui perdu. Ce cycle iconographique perdu a connu par l’intermédiaire de l’imprimerie, une large diffusion en France et en Angleterre. Ces images ont transmis à l’élite lettrée bourgeoise des préceptes moraux, énoncés à partir de l’allégorisation des mythes antiques. À ce titre, le cycle perdu a contribué de façon spécifique à la réception de l’œuvre. Lire la suite

Un mois, une oeuvre – L’Epître d’Othéa de Christine de Pisan

Pour la séance d’Un mois, une œuvre du samedi 11 janvier, la médiathèque a présenté un manuscrit précieux du XVème siècle : l’Epître d’Othéa de Christine de Pisan. Son titre original complet est : « L’Epistre Othea la deesse, que elle envoya à Hector de Troye, quant il estoit en l’aage de quinze ans ».

Le terme épître est un mot archaïque, issu du latin epistola, du grec επιστολη, qui désigne une lettre. Elle a pris le sens aujourd’hui d’un court traité philosophique ou religieux exposé sous forme épistolaire. Ce sont de courts traités le plus souvent philosophiques.

Vers 1460, sans doute à Bruges, un copiste et un enlumineur réalisent pour Antoine de Bourgogne, célèbre bibliophile au modèle de son père Philippe Le Bon, une magnifique version d’un texte écrit soixante ans plus tôt par la première femme écrivain professionnel en français, Christine de Pizan, qui le destinait à de riches mécènes. Cette épître est la lettre d’une femme, Othéa, déesse de la prudence, derrière laquelle se cache l’auteur. Le texte de l’Epistre Othea, composé vers 1400, a été copié dans des manuscrits principalement visibles à la BNF, à Londres (British Library), à Oxford, à Genève, ainsi qu’à Beauvais.

La cinquantaine de manuscrits et d’incunables qui nous sont parvenus attestent le succès remporté par cette œuvre au cours du XVe siècle.

Le texte enseigne à un jeune chevalier de quinze ans, son métier et ses devoirs moraux et spirituels. Il s’agit de cent histoires de Troie, au double sens du mot histoire au Moyen Âge, à la fois récit et image. Il constitue ainsi un miroir de l’éducation des princes, tout autant qu’un dictionnaire de mythologie.

L’ouvrage représente un exceptionnel ensemble de textes et de miniatures (une centaine), d’une grâce touchante, qui fixent dans l’œil et dans la mémoire les souvenirs de la fable antique et de l’enseignement chrétien.

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Christine de Pisan

Jeune veuve et mère de trois enfants, Christine de PIZAN (Venise-1365 ?, Poissy-1430 ?), se lance dans l’écriture pour s’assurer quelques revenus. Elle commence par des poèmes et poursuit avec des oeuvres plus ambitieuses, des épîtres sur des sujets variés. C’est pourquoi elle est communément considérée comme la première femme de lettres vivant de sa plume.

Fille d’un astrologue et médecin italien conseiller de Charles V, elle fut mariée à un secrétaire du roi, Étienne du Castel. La mort de son mari la contraint à chercher des ressources pour nourrir ses trois enfants. C’est ainsi qu’elle écrit des poèmes sur des thèmes amoureux, ballades, virelais, rondeaux, débats, dits allégoriques, qu’elle rassemble en collections destinées aux princes, notamment les Cent Ballades d’amant et de dame (vers1409), histoire amoureuse racontée d’une ballade à l’autre pour s’achever dans la douleur et la séparation. Dans ces genres traditionnels, elle apporte d’importantes variations métriques et thématiques et se distingue par une spontanéité rare dans cette tradition ainsi que par une veine autobiographique, plus développée que chez d’autres auteurs, où s’exprime son deuil. Elle se tournera ensuite vers des lectures plus austères et cherchera à communiquer le savoir des auteurs anciens au travers d’une série d’œuvres ambitieuses.

L’Épître d’Othéa à Hector (1400-1401) compte parmi ces œuvres. La déesse Othéa s’adresse à Hector pour affermir sa vocation chevaleresque, et lui donne l’exemple de cent personnages mythologiques que Christine commente ensuite dans une glose morale et une allégorisation chrétienne.

