Vivendi

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Vivendi
logo de Vivendi
illustration de Vivendi

Création 1853
Dates clés 1853 : création Compagnie générale des eaux
1997 : devient Vivendi
1998 : devient Vivendi Environnement
2000 : séparation avec Veolia Environnement et création de Vivendi Universal
2006 : redevient Vivendi

2013 : vente de Activision Blizzard

2014 : vente de SFR

2015 : achat de Dailymotion

2016 : achat de Gameloft

2017 : achat de Havas

2018 : achat de Editis

2020 : ouverture du capital de UMG

2021 : achat du groupe de presse Prisma Media

2021 : Vivendi annonce une OPA pour prendre le contrôle du Groupe Lagardère[1]

2023 : la commission de Bruxelles accepte sous condition (vente d'Editis et Gala) le rachat par Vivendi du groupe Lagardère

Forme juridique Drapeau de la France Société européenne
Action Euronext : VIV
Slogan Creation Unlimited
Siège social Paris
Drapeau de la France France
Direction Yannick Bolloré, président du conseil de surveillance

Arnaud de Puyfontaine, président du directoire

Actionnaires Groupe Bolloré (29,6 %)

Vivendi SE (7,61 %)

Salariés (2.77 %)

Vanguard Group (1,81 %)

Caisse des dépôts et consignations (0,96 %)

Activité Télévision

Presse écrite

Divertissement

Communication

Édition

Filiales Dailymotion

Gameloft

Groupe Canal+

Havas

Prisma Media

Vivendi Village

Groupe Lagardère

Effectif 38 315Voir et modifier les données sur Wikidata
SIREN 343134763[2]Voir et modifier les données sur Wikidata
TVA européenne FR46343134763[3]Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web www.vivendi.com

Capitalisation en diminution 12,654 milliards € (10/03/2022)
Fonds propres en diminution 17,2 milliards € (2023)
Chiffre d'affaires en augmentation 10,510 milliards € (2023)
en augmentation 9,5%
Bilan comptable 38,3 G ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Résultat net en augmentation 934 millions € (2023)[4]
+7,5 % vs 2022

Vivendi est un groupe français spécialisé dans les médias et la communication. Il succède à la Compagnie générale des eaux fondée par Napoléon III en 1853.

À l'origine spécialisé dans les services aux collectivités territoriales (eau, transport et environnement) sous le nom de Compagnie générale des eaux (parfois abrégé en « Générale des eaux » ou en CGE), le groupe s'est peu à peu renforcé, à la fin des années 1990, dans les nouvelles technologies sous la présidence de Jean-Marie Messier.

Après avoir connu d'importantes difficultés entre 2002 et 2004, le groupe est rebaptisé Vivendi Universal en 2000 puis Vivendi en 2006, il s'est redressé et a repris les opérations de croissance externe pour renforcer ses positions.

Le groupe est présent dans plus de 100 pays, et est coté à la Bourse de Paris où il appartient à l'indice CAC 40.

Vivendi est actif dans l'univers des contenus, des médias et de la communication, et l'un des principaux fournisseurs de contenus dans le monde.

Il concentre ses activités autour du groupe de télévision payante groupe Canal+, du groupe de communication Havas, et du Groupe Lagardère depuis 2023.

Vivendi est dirigé par Yannick Bolloré. Son principal actionnaire est le groupe Bolloré, dirigé par Cyrille Bolloré.

Son siège se trouve à Paris.

Historique[modifier | modifier le code]

Un groupe de services plus que centenaire[modifier | modifier le code]

Certificat provisoire de fondation de la Compagnie Générale des Eaux (CGE) de 5 actions de 125 francs chacune, daté à Paris le 16 août 1853, signé de la main de Barthélemy Prosper Enfantin en tant que directeur. La création de la Compagnie Générale des Eaux, qui prendra le nom de Vivendi en 1998, découle des idées socialistes du saint-simonien Enfantin.
Certificat provisoire de fondation de la Compagnie Générale des Eaux (CGE) de 5 actions de 125 francs chacune, daté à Paris le , signé de la main de Barthélemy Prosper Enfantin en tant que directeur. La création de la Compagnie Générale des Eaux, qui prendra le nom de Vivendi en 1998, découle des idées socialistes du saint-simonien Enfantin.