Dans ses écrits politiques, historiques, moraux et religieux, la sagesse de Christine, que peut résumer la notion antique de prudence, ne s’exprime pas seulement dans l’utopie littéraire. Elle est intervenue pour dissuader les princes de déchirer la France par leurs guerres civiles. Mais elle a eu moins de succès dans le rôle masculin de conseiller que dans celui, plus féminin, de la consolation. Son œuvre d’auteur, au sens moderne, est l’œuvre d’une femme qui a su faire de sa condition une cause et qui s’achève par un des rares textes contemporains célébrant une grande figure féminine vertueuse, Jeanne d’Arc, écrit dans le couvent où Christine s’est retirée après 1418. Composé en vers, le Ditié Jeanne d’Arc vante les exploits de Charles VII, comme ceux de Jeanne d’Arc. Il couronne l’entreprise d’une femme qui a dû conquérir son statut d’écrivain et batailler pour être reconnue, malgré sa triple condition d’étrangère, de femme et de veuve.

De Christine de Pizan, J.M.G. Le Clézio dit qu’elle a prouvé que, « quoique étrangère, elle a pu faire résonner tout son génie à tant chérir la langue française ».

Christine de Pisan assise à côté d'un lutrin et tenant une écritoire. Miniature sur vélin du XVe siècle. (Bibliothèque nationale de France, Paris). Ph. Coll. Archives Larbor

Christine de Pisan assise à côté d’un lutrin et tenant une écritoire.
Miniature sur vélin du XVe siècle. (Bibliothèque nationale de France, Paris). Ph. Coll. Archives Larbor

Description

Les illustrations ci-dessous sont celle du Codex Bodmer 49, qui contient l’Epître d’Othéa. En 1971, le collectionneur suisse Martin Bodmer fit don de son manuscrit à la fondation qu’il avait créée quelques années auparavant[1].

Persée délivrant Andromède, fol. 17r

Le manuscrit est composé de 150 feuillets de parchemin. Il contient 19 fascicules. Le texte est écrit en pleine page, composée de 23 lignes. L’écriture, une bâtarde, est d’une seule main.

Contenu

L’Epître d’Othéa est écrit avec deux genres différents. Il commence par un texte en vers, à vocation morale, qui s’inspire de la mythologie. Puis, cette partie en vers est commentée en prose. D’abord par une « Glose », qui s’adresse au « bon chevalier » en tirant une morale de l’histoire mythologique. Et ensuite, par une « Allégorie », qui est une interprétation s’adressant au « bon esprit » et qui parle de la vie de l’âme. Ces ensembles sont au nombre de 100, la construction numérale ayant une grande importance pour Christine de Pisan. La déesse Othéa n’existe pas dans la mythologie. Plusieurs hypothèses ont été formulées à son sujet, mais la plus vraisemblable est celle d’une contraction et d’une féminisation de la formule « O Theos ». De plus, pour Christine de Pisan, elle est la « déesse de Prudence ». Les parties en vers représentent une lettre fictive d’Othéa à Hector de Troie, lorsqu’il avait quinze ans. Il s’agit donc d’un livre d’enseignement à un jeune prince. Si Christine de Pisan choisit Hector, c’est d’abord pour des raisons politiques. Elle s’appuie sur le fait que les princes français descendent de la race troyenne, elle en fait donc l’éloge. Ensuite, ce choix impose une sélection dans les histoires du texte, qui seront tirées, soit de la guerre de Troie, soit d’histoires mythologiques. Sur un premier niveau, narratif, nous avons la vie d’Hector. Et sur un deuxième niveau, didactique, nous avons le sujet des vices et des vertus, qui sont organisés en séries : dix commandements, péchés capitaux…

 

Enluminures

Les images sont le soutien du texte. Selon la critique, l’auteur de ces peintures, faites dans un atelier de Bruges, aurait été un contemporain de Loyset Liédet (enlumineur), dont il se serait inspiré. Ce dernier est un enlumineur connu qui fut très actif dans le cercle de la cour des ducs de Bourgogne.

Il y a trois catégories d’enluminures :

La miniature : L’unique peinture du manuscrit, au fol. 7, mesure 125mm sur 110mm. Elle représente Othéa descendant d’un nuage pour donner son livre à Hector. Ce dernier est entouré de quatre hommes qui ont été identifiés comme étant Philippe le Bon, Charles le Téméraire et les deux bâtards, Antoine et David de Bourgogne. Cette peinture est entourée d’une bordure avec des fleurs, et des personnages humains ou grotesques. Au milieu de celle-ci, on trouve les armes d’Antoine de Bourgogne.

Vignettes : Le manuscrit compte 99 vignettes de 105mm sur 75mm. On en trouve une au début de chaque chapitre à l’exception du premier. Elles sont faites en grisailles avec des pointes de vert, de bleu, de rouge et d’or. La grisaille est une technique utilisant plusieurs niveau de gris, du blanc jusqu’au noir, ton sur ton. Le premier à utiliser cette technique sera Giotto au XIVe siècle et elle est utilisée autant en peinture, en miniature ou dans le vitrail. Lorsque l’artiste complète la miniature de rouge, de bleue et de vert, on l’appelle une « demi-grisaille ». Ce style est alors fréquent dans les commandes de manuscrits de la cour de Bourgogne depuis 1460.

Initiale : Celles-ci sont ornées de rameaux sur fond d’or avec du bleu et du rouge. De plus, elles sont séparées des titres2.

D’après Christine de Pizan, « deux choses sont nécessaires pour bien vivre : la bonne conscience et la bonne renommée. La conscience par rapport à soi, la bonne renommée par rapport au prochain. Celui qui ne se fie qu’à sa conscience et méprise la renommée est cruel. Car c’est la marque d’un coeur noble d’aimer le bien lié à la renommée. »

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Un mois, une oeuvre – L’Epître d’Othéa de Christine de Pisan

Samedi 11 janvier 2014 à 15h30

à la médiathèque du centre-ville, découvrez

L’Epître d’Othéa de Christine de Pisan,

un manuscrit enluminé du XVème siècle

Épître est un mot archaïque, issu du latin epistola, qui désigne une lettre. Elle a pris le sens aujourd’hui d’un court traité philosophique ou religieux exposé sous forme épistolaire.

Ce texte de Christine de Pisan (considérée comme la première femme de lettres française ayant vécu de sa plume), enseigne à un jeune chevalier de quinze ans, son métier et ses devoirs moraux et spirituels. Il s’appuie sur l’histoire mythologique de la Guerre de Troie et la vie d’Hector.

L’ouvrage représente un exceptionnel ensemble de textes illustrés par une centaine de miniatures.

Christine de Pisan

Christine de Pisan

L'Epître d'Othéa, Christine de Pisan

L’Epître d’Othéa, Christine de Pisan

Livre illustré – Le monde de l’art n’est pas le monde du pardon

Le monde de l’art n’est pas le monde du pardon de René Char

Ce livre, appartenant aux collections patrimoniales de la médiathèque, est un bel exemple de livre illustré.

René Char est l’un des plus grands poètes français du XXe siècle, né en 1907 et décédé en 1988.  Durant les années 30, il tente l’expérience surréaliste où il rencontre Paul Eluard, André Breton, Pablo Picasso, René Crevel, Louis Aragon… Son œuvre est souvent qualifiée d’hermétique puisque le poète ne dévoile pas tous les éléments    qui permettent de comprendre ses textes. Sa poésie sait néanmoins affirmer toute la sensualité de la réalité sensible. On y retrouve les paysages, les végétaux et le bestiaire provençaux. Il réalisera d’autres expériences dans le domaine artistique. Il fut ami d’Albert Camus et Georges Braque. Camus écrira en 1957 : « Cette œuvre est parmi les plus grandes, oui vraiment les plus grandes, que la littérature ait produites. Depuis Apollinaire en tout cas, il n’y a pas eu dans la poésie française une révolution comparable à celle qu’a accomplie René Char. »