La Compagnie générale des eaux avait comme ancêtre la Compagnie des eaux de Paris des frères Périer, fondée en 1778[5], qui fut au cœur des grandes spéculations de la fin du règne de Louis XVI.

Elle naît plus tard du décret impérial de l'empereur des Français Napoléon III, le , la ville de Lyon s'engageant à acheter de l'eau (10 000 m3) à des conditions fixées par avance (17 francs le m³), non révisables sur 20 ans. C'est la première concession d'eau de l'histoire.

À Paris, la Compagnie n'obtient pas la concession, le préfet Haussmann préférant créer un service municipal de production et de distribution de l'eau. Mais la Compagnie générale des eaux ayant racheté les compagnies des eaux de Montmartre et des Batignolles, l'extension du périmètre de Paris, en 1859, conduit l'année suivante à un accord avec la municipalité (régime dit de la « régie intéressée »).

L'ère Dejouany[modifier | modifier le code]

De 1976 à 1996, la Compagnie Générale des Eaux se développe dans de nouveaux métiers sous la présidence de Guy Dejouany. Au début des années 1980, elle se diversifie en investissant dans la gestion des déchets, l'énergie, les transports, la construction et l'immobilier. Elle est alors spécialisée dans les délégations de services publics et les commandes des pouvoirs publics, proche des milieux politiques et dépendante des commandes de l'État et des collectivités territoriales.

En 1983, elle participe à la création de Canal+, la première chaîne de télévision payante en France. En 1989, elle prend le contrôle de la Société générale d'entreprises (SGE), elle commence à investir dans les télécommunications et les médias dans les années 1990 et, en 1996, elle crée Cegetel, une société de téléphonie fixe et mobile, possédant les marques Tam Tam (pager), Le 7 (fixe) et SFR (mobile). Elle entre dans le capital d'AOL Europe. Toutefois, au milieu des années 1990, la Générale des Eaux reste une société qui se concentre sur le marché français.

Les années J2M[modifier | modifier le code]

En 1996, Guy Dejouany choisit comme successeur une personne extérieure au groupe : Jean-Marie Messier. Ce jeune associé de Lazard arrive à la tête de la Compagnie Générale des Eaux le . La Générale des Eaux compte alors diverses activités, dont la plus importante est la distribution d’eau. Elle est également présente dans l'électricité, les télécommunications, le bâtiment, la propreté…

S'étant lui-même affublé du surnom J2M, le nouveau président décide d'investir, à un rythme effréné et sous le feu des projecteurs, dans les nouvelles technologies et les médias. Il est rebaptisé ensuite J6M pour « Jean-Marie Messier, Moi-Même, Maître du Monde », appellation attribuée selon lui par l’émission de Canal+, Les Guignols de l'info.

La marche forcée vers les médias[modifier | modifier le code]

En 1997, Messier vend les cliniques de la Compagnie Générale des Eaux. En , la CGE se rapproche d'Havas[6], lui aussi plus que centenaire, renforçant ainsi sa participation dans Canal+ et acquérant du même coup des actifs dans la publicité et les jeux vidéo.

En , la Compagnie Générale des Eaux change son nom en Vivendi. Le groupe compte alors deux pôles d'activités, la communication et l'environnement[N 1] :

Le désengagement des activités traditionnelles du groupe se poursuit : en , Vivendi cède sa participation de 25 % dans JCDecaux. L'année suivante, il vend SGE, son pôle de construction, qui sera à l'origine de Vinci, et CGIS.

Parallèlement, le groupe continue son expansion dans les médias : il prend en 1999 le contrôle de Pathé (dont il revendra la majeure partie des activités peu après), et fusionne en avec Seagram, maison-mère d'Universal Music Group (PolyGram, MCA Music Entertainment Group) et des studios de cinéma Universal, qui donne naissance à Vivendi Universal[7].

À cette occasion, Havas est renommé Vivendi Universal Publishing et devient un éditeur de littérature, manuels scolaires, presse et jeux vidéo ; la division jeux vidéo, qui regroupe Blizzard Entertainment et Sierra Entertainment, hérités de Havas, ainsi qu'Universal Interactive, apportée par Seagram, garde le nom de Universal Interactive jusqu'en 2002 puis devient Vivendi Universal Games. Les activités cinématographiques et télévisuelles de Canal+ et des studios Universal sont regroupées au sein de Vivendi Universal Entertainment (média et parcs d'attraction).

Vivendi a obtenu trois milliards de francs « d’exemption fiscale » pour sa fusion avec Pathé en 1999 puis cinq milliards de francs « d’exemption fiscale » lors de la fusion avec Universal[8].

Le pôle environnement « Vivendi Environnement » est introduit en bourse en , Vivendi conservant plus de 70 % du capital[9]. Vivendi se désengage ensuite progressivement de « Vivendi Environnement » (renommé « Veolia Environnement » en 2003 puis « Veolia » en 2005). Le désengagement complet est achevé en [10]. Veolia se recentre sur l'eau et les services aux collectivités et redevient rentable.

La chute de Vivendi[modifier | modifier le code]

En , Jean-Marie Messier est contraint de démissionner de son poste de président. Vivendi est alors proche de la cessation de paiements, perdant un milliard de dollars par mois, après avoir bénéficié du soutien de grandes banques, dénoncé lors du grand scandale autour des analystes financiers en 2002.

En , Vivendi Universal annonce une perte comptable de 23 milliards d'euros alors qu'un an auparavant, son PDG déclarait que la société allait « mieux que bien ».

L'évolution en bourse de CGE-Vivendi est la suivante[11] :

  • 1994 : CGE, 20 
  •  : Vivendi Universal, 145,16 , plus haut niveau atteint
  •  : Vivendi Universal, 8,35 , plus bas niveau atteint
  •  : Vivendi, 22,42 

Un groupe recomposé[modifier | modifier le code]

Jean-René Fourtou est nommé président pendant l'été 2002[12]. Commence alors une réflexion sur la stratégie et l'avenir du groupe ainsi qu'un recentrage par des cessions d'actifs.

Fin 2003, Vivendi Universal revend la société d'édition Vivendi Universal Publishing (hors Vivendi Universal Games) à Lagardère SCA, pour satisfaire ses besoins de liquidités. Seule filiale cessible immédiatement, sa vente permet le rachat des parts de BT Group dans Cegetel pour devenir majoritaire dans l'opérateur de téléphonie mobile SFR.

En 2003, s'avérant un échec, Vivendi Universal Net, qui regroupe les activités internet du groupe, héritage de l'ère Messier et de la bulle Internet, est démantelé. L'essentiel des activités internationales de Canal+ est aussi cédé (Italie, Benelux, Scandinavie…) ou fermé (Maroc). La même année, le groupe initie sa politique de responsabilité sociale de l'entreprise sur trois principes : protéger et accompagner la jeunesse, promouvoir la diversité culturelle et favoriser le partage des connaissances. Ces engagements s’inscrivent dans la démarche initiée en 2000 par les Nations unies, elle s’est notamment concrétisée par la signature du pacte mondial[13].

En , Vivendi Universal vend ses actifs médias américains Vivendi Universal Entertainment à General Electric qui possède déjà le groupe NBC. En échange, Vivendi Universal récupère 20 % du nouveau groupe NBCUniversal (soit le plafond de contrôle par un actionnaire étranger d'un des grands réseaux télévisés aux États-Unis, ici NBC en l'occurrence) et 14 milliards d'euros. Cette participation résiduelle est cédée en , à l'occasion du rachat par Comcast de 51 % de l'entreprise[14].