Le monde de l’art n’est pas le monde du pardon est un recueil de textes issus du « dialogue » de René CHAR avec ses « alliés substantiels », peintres et sculpteurs, et publiés par le poète de 1934 à 1972. Les textes de René Char sont accompagnés de reproductions de peintures, dessins, gravures et lithographies de Georges de LA TOUR, Paul KLEE, Wassily KANDINSKY, Valentine HUGO, Max ERNST, Jean VILLERI, BALTHUS, BRAQUE, MATISSE, Jean HUGO, Nicolas de STAEL, Victor BRAUNER, Louis FERNANDEZ, Madeleine GRENIER, Pierre CHARBONNIER, Joan MIRO, Wilfredo LAM, REICHEK, Rene CHAR, Pablo PICASSO, ZAO WOU-KI, VIEIRA DA SILVA, Alberto GIACOMETTI, Arpad SZENES, SIMA, BOYAN, Pierre-Andre BENOIT.

Un mois, une oeuvre2

Livre en feuilles sous emboîtage. Textes de René Char, illustré de soixante dix reproductions, étui-boîte toilé.

Ce dialogue entre le poète et les artistes anciens et contemporains a fait l’objet d’une exposition en 1971, organisée par la Fondation Maeght. Le livre présenté ici est le souvenir de cette présentation. Il a été tiré en 100 exemplaires, dont 6 contiennent des estampes originales signées au crayon par Miro, Wifredo Lam et Zao Wou Ki pour les lithographies, Vieira da Silva, Arpad Szenes et Charbonnier pour les gravures.

Collection bibliophile de la médiathèque

La médiathèque du centre-ville renferme une petite collection de livres « à part ». Leur particularité repose principalement sur leur forme, inédite, parfois bien loin du format broché des livres que l’on rencontre habituellement.

Ces livres peuvent se présenter sous forme de :

– parchemins roulés dans des étuis de bois

– de feuillets libres dans des boîtes étuis

– des livres au papier et à la mise en page inhabituels (papier bleu et illustrations encollées pour « Mille ans de costume français », prochainement présenté dans un mois, une œuvre)

– de livres surmontés d’un sifflet (« le dictionnaire des onomatopées »)

… autant d’ouvrages inédits qui nécessitent une attention et une manipulation particulière, d’où leur place dans les réserves de la médiathèque.

Ces ouvrages seront présentés lors d’une séance à venir.

Un mois, une oeuvre – Livres d’artistes et livres illustrés

La séance d’Un mois, une œuvre du mois de novembre a été consacrée aux livres d’artistes et livres illustrés. En effet, la médiathèque du centre-ville accueille jusqu’au 14 décembre 2013 l’exposition Un an dans l’atelier Livres d’artistes de l’École d’Art du Beauvaisis, encadré par Sophie Goullieux.

Livres d’artistes et livres illustrés, quelle différence?

Fruit d’une collaboration entre un écrivain et un artiste, le livre illustré remonte à 1875 et s’est développé tout au long du XXème siècle. Il est généralement édité avec des moyens luxueux : gravure originale, typographie au plomb, papier pur chiffon, reliure d’art… Chaque exemplaire est justifié et signé.

Le livre d’artiste fait son apparition dans les années 1960 avec Ed Ruscha et son célèbre Twenty Six Gazoline Stations. Contrairement au livre illustré qui associe un écrivain et un illustrateur, le livre d’artiste est l’œuvre d’un seul artiste. Il nécessite peu de moyens et n’emploie pas de matériaux précieux. Alors que le livre illustré est un objet de collection, imprimé en série limitée, les livres d’artiste se veulent accessibles à tous. Les artistes maîtrisent les coûts de production afin que les prix de vente soient abordables. On peut tout à fait acheter un livre d’artiste pour une quinzaine d’euros. C’est une démarche consciente de la part des artistes qui veulent éviter que le marché de l’art ne donne une valeur démesurée à leur œuvre. Malgré tout, certains ont été victimes de leur succès et aujourd’hui par exemple les tous premiers exemplaires des livres d’Ed Ruscha ont vu leur prix augmenter.