En , Jean-René Fourtou devient président du conseil de surveillance, le président du directoire étant Jean-Bernard Lévy, jusque-là directeur général[15].

Un nouveau départ[modifier | modifier le code]

Le , le groupe reprend le nom de Vivendi[15].

Après l'importante série de cessions qui a suivi le départ de Jean-Marie Messier, le groupe se renforce dans les télécommunications, la télévision, la musique et les jeux vidéo.

Ceci se caractérise entre autres par la prise de contrôle totale de SFR, détenue avant 2003 à hauteur de 44 %, et par le rachat de Neuf Cegetel, d'AOL France en 2006[16], de Club Internet et des activités internet de Tele 2 France en 2007[17].

Dans le domaine musical, Vivendi acquiert en 2007 BMG Music Publishing, anciennement MCA Music Publishing, entité du groupe Bertelsmann qui ne faisait pas partie de la major du disque Sony BMG[18]. Elle est renommée Universal Music Publishing Group.

Vivendi Games fusionne en avec Activision pour constituer Activision Blizzard[19], le numéro un mondial des jeux vidéo avec un chiffre d'affaires de 3,330 milliards d'euros en 2010 grâce notamment aux succès de Call of Duty et World of Warcraft.

En , Vivendi rachète et fusionne avec UMG sa concurrente britannique EMI Group pour la somme de 1,2 milliard de livres sterling[20], renforçant sa suprématie dans le monde de la musique avec plus de 33 % de part de marché mondial. Toutefois, la filiale d'EMI nommée Parlophone est cédée pour 487 millions de livres sterling (570 millions d'euros) à Warner Music Group à la suite des demandes de diverses autorités de la concurrence[21].

En , Jean-Bernard Lévy est remplacé par Jean-François Dubos, à la suite de divergences stratégiques avec Jean-René Fourtou[22].

En , le groupe Canal+ prend le contrôle des chaînes de télévision Direct 8 et Direct Star auprès du groupe Bolloré, qui en échange, accède à une participation de 4,41 % du capital de Vivendi. Vincent Bolloré en est donc le premier actionnaire en 2013 avec 5 %[23].

En 2012, le groupe lance le site Cultures With Vivendi avec le slogan, « La culture au cœur du développement durable »[24].

En , Vivendi, qui possédait 61 % d'Activision Blizzard, a cédé 49 % de ses actions à des actionnaires minoritaires du groupe. Dans le détail, Activision a payé 428 millions d'actions pour la somme de 5,83 milliards de dollars, le reste des parts revenant à un groupe d'investisseurs mené par Robert Kotick lui-même (le PDG d'Activision Blizzard), qui débourse 2,34 milliards de dollars pour acheter 172 millions d'actions. Une opération d'un montant total de 8,2 milliards de dollars, soit environ 6 milliards d'euros. Cette vente fait d'Activision Blizzard une compagnie indépendante intégralement contrôlée par Robert Kotick. En , Vivendi ne possède plus que 12 % d'Activision Blizzard[25]. La vente d'Activision permet au groupe de multiplier par 11 son bénéfice net en 2013 à 1,967 milliard d’euros.

En , Vivendi annonce la vente de sa participation de 53 % de Maroc Telecom, groupe ayant des opérations au Burkina Faso, au Gabon, au Mali et en Mauritanie à Etisalat pour 4,2 milliards d'euros[26], vente conclue en [27].

Vivendi poursuit sa stratégie de recentrage sur les activités de médias et de contenus autour principalement du groupe Canal+ et d'Universal Music Group. Le , l’opérateur SFR est vendu à Numericable, pour « une valeur totale supérieure à 17 milliards d’euros »[28]. Selon Jérôme Bonin, analyste chez Natixis, Messieurs Bolloré et de Puyfontaine voudraient ainsi « installer Vivendi parmi les géants mondiaux Disney, ABC, Fox et les autres »[29].

L'arrivée de Vincent Bolloré[

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