L’exposition Un an dans l’atelier Livres d’artistes de l’École d’Art du Beauvaisis

Les élèves de l’École d’Art du Beauvaisis, ayant suivi l’atelier Livres d’Artistes de Sophie Goullieux, s’inscrivent dans cette lignée. Les œuvres qu’ils présentent n’emploient pas de matériaux nobles, certaines ont même été réalisées à partir de déchets!

Le livre est également interrogé dans sa forme. Les artistes souhaitent s’affranchir des codes traditionnels de l’édition. Ainsi, le visiteur découvrira des livres accordéons, des livres en relief, des livres boîtes, des livres qui ne s’ouvrent pas…

A l’École d’Art, le groupe d’étudiants a travaillé pendant un an à la réalisation des œuvres exposées. Entre chaque atelier, chacun d’entre eux travaille à sa production. L’atelier est l’occasion de présenter au groupe l’avancée de son travail, d’échanger sur les difficultés rencontrées, de partager des conseils et des critiques. L’exposition est construite autour des thèmes suivants :

– L’album de famille revisité, dont voici quelques exemples :

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– De la page au volume, la ville utopique :

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– Rebuts et déchets :

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– Le petit livre blanc :
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– Le livre idiot :

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Merci à Annie Lemaire, Claude Zavec, Régine Lelong, Isabelle Pulby, Patrick Coutellier, Danielle Destailleur, Alice Peireira, Melissa Marchadour et Michele James pour cette belle exposition ! A découvrir jusqu’au 14 décembre 2013 dans la galerie d’exposition de la médiathèque du centre-ville.

Un mois, une oeuvre – Livres d’artistes

Chaque mois, un bibliothécaire vous invite à découvrir un document ancien ou rare sous un angle original à la médiathèque du centre-ville.

Samedi 16 novembre 2013, à 15h30,  les bibliothécaires vous invitent à rencontrer les artistes de l’exposition Un an dans l’atelier Livres d’artistes de l’École d’Art du Beauvaisis encadré par Sophie Goullieux; et à découvrir l’un des trésors patrimoniaux de la médiathèque : Le Monde de l’art n’est pas le monde du pardon. Ce livre d’artiste met en dialogue des textes de René Char, publiés entre 1934 et 1972, avec des reproductions de peintures, dessins, gravures et lithographies d’artistes comme Paul KLEE, KANDINSKY, MATISSE ou MIRO.

L’exposition Un an dans l’atelier Livres d’artistes de l’Ecole d’Art du Beauvaisis est visible dans la galerie de la médiathèque du centre-ville du 15 novembre au 14 décembre 2013. Les œuvres présentées ont été réalisées par Annie Lemaire, Claude Zavec, Régine Lelong, Isabelle Pulby, Patrick Coutellier, Danielle Destailleur, Alice Peireira, Melissa Marchadour et Michele James.

Danielle Destailleur – Tu te souviens
En feuilletant les vieux albums de famille chacun se revoit enfant avec des yeux d’adulte. Ce Pop-Up présente un personnage actuel revêtu d’habits portés durant son enfance.

Exposition Un an dans l'atelier Livres d'artistes de l'Ecole d'Art du Beauvaisis

Patrick Coutellier – Famithérap
A l’heure des F…, T…. et autres réseaux dits « sociaux » et « amicaux » tous autant mercantiles que virtuels (voyez la joie de vivre de leurs utilisateurs), quelle meilleure thérapie que la famille et les vrais amis? Voici donc ce nouveau famicament à consommer sans modération, d’autant plus que l’heure est de plus en plus à la remise en cause d’un grand nombre de médicaments.

Patrick Coutellier – La bibliothèque des idiots
Il est dit parfois qu’un idiot est un pas fini. Les livres présentés ici ne sont pas passés par la phase fabrication, stoppés à l’état brut (voire un peu transformé) du bois. Certains ne sont pas titrés, ce qui est normal car ils sont idiots; d’autres le sont et représentent quelques unes de leurs déclinaisons. Et ils s’assemblent ici sur la planche de salut.

IMG_0019Exposition Un an dans l'atelier Livres d'artistes de l'Ecole d'Art du Beauvaisis  IMG_8